PGGM, qui assure gérer 153 milliards d’euros, suit d’un peu plus d’un mois une décision similaire d’un autre géant néerlandais, Vitens. Cette société d’eau potable avait annoncé début décembre arrêter sa collaboration avec la compagnie israélienne de distribution d’eau Mekorot en raison du « contexte politique ».
Mekorot, qui fournit de l’eau aux colonies établies en Cisjordanie, avait alors été accusée d’établir une discrimination vis-à-vis des Palestiniens dans l’accès à l’eau.
Le boycott de sociétés israéliennes ayant des activités dans les colonies en territoire palestinien a récemment enregistré une série de succès, encourageant ses promoteurs et suscitant l’inquiétude en Israël d’une généralisation de ce mode d’action.
A côté de Vitens et PGGM, la plus grande Église protestante du Canada a décidé de boycotter trois entreprises israéliennes tandis que le gouvernement roumain a refusé d’envoyer davantage d’ouvriers du bâtiment.
PGGM, basé à Zeist dans le centre des Pays-Bas, a assuré avoir essayé de dialoguer avec les cinq banques israéliennes « en raison de leur implication dans le financement des colonies israéliennes dans les territoires occupés ».
« Étant donné qu’il n’y a aucune perspective de changement dans un futur proche », PGGM a donc arrêté d’investir dans ces cinq banques à partir du 1er janvier.
Les colonies étaient un problème pour PGGM car elles « sont considérées comme illégales au regard du droit international humanitaire », a-t-il ajouté.
« De plus, les observateurs internationaux ont indiqué que les colonies constituent un obstacle important à une solution (à deux Etats) du conflit israélo-palestinien », a également assuré PGGM.
PGGM a par ailleurs assuré continuer à dialoguer avec un petit nombre d’autres sociétés israéliennes sur la même problématique.
Selon le quotidien israélien Haaretz, l’investissement de PGGM ne s’élevait qu’à quelques « dizaines de millions d’euros » mais cette décision pourrait être néfaste « pour l’image des banques » et pourrait inciter d’autres sociétés en Europe à suivre cet exemple.
Cet arrêt se produit quelques mois après l’adoption par l’Union européenne (UE) de « lignes directrices » excluant de sa coopération les institutions et entreprises israéliennes ayant des activités dans les territoires occupés.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, interrogé par les médias sud-africains lors des funérailles de Mandela, avait par ailleurs rejeté un boycott généralisé d’Israël, mais réitéré son appel à boycotter les colonies et leurs produits.
Avant Vitens et PGGM, un vif différend avait également éclaté entre Israël et les Pays-Bas au moment de la visite officielle du Premier ministre, Mark Rutte, en décembre à propos de l’installation d’un scanner néerlandais à la frontière avec la bande de Gaza.
Après les dernières élections législatives, en septembre 2012, la politique du gouvernement néerlandais au sujet d’Israël a fortement évolué, notamment car le parti travailliste est arrivé au pouvoir alors que le soutien du populiste Geert Wilders à la précédente coalition l’avait rendue très pro-Israélienne.