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10/02/25

Votre ville peut rejoindre le mouvement BDS

Ce texte est essentiellement destiné à un public américain. Cependant, la France elle aussi finance et arme Israël, elle soutient des entreprises ou des institutions qui aident Israël à violer les droits des Palestinien·nes. Retrouvez notre campagne Espace Sans Apartheid, en particulier la section: – Gouvernements locaux / Mairies/ Départements/ Régions sans apartheid

Les collectivités locales ont le pouvoir de s’assurer que leurs investissements et leurs partenariats sont conformes aux obligations éthiques et légales, en soutenant la liberté, la justice et l’égalité en Palestine. Voici comment.

Date d'origine : 04/02/2025
Auteur : Comité National Palestinien BDS (BNC)
Source : Site du BNC

Les villes sont un élément important du mouvement BDS.

De nombreuses collectivités locales entretiennent des relations d’investissement et d’approvisionnement avec des entreprises complices des graves violations des droits des Palestinien·nes commises par Israël. D’autres ont des relations de jumelage (parfois appelées accords de villes jumelles) avec des collectivités locales israéliennes qui participent aux crimes internationaux israéliens. Les collectivités locales ont une responsabilité éthique et une obligation légale de se désinvestir et de s’exclure des contrats des entreprises et des institutions qui sont impliquées dans la reconnaissance, l’aide ou l’assistance à l’occupation militaire illégale d’Israël, au système d’apartheid ou aux violations de la Convention sur le Génocide, comme l’a établi la Cour Internationale de Justice (CIJ).

Les gouvernements échouent à tenir Israël pour responsable et, dans certains cas, comme aux États-Unis, financent activement, arment et permettent le génocide des Palestinien·nes par Israël et son système sous-jacent de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire illégale. Cela signifie que les gouvernements locaux ont un rôle vital à jouer dans la défense des droits humains et l’extension de la solidarité, comme ce fut le cas contre l’apartheid sud-africain.

Sous une deuxième présidence Trump aux États-Unis et un virage d’extrême droite à l’échelle mondiale, il est encore plus urgent que les villes agissent pour défendre les valeurs de la démocratie et des droits humains et restent en harmonie avec le droit international.

Depuis le début du génocide israélien contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza en 2023, des villes du monde entier se sont désengagées d’Israël, ont mis fin à des contrats avec des entreprises complices, ont mis fin à des accords de jumelage ou ont bloqué dans leurs ports les navires transportant des fournitures militaires à destination d’Israël. Les villes, reflétant le sentiment général de la population, ont exercé une pression qui, dans certains cas, a conduit les États à adopter des mesures d’embargo sur les armes ou d’autres sanctions à l’encontre d’Israël.

Les possibilités d’action de votre ville

Adopter une politique d’investissement et d’approvisionnement de marchés, stipulant que la ville n’investira pas dans des entreprises complices de graves violations des droits humains et ne passera pas de contrat avec elles.

Votre ville peut adopter une politique qui empêcherait les investissements et les contrats d’approvisionnement avec des entreprises complices de graves violations des droits humains où que ce soit. La ville peut ensuite se référer à cette politique chaque fois qu’un examen est nécessaire avant qu’un nouvel investissement ou un nouveau contrat d’approvisionnement ne soit conclu avec une entreprise contre laquelle il existe des preuves évidentes de complicité.

Il est important de construire une campagne intersectionnelle autour de cette politique des droits humains et de faire pression pour mettre fin aux investissements/contrats qui incluent de graves violations des droits humains en général, et pas seulement en Palestine. La formulation des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains peut servir de référence pour cette politique. Ils expliquent en détail que « les obligations internationales des États en matière de droits humains exigent qu’ils respectent, protègent et mettent en œuvre les droits humains des personnes se trouvant sur leur territoire et/ou sous leur juridiction. Cela inclut le devoir de protection contre les violations des droits humains commises par des tiers, y compris des entreprises commerciales ». Ces obligations légales s’appliquent également aux collectivités locales.

En juillet 2024, la CIJ a statué que l’occupation israélienne de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, était illégale et qu’Israël était coupable d’apartheid. En conséquence, les collectivités locales sont légalement tenues de rompre leurs liens avec les entreprises et les institutions qui reconnaissent, aident ou assistent les violations israéliennes du droit international, en particulier les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

EXEMPLES :

  • La nouvelle politique universelle d’investissement éthique du mouvement BDS s’appuie sur les lignes directrices ESG pour inclure également les armes, les combustibles fossiles, les droits humains et les critères de génocide.
  • La formulation de l’AFSC pour une politique d’investissement dans les droits humains inclut les entreprises d’armement, les entrepreneurs militaires, les entreprises de combustibles fossiles et d’autres industries évitées par les investisseurs socialement responsables traditionnels. Plus important encore, il inclut également un critère innovant en matière de droits humains – un critère universel basé sur la conduite qui examine l’implication des entreprises dans la violence étatique et les violations des droits humains.
  • La ville de la Nouvelle-Orléans a adopté une résolution par laquelle elle s’engage à examiner les investissements et les contrats en fonction de ses valeurs d’inclusion et de respect des droits humains.
  • Le conseil municipal de Derry, en Irlande, a adopté une politique d’achat éthique.

Se désinvestir d’entreprises spécifiques

Si une politique d’investissement éthique est adoptée, il est possible de s’y référer pour se désinvestir des entreprises complices spécifiques. Si une politique générale n’est pas adoptée ou n’est pas poursuivie pour d’autres raisons, la ville peut toujours cibler des entreprises ou des secteurs spécifiques pour le désinvestissement. Par exemple, la ville de Hayward, en Californie, et la ville de Portland, dans le Maine, se sont désengagées d’une liste d’entreprises spécifiques complices du régime d’oppression israélien.

Boycott institutionnel

Votre ville peut boycotter les cibles complices du BDS au niveau institutionnel. Deux exemples prioritaires :

  • Boycott Chevron

Chevron est une cible prioritaire pour le boycott et le désinvestissement en raison de son rôle dans la fourniture de carburant et de fonds pour l’apartheid et le génocide israéliens et dans la dévastation de l’environnement. Une tactique qui pourrait être mise en œuvre au niveau de la ville consiste à s’engager à ne pas faire le plein des véhicules appartenant à la ville dans les stations-service Chevron, Caltex et Texaco, jusqu’à ce que Chevron se retire de ses activités illégales en Israël.

  • Se débarrasser de Cisco/Webex

Cisco est une cible technologique prioritaire qui est mieux touchée par le biais de ses contrats institutionnels. Cisco fournit sciemment à Israël des technologies utilisées pour commettre des crimes de guerre, automatiser l’apartheid et accélérer le génocide de Gaza. Vous pouvez savoir si votre ville a un contrat avec Cisco si elle utilise Webex, Meraki, Duo Mobile, Splunk, ThousandEyes, Jasper ou du matériel Cisco tel que des téléphones et des caméras de sécurité de marque Cisco.

Rompre les liens avec les villes jumelées israéliennes

Les projets de jumelage visent idéalement à promouvoir les liens entre les membres des communautés des deux villes afin qu’ils apprennent à connaître la vie de chacun et qu’ils travaillent ensemble pour se soutenir mutuellement. Lorsqu’une ville entretient des liens de jumelage avec une ville israélienne, cela sert à blanchir Israël comme un État « normal » avec lequel nous devrions établir une coopération – au lieu de présenter la vérité d’un État d’apartheid génocidaire.

Reconnaissant que chaque ville israélienne est profondément impliquée dans les crimes et les graves violations des droits humains perpétrés par l’État à l’encontre des autochtones palestiniens, il existe de nombreux précédents de rupture des relations de jumelage avec des villes israéliennes complices : Barcelone, en Catalogne (Espagne), Ixelles, en Belgique, et Antalya, en Turquie, entre autres, ont toutes mis fin à leurs relations avec leurs villes jumelles israéliennes respectives. Certaines villes comme Belem, au Brésil, se sont déclarées Espace Sans Apartheid, tandis que d’autres, comme Liège, en Belgique, ont coupé tous leurs liens avec l’apartheid israélien.

Adopter une résolution appelant d’autres élu·es à agir

Demandez à votre parlement de mettre en œuvre un embargo militaire complet à l’encontre d’Israël (y compris l’arrêt du financement militaire et du commerce de sécurité militaire avec Israël, ainsi que le transit de matériel militaire vers ce pays) et de respecter et d’appliquer la législation existante.

Exemple adopté par le conseil municipal de Northampton, MA, en novembre 2024.

Villes Sans Apartheid

En consolidant les efforts d’adoption de politiques d’approvisionnement et d’investissement alignées sur les droits humains, les désinvestissements, les résolutions et la fin des accords de jumelage avec les villes israéliennes, construisez un soutien populaire appelant les élu·es à déclarer votre ville comme une Ville Sans Apartheid. Cela permettrait une mobilisation intersectionnelle et des changements politiques au niveau de votre ville – rendant nos communautés plus fortes et intégrant la justice sociale. Cela servirait également d’exemple pour d’autres villes. Voir la campagne mondiale Espace Sans Apartheid du mouvement BDS et la campagne Communautés Sans Apartheid de l’AFSC.