La Campagne BDS France est pleinement solidaire de Fabienne Haloui, militante PCF qui affiche son engagement pour BDS et est pour cela victime de propos insultants et diffamatoires. Ci-dessous un article de l’Humanité.fr à ce sujet.
Une militante de la paix insultée et menacée
http://www.humanite.fr/une-militante-de-la-paix-insultee-et-menacee-581563Quelques jours après l’opération « Tel-Aviv sur Seine » qui, comme le redoutaient des associations et partis de gauche, a offert une tribune aux défenseurs de la politique coloniale du gouvernement israélien, le déferlement de haine contre les militants de la paix au Proche-Orient n’a pas reflué, même si les transats ont été repliés. Ce week-end du 15 août, une militante et élue communiste du Vaucluse en a fait les frais. Fabienne Haloui, également membre de l’exécutif du PCF, a subi sur les réseaux sociaux un flot d’insultes et de menaces. En cause, cette fois, non pas une prise de position sur la transformation de Paris Plages mais la photo d’une affiche prise dans un bar alsacien.
« Les produits suivants ne sont plus vendus dans cet établissement à cause du soutien de leur fabricant à l’État terroriste d’Israël, compte tenu des atrocités commises envers la population palestinienne », peut-on y lire avant l’énumération des marques Coca-Cola, Pepsi et Perrier. Partageant davantage la démarche de la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanction) qui cible uniquement les produits israéliens, l’élue communiste, qui a publié ce cliché de vacances sur son compte personnel, n’appelle pas pour sa part à ce type de boycott. Mais elle a « trouvé assez courageux d’afficher de cette manière, citoyenne et pacifique, son soutien au peuple palestinien », explique-t-elle. Et elle n’a pas dû être la seule, puisque 4 153 mentions « j’aime » accompagnent sa publication partagée 12 186 fois.
« Je ne me tairai pas »
Mais certains internautes défenseurs de la politique d’extrême droite du gouvernement israélien ont multiplié les insultes, remarques racistes et mêmes les menaces. « Tous ceux qui boycottent Israël sont des chômeurs ou des assistés, donc des minables ! » « Mettez-vous un truc dans la tête : les (antisémites) comme vous, on les combat à vie. Vous n’aurez plus jamais la paix » « Vous donnez la France, vos filles et vos femmes à des envahisseurs, et vous baissez la tête comme des moutons à l’abattoir ? Eh bien pas nous ! Nous on se bat tous les jours pour nous défendre ! » Autant de commentaires qui ne sont, hélas, que quelques exemples de la déferlante dont l’élue s’est aperçue samedi soir et qui s’est poursuivie depuis. « Être insultée d’antisémite est à la fois extrêmement blessant du fait de mon parcours personnel et en même temps une forme de chantage insupportable », relève Fabienne Haloui, qui est décidée à porter plainte et à saisir le préfet pour rappeler l’évidence : « On a le droit de critiquer la politique de l’État d’Israël, de condamner un État qui ne respecte pas le droit international. » Quant au boycott, dont les détracteurs saisissent régulièrement la justice, « il peut être une arme pacifique de nature à mobiliser l’opinion publique et à mettre en difficulté le gouvernement israélien dans son refus de se soumettre aux décisions de l’ONU », estime la conseillère régionale.
Les agressions dont elle a été victime, qu’elles relèvent d’individus ou d’organisations, ne sont pas rares. L’adjoint PCF à la Mairie de Paris, Ian Brossat, pour s’être élevé contre l’initiative d’Anne Hidalgo la semaine dernière, a notamment été vivement pris à partie par la Ligue de défense juive (LDJ), une organisation d’extrême droite. Comme lui, Fabienne Haloui entend poursuivre son combat en faveur de la paix : « Je ne me tairai pas », lance-t-elle, saluant les nombreux messages de soutien et de solidarité qui lui sont aussi parvenus.