Participer à une conférence sur les migrations forcées organisée par une université israélienne complice du colonialisme de peuplement, de l’apartheid et maintenant du génocide, revient en fait à approuver et à blanchir les atrocités commises par Israël à l’encontre des Palestinien·nes.
La Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI) exhorte tous les participant·es inscrit·es à se retirer de l’atelier intitulé « Déplacement, Migration Forcée et Réparation : Comparaisons et Controverses », qui doit avoir lieu à l’Université du Sussex les 12 et 13 décembre. Cet événement est co-organisé par l’Institut Weidenfeld d’études juives de l’Université du Sussex en collaboration avec l’Université Hébraïque de Jérusalem, une institution universitaire israélienne complice.
Participer à une conférence sur les migrations forcées organisée par une institution universitaire israélienne complice du colonialisme de peuplement, de l’apartheid et maintenant du génocide, revient en fait à approuver et à blanchir Israël au moment où il commet le crime des crimes, le génocide, contre les Palestinien·nes, qui est retransmis en direct. Participer à un tel événement revient à être complice et à tolérer l’insondable.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les forces militaires israéliennes ont tué plus de 44 000 Palestinien·nes à Gaza. Selon certaines estimations, des dizaines de milliers d’autres Palestinien·nes perdront la vie en raison de la famine, de la déshydratation, des maladies transmissibles, de la destruction du système de santé et d’autres conditions invivables dans la bande de Gaza, dont plus de 80 % ont été anéantis par les bombardements incessants et la démolition planifiée d’Israël. Les dirigeants israéliens Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant ont récemment fait l’objet de mandats d’arrêt de la Cour Pénale Internationale pour « crimes contre l’humanité » et « crime de guerre de famine ». Un récent rapport des Nations Unies a confirmé qu’« Israël provoque intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves » et que son comportement à Gaza correspond à la définition du génocide.
Les atrocités commises par Israël comprennent la destruction systématique de toutes les universités de Gaza et la dévastation quasi-totale de ses écoles, archives, bibliothèques, centres culturels, théâtres, etc. Israël a délibérément tué des responsables de l’enseignement supérieur, des universitaires, des éducateur·rices, ainsi que des centaines d’étudiant·es et des milliers d’écolier·es, un phénomène connu sous le nom de « scolasticide » et d’« épistémicide ».
Comme l’a montré l’universitaire israélienne Maya Wind, toutes les universités israéliennes jouent un rôle actif dans le colonialisme, l’occupation militaire et l’apartheid israéliens. L’Université Hébraïque de Jérusalem, l’un des co-organisateurs de cet événement, est partiellement construite sur des terres palestiniennes confisquées dans la partie occupée de Jérusalem-Est, en violation directe du droit international. Elle a ouvert une base militaire dans ses locaux pour permettre aux soldats israéliens de recevoir une formation universitaire, a offert son campus à la police israélienne pour opprimer les communautés palestiniennes voisines, et s’est vantée de fournir « divers équipements logistiques aux unités militaires » commettant le génocide à Gaza, ainsi que d’avoir fourni un « paquet financier amélioré » aux étudiant·es-soldats commettant le génocide à Gaza.
Les institutions universitaires israéliennes ont contribué à créer un environnement intellectuel qui facilite le génocide, et sont restées silencieuses face au génocide et à l’oppression du peuple palestinien. En outre, toutes les institutions israéliennes ont activement réprimé la dissidence contre le génocide. L’universitaire palestinienne Nadera Shalhoub-Kevorkian, qui étudie à l’Université Hébraïque de Jérusalem, a fait l’objet d’une campagne vicieuse de la part des universitaires, de la police et des médias israéliens pour avoir critiqué l’occupation israélienne et le génocide à Gaza. En fait, la direction de l’université a publiquement exigé sa démission. De même, les étudiant·es dissident·es de toutes les institutions universitaires israéliennes ont été confronté·es à la répression, des centaines d’étudiant·es palestinien·nes ayant été « arrêté·es, sanctionné·es ou suspendu·es ».
Dans ce contexte, la collaboration avec les institutions universitaires israéliennes confère une légitimité aux universités qui sont complices du maintien du crime de guerre de l’occupation militaire coloniale, du crime contre l’humanité de l’apartheid et du soutien à la perpétration du crime de tous les crimes, le génocide.
C’est pour cette raison que la société civile palestinienne, les directeur·rices d’université et les principaux syndicats et sociétés universitaires palestiniens ont appelé les universitaires à isoler Israël en tant qu’État paria et à boycotter ses institutions universitaires afin de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses systèmes d’oppression.
Dans une déclaration publiée le même jour que la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies confirmant la décision de la Cour Internationale de Justice selon laquelle l’occupation par Israël de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, est illégale, des dizaines d’expert·es des droits humains des Nations Unies ont déclaré que les États devaient « annuler ou suspendre les relations économiques, les accords commerciaux et les relations universitaires avec Israël qui peuvent contribuer à sa présence illégale et à son régime d’apartheid dans le territoire palestinien occupé » [Souligné par l’auteur].
Compte tenu de la complicité irréfutable, vieille de plusieurs décennies, des universités israéliennes dans la conception, la mise en œuvre et la justification des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par Israël, des expert·es juridiques de l’université d’Anvers, en Belgique, ont appelé les universités à :
« Mettre fin à toute collaboration avec les institutions universitaires et autres institutions [israéliennes] directement ou indirectement impliquées dans les violations du droit international, du droit international des droits humains et du droit international humanitaire à Gaza et, plus généralement, dans les territoires palestiniens occupés.»
Lorsque les États ne respectent pas ces obligations, il devient de notre responsabilité collective en tant que citoyen·nes d’agir et d’exiger que ces obligations soient respectées.
Nous demandons donc instamment à l’Université du Sussex de ne pas accueillir cet événement et appelons tous les participant·es à agir en fonction de cette obligation morale et politique, et à se retirer de cette conférence. Nous vous encourageons également à rejoindre le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui est soutenu par le mouvement syndical international, y compris l’UCU et d’autres syndicats universitaires.