Par la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), le 11 Novembre 2020.
Les cinéastes Queer sont solidaires des Palestiniens queer qui appellent au boycott de la TLVFest [ The Tel Aviv International LGBT Film Festival ] pour son rôle dans le pinkwashing des crimes d’Israël. Un webinaire coïncidant avec la soirée d’ouverture du TLVFest présente des cinéastes qui rejoignent le Queer Cinema for Palestine.
Plus d’une douzaine de cinéastes se sont retirés du TLVFest, le festival du film LGBT organisé par le gouvernement israélien, qui se déroule du 12 au 21 novembre.
Les Queer Palestinians appellent au boycott du TLVFest en raison de son rôle dans le programme de pinkwashing du gouvernement israélien, qui utilise les droits LGBTQIA+ pour dissimuler son régime d’apartheid et son oppression de millions de Palestiniens, queer et non queer.
Cette année, le TLVFest a élargi son partenariat avec le gouvernement israélien d’extrême droite pour inclure le célèbre ministère des affaires stratégiques, qui dirige les efforts répressifs manifestes et secrets du gouvernement pour endiguer la vague de solidarité internationale avec les Palestiniens, en coordination avec les services secrets criminels d’Israël, le Mossad.
Six des cinéastes qui se sont retirés du TLVFest cette année ont rejoint plus de 160 cinéastes de plus d’une vingtaine de pays qui ont signé l’engagement de Queer Cinema for Palestine, dont John Eames, réalisateur du long métrage March for Dignity (Royaume-Uni), Maggie Bailey, réalisatrice de Sweet Sweet Kink (États-Unis), Andrew Blackman, réalisateur de Inferno (Nouvelle-Zélande) et Victor Costa Lopes, réalisateur de Revoada (Brésil). Les signataires s’engagent à ne pas participer à la TLVFest ou à d’autres événements parrainés par le gouvernement israélien « tant qu’Israël ne se conformera pas au droit international et ne respectera pas les droits humains des Palestiniens ».
Le cinéaste sud-coréen Shin Seung Eun, qui a également signé l’engagement de Queer Cinema for Palestine, a déclaré dans un communiqué :
J’ai retiré mon film Mother-in-Law de la TLVFest en Israël. Je suis contre le pinkwashing de l’occupation militaire israélienne de la Palestine. Je suis en solidarité avec les queers palestiniens !
La cinéaste grecque Artemis Anastasiadou a également signé l’engagement, déclarant
Je défends la cause palestinienne à 100% et j’ai retiré mon film Je suis Mackenzie du TLVFest en raison de son partenariat avec le gouvernement israélien. Je suis solidaire de l’appel des homosexuels palestiniens.
Sept autres cinéastes ont répondu à l’appel de militants et de membres de Queer Cinema for Palestine en disant qu’ils avaient demandé à la TLVFest de retirer leurs films en solidarité avec les Palestiniens. Comme les années précédentes, la TLVFest refuse d’honorer ces demandes.
Ghadir Shafie, co-fondatrice et directrice d’Aswat – Centre féministe palestinien pour le genre et les libertés sexuelles, a déclaré :
Les prétentions ridicules de la TLVFest de soutenir les queers palestiniens, avancées chaque année en réponse aux retraits des cinéastes consciencieux, sont encore plus évidentes cette année par son partenariat de pinkwashing avec le ministère israélien même qui s’est engagé à combattre la solidarité internationale avec les Palestiniens par des moyens criminels. TLVFest refuse même de respecter les demandes des cinéastes désireux de se montrer solidaires des Palestiniens de ne pas projeter leurs films au festival.
La TLVFest a cherché à cacher ou à obscurcir son partenariat avec le ministère des affaires stratégiques suite aux premiers retraits de cinéastes. Elle a d’abord remplacé la version anglaise du logo du ministère par une version en hébreu, puis l’a complètement retiré pour le remplacer à nouveau par un logo sans marque.
