Cher Yaïr :
En 1948, plusieurs centaines de villages palestiniens ont été détruits et plus de 750 000 palestiniens ont été expulsés. Cela a commencé avant même la proclamation de l’Etat israélien et aujourd’hui encore, le processus se poursuit : le gouvernement israélien déplace et expulse des Palestiniens de différents secteurs sous son contrôle, dans le but de maintenir une majorité juive sur autant de terres que possible. Particulièrement ciblées en ce moment, les communautés palestiniennes des collines du Sud d’Hébron sont expulsées car leurs zones d’habitat sont déclarées « zone de tirs militaires ». Ces personnes, comme les autres Palestiniens sous occupation, sont torturées, maltraitées et opprimées par l’armée israélienne.
Ce sont aussi les dizaines de villages bédouins non reconnus, disséminés aux alentours de Beersheva, au nord du désert du Néguev qui sont visés : « Le Gouvernement a approuvé un plan qui provoquera le déplacement et l’éviction forcée de douzaines de villages et de dizaines de milliers de Bédouins » explique l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI). « Tout cela alors que dans le même temps, le gouvernement installe de nouvelles communautés juives, certaines devant même être construites sur les ruines toutes fraîches des villages bédouins ». Selon l’ACRI, le plan Prawer-Begin envisage l’éviction de 30 à 40.000 bédouins, ce qui détruira leur mode de vie et les condamnera à la pauvreté et au chômage.
Alors que les Bédouins affirment posséder les terres dans le désert avant l’établissement de l’état israélien, celui-ci refuse de reconnaître 35 villages qui abritent environ la moitié des bédouins citoyens israéliens soit 90.000 personnes. Ces villages ne figurent pas sur les cartes officielles, ils sont dépourvus de services de base ; adduction d’eau, routes goudronnées ou raccordement électrique et toute construction en dur y est interdite.
La politique raciste et violente des autorités israéliennes se manifeste sous de nombreux autres aspects. Il faut ainsi citer l’emprisonnement illégal et les abus contre les enfants palestiniens, rappeler le MUR déclaré illégal en 2004 par la Cour Internationale de Justice