S’il vous plaît, boycottez-nous !
vendredi 24 décembre 2010 – 10h:53
anonyme – Ramallah OnLine
Pendant des années, j’ai été plutôt ambivalent sur la sagesse du boycott d’Israël. Bien qu’un boycott de tout ce qui a trait aux colonies illégales en Cisjordanie, – qui sont un dérivé manifeste d’une occupation brutale – soit d’une nécessité absolue, et que j’ai totalement soutenu, j’étais toujours resté réservé quant à un boycott d’Israël lui-même. Aujourd’hui, je sens qu’il n’y a pas d’autre choix que d’appeler à un boycott sans réserve et global à l’encontre d’Israël – Boycotts, Désinvestissements, Sanctions (BDS). Pour le bien d’Israël et dans l’espoir qu’une pression réelle depuis l’étranger, visant principalement l’économie israélienne, suffira pour éviter à Israël ce que Thomas Friedman, dans un récent éditorial, appelait « la dépendance d’Israël au crack ». C’est le seul moyen de sortir les Israéliens de leur chimère (de leur crack) du « business as usual » (les affaires continuent) et de leur enlever la possibilité de maintenir un statu quo désastreux qui ne fait que conduire à plus de vols de terres, plus de violences et de guerres, mettant en définitive Israël lui-même en péril. C’est le seul moyen de convaincre les gouvernements actuels et futurs que la situation présente est insoutenable et non viable. C’est le seul moyen de nous sauver de nous-mêmes. Là où ils en sont aujourd’hui, les Israéliens sont incapables de peser pour changer les choses de l’intérieur. L’atmosphère est devenue tellement empoisonnée que les tentatives au niveau du peuple pour apporter un changement politique sont, au mieux, dérisoires, particulièrement quand on observe celles des législateurs pour délégitimer les initiatives populaires et criminaliser les ONG qui cherchent à encourager un changement politique.
Le gouvernement israélien actuel (tout comme les gouvernements du passé, qu’ils soient du Parti travailliste, du Likoud ou du Kadima) n’a aucune intention de faire avancer les négociations avec les Palestiniens. Il préfère « gérer » le conflit plutôt que de rechercher une solution véritablement juste. La poursuite de l’occupation a un effet catastrophique sur la société israélienne dans son ensemble. On y fait bon marché aujourd’hui de la vie humaine, une forme de judéo-fascisme se développe ici, dirigé par les rabbins, les politiciens d’extrême droite à la Knesset et les chefs dans les territoires palestiniens occupés. Une législation Jim Crow a été présentée à la Knesset, les rabbins ont signé des appels à ne pas louer ou vendre des biens aux Israéliens arabes, des centaines manifestent contre les quartiers israéliens arabes et récemment, un groupe de mineurs ont été arrêtés pour avoir dirigé ce que l’on ne peut qu’appeler des pogroms contre des citoyens arabes innocents dans le centre de Jérusalem. Le poison de l’occupation a infecté la société israélienne tout entière à un niveau où le seul diagnostic possible est la gangrène. Le seul moyen de convaincre les Israéliens que le statu quo actuel ne peut se poursuivre est d’attacher un coût réel et important à la poursuite de l’occupation et, oui, d’obliger les dirigeants politiques nationaux à assumer leurs responsabilités, à diriger plutôt que gérer, à s’engager plutôt que se cacher derrière des « spin doctors » (conseillers en communication et marketing politique) ou les mensonges éhontés du Premier ministre Netanyahu.
Quiconque justifie encore la non-action à l’encontre d’Israël ne fait que conduire à se servir du seul autre outil que l’histoire du monde a fourni pour un changement social et politique : la violence !