Les manifestations d’Israélien.nes juif.ves qui touchent ces jours-ci de nombreuses villes du pays ont pour objectif principal de défendre la démocratie coloniale et suprémaciste d’Israël.
Les manifestations d’Israélien.nes juif.ves contre le gouvernement israélien d’extrême droite (le plus ouvertement raciste, sexiste, fondamentaliste et homophobe de son histoire) continuent d’atteindre de nouveaux sommets.
Le plus grand fonds cinématographique de l’apartheid israélien, la Fondation Rabinovich pour le cinéma israélien, a récemment annoncé qu’elle cesserait d’exiger de ses bénéficiaires un serment de loyauté raciste, après que des dizaines de réalisateur.trices grand public israélien.nes aient boycotté la fondation. Ceci faisant suite à un appel du BDS à boycotter tous les films financés par la Fondation Rabinovich.
Après le pogrom fasciste par les milices israéliennes contre les Palestinien.nes d’Huwara, en territoire palestinien occupé, plus que jamais, nous devons faire pression sur les institutions culturelles israéliennes pour qu’elles cessent enfin leur complicité avec le régime d’apartheid israélien, son occupation et son colonialisme de peuplement.
Jusqu’à présent, pratiquement aucune ne l’a fait. Les manifestations d’Israélien.nes juif.ves qui touchent ces jours-ci de nombreuses villes du pays ont pour objectif principal de défendre la démocratie coloniale et suprémaciste d’Israël. La tendance fasciste au sein de la classe politique israélienne est de plus en plus téméraire et menace aujourd’hui la société coloniale, elle aussi.
Que ce soit les festivals de film israéliens, les distributeurs, les maisons de production ou les diffuseurs ; les galeries, les musées, les salles d’expositions ; les maisons d’édition, les librairies, les festivals de littérature ; les salles de concert, les sociétés de promotion ou les maisons de disques ; ou même tout autre organisation ou évènement culturel :
Aucune institution majeure israélienne n’a mit fin à sa complicité avec le régime d’oppression israélien, ni reconnu les droits du peuple palestinien devant le droit international.
La complicité institutionnelle peut prendre diverses formes. Cela peut tout à la fois être une promotion, un parrainage ou un soutien de la part de l’état israélien, de ses ministères et/ou de ses municipalités locales. Cela peut aussi être le fait de justifier ou de blanchir (blanchiment artistique en l’occurrence) l’apartheid israélien.
Par exemple, malgré quelques désaccords entre eux, le Festival du Film International Docaviv poursuit son partenariat avec le gouvernement israélien d’extrême droite. Des réalisteurs.trices consciencieux.ses s’en sont retiré.es en raison d’appels publics et privés.
Pendant le régime d’apartheid d’Afrique du Sud, la majorité absolue des artistes progressistes n’acceptaient de participer qu’à des évènements d’institutions opposées publiquement à l’apartheid, ne légitimant ni ne blanchissant le régime d’apartheid.
Tant que les institutions culturelles israéliennes ne remplissent pas ses deux conditions, mettre fin à leur complicité avec le régime d’apartheid et reconnaître les droits des Palestinien.nes, elles devront être boycottées, tout comme l’étaient les institutions sud-africaines à l’époque. Ceci est de loin la contribution la plus efficace à notre lutte.
La Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI) est membre fondateur du Comité National Palestinien pour le BDS (BNC)
Photo: Huwara, Activestills.