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01/09/12

Un chef colon israélien se lamente sur l’impact grandissant du boycott

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Gabriel Schivone- The Electronic Intifada – 30 août 2012

Les usines multinationales ont tendance de plus en plus à se retirer des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, et les dirigeants de colons ne sont pas contents du tout, selon un article paru dans Israel National News, important organe de communication des colons.

Une victoire : « B B », comme Boycott, Boycott, retirée de la colonie Ariel

 

 

 

 

 

 

 

 

Plusieurs sociétés multinationales ces derniers mois ont fait leur valise et laisser tomber la zone industrielle de Barkan, près de la colonie Ariel dans le nord de la Cisjordanie. Dans un revirement ironique, des multinationales qui avaient racheté des sociétés israéliennes ayant des usines à Barkan ont retiré celles-ci des territoires occupés.

Boycotts, boycotts, et les nouveaux patrons d’Israël

D’après l’article, c’est le retrait d’une société en particulier qui énerve le chef colon, Ron Nachman, maire d’Ariel (colonie illégale – ndt) dans le nord de la Cisjordanie occupée. Après que des organisations d’Europe aient organisé le boycott de ses produits, Unilever, fabricant transnational néerlando-britannique de biens de consommation, a retiré l’usine de bretzels et crackers, Beigel & Beigel, et l’a installée à l’intérieur des limites d’avant juin 1967 (ligne d’armistice de 1949).

Le maire colon a déclaré qu’il avait autorisé l’installation de l’usine dans la zone industrielle de Barkan à Ariel, il y a plus de vingt ans, et que c’était une « superbe affaire ». Et puis « tout d’un coup, Unilever l’achète, et à cause de la politique, la déplace hors des territoires ». Peut-être parce qu’il se sentait personnellement mis de côté par la « politique » du jour, Nachman n’est pas venu à l’inauguration cette semaine de sa « superbe affaire » dans son nouveau site.

Selon Who Profits, Unilever possède 100 % de Beigel & Beigel, et avait annoncé son intention de la retirer de Barkan en 2010.

« Politique », bien sûr, c’est le mot à la mode de Nachman pour une opinion publique internationale motivée par le boycott et qui n’accepte pas la légitimité d’une colonisation de peuplement au XXIe siècle.

« De nombreuses sociétés israéliennes qui ont été achetées par des multinationales et avaient des usines à Barkan sont allées ailleurs, à l’intérieur de la ligne d’armistice de 1948 » aurait déclaré Nachman.

Et Nachman de continuer à gémir sur la lamentable situation de sa colonie : « D’abord, les Palestiniens nous ont boycottés, et puis, cela a été le tour des Sud-Africains, et maintenant, ce sont les Israéliens eux-mêmes qui nous enlèvent nos usines », sur les ordres des nouveaux patrons des entreprises internationales.

Pas le bon siècle pour la colonisation israélienne

Nachman et ses acolytes auraient certainement préféré le scénario de leurs âmes sœurs, les colons anglais de l’Arizona du XIXe siècle. Ces colons blancs avaient le vent en poupe. Ils étaient même conduits par une ferveur politico-religieuse dans la conquête des territoires indigènes qu’ils convoitaient, les nettoyant de leurs habitants, et finalement, rompant leur dépendance vis-à-vis de l’armée pour avoir une ressource économique avec une industrie dirigée par eux.

Alors que l’influence mondiale du boycott s’intensifie, Nachman et les autres comme lui vont continuer à se rappeler qu’ils sont nés au mauvais siècle, et que leurs jours d’occupation et de colonisation sont comptés.

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30 août 2012 – The Electronic Intifada : http://electronicintifada.net/blogs/gabriel-schivone/israeli-settler-leader-laments-growing-impact-boycott
traduction : JPP