Les cinéastes ont informé Queer Cinema for Palestine que TLVFest avait de nouveau enrôlé Creative Community for Peace (CCFP) pour contrer l’appel des queers palestiniens. La CCFP est une façade de propagande basé aux États-Unis pour l’organisation de lobbying du gouvernement israélien Stand With Us, qui s’est alliée avec le film raciste et homophobe de John Hagee « Christians United for Israel ».
Shafie a ajouté :
La TLVFest est une partie essentielle de la stratégie israélienne de pinkwashing, qui étend son récit colonial, décrivant les Palestiniens indigènes comme étrangers à leur patrie, aux homosexuels palestiniens les montrant comme des étrangers dans leur propre société. Le TLVFest efface les queers palestiniens et arabes en affirmant de manière raciste qu’il est « le seul festival de films LGBT au Moyen-Orient ».
Nous sommes encouragés par l’afflux de soutien des cinéastes queers cette année. Nous encourageons les autres à rejoindre la charte du Cinéma Queer pour la Palestine en reconnaissance de nos luttes contre l’oppression, qui sont intimement liées.
Des dizaines de cinéastes ont répondu positivement aux appels des queers palestiniens et de leurs alliés à se retirer du TLVFest au cours des dernières années.
Plus de 15 cinéastes ont envoyé des vidéos expliquant pourquoi ils s’étaient engagés à boycotter le TLVFest, dont Alain Guiraudie, nominé à la Palme d’Or, Elle Flanders et Tamira Sawatzky du collectif primé Public Studio et Ian Iqbal Rashid, réalisateur de Touch of Pink.
Le réalisateur canadien primé John Greyson a déclaré :
En 2009, j’ai retiré mon film Fig Trees du TLVFest. Je ne pouvais pas permettre que mon film, qui parle de la façon dont l’activisme contre le sida en Afrique du Sud est né du mouvement anti-apartheid, soit utilisé comme un écran de fumée rose pour dissimuler le régime d’apartheid israélien qui opprime les Palestiniens. Il est encourageant de voir tant de cinéastes du monde entier se retirer du TLVFest – et s’engager à boycotter le TLVFest – en réponse à l’appel des homosexuels palestiniens. Les cinéastes queers disent que la libération des queers est indivisible de la libération des Palestiniens – et que le boycott est une tactique queer efficace et constructive.
Shafie, Greyson et Flanders seront rejoints par Shohini Ghosh et Syrus Marcus Ware pour le « Love Queer Cinema. Hate Apartheid », pour webinaire le jeudi 12 novembre, qui coïncide avec la soirée d’ouverture du TLVFest.
Stephanie Adam de la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, a déclaré :
Le TLVFest est lancé alors qu’Israël enracine son système d’apartheid et son occupation militaire vieux de plusieurs décennies, qui emprisonne des enfants palestiniens dès l’âge de 12 ans, démolit des maisons palestiniennes, près de 400 depuis le seul mois de mars, et maintient des millions de Palestiniens en état de siège à Gaza, dont les Nations Unies ont prédit en 2012 qu’il serait impossible d’y vivre cette année .
Le partenaire de la TLVFest, le fanatique régime d’apartheid israélien, s’est allié avec des leaders d’extrême droite, intolérants, racistes et homophobes du monde entier, de Trump à Bolsonaro, et de Modi à Orban. Le mouvement palestinien de boycott non-violent fait au contraire partie du mouvement mondial, progressiste, de justice pour tous, qui défend les droits des communautés opprimées partout dans le monde. Il est tout à fait naturel que les cinéastes queer se joignent à notre lutte pour la justice pour les Palestiniens autochtones en boycottant le TLVFest.
La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 pour contribuer à la lutte pour la liberté, la justice et l’égalité des Palestiniens. PACBI, un élément clé du mouvement mondial BDS dirigé par les Palestiniens, plaide pour le boycott des institutions universitaires et culturelles israéliennes, étant donné leur complicité profonde et persistante dans le déni par Israël des droits des Palestiniens tels que stipulés dans le droit international. Visitez le site PACBI à https://bdsmovement.net/pacbi et suivez-nous sur Twitter @PACBI
Source: BDS Movement
Traduction BDS-France