La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) pleure la perte de l’auteur vénérable et du critique d’art de renommée mondiale, John Berger, dont l’engagement pour la justice a été inébranlable.
En tant qu’artiste, auteur, philosophe et critique d’art célèbre, John Berger était en 2006 l’une des premières personnalités culturelles à rejoindre le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) dirigé par les Palestiniens. Soutenant le boycott culturel d’Israël dans une lettre au Guardian et exhortant les professionnels de la culture à ne pas se rendre, exposer ou se produire en Israël, le lauréat du Booker-Prize commentait ainsi son appel au boycott, « un appel très personnel… une façon d’encourager les Israéliens très braves qui s’opposent à leur gouvernement, et un encouragement pour les Palestiniens à survivre ».
Se tenant du côté de la justice, Berger a traduit son engagement dans l’action, et il s’est montré résolument solidaire de la détresse des Palestiniens confrontés au colonialisme de peuplement et à l’apartheid. La lettre de Berger de 2006 le précise clairement : « Il est temps maintenant pour les autres de rejoindre la campagne ; comme Primo Levi le demandait : si pas maintenant, alors quand ? ».
Les mots de Berger continuent de sonner juste encore aujourd’hui, plus d’une décennie après qu’il les a écrits. Grâce à son soutien courageux et à celui d’autres artistes qui l’ont suivi, le boycott culturel d’Israël s’est développé de façon impressionnante depuis que les Palestiniens l’ont lancé en 2004, envoyant le message fort à Israël qu’il n’était plus question de faire comme s’il n’y avait pas un État pratiquant l’oppression coloniale et l’apartheid.
Berger a décrit son soutien au boycott culturel comme un « moyen pour ne pas rester silencieux ». Avec les violations accrues d’Israël contre les droits de l’homme des Palestiniens et certaines institutions culturelles et artistes palestiniens, ce sont les voix morales comme celle de Berger qui aident à combattre l’injustice et une complicité vivace avec un régime colonial.
Souvent décrit comme un conteur, Berger explique dans le documentaire de Tilda Swinton, Les Saisons de Quincy : quatre portraits de John Berger, « Si je suis un conteur, c’est parce que j’écoute ». En effet, au-delà de la narration, Berger a écouté l’appel des Palestinien pour ne pas permettre que soient blanchies les graves violations d’Israël contre les droits de l’homme, démontrant ainsi ses remarquables valeurs morales.
Pour reprendre la représentation que fait de lui la cinéaste Swinton, c’est effectivement un « humaniste radical ».
Nous, à la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, sommes reconnaissants à la position de principe prise par John Berger, et nous pleurons la perte d’une si honorable personne. Puissions-nous, tous, continuer dans la voie de la résistance éthique contre l’injustice et toutes les formes d’oppression.
https://bdsmovement.net/news/pacbi-mourns-loss-john-berger
Traduction : JPP pour BDS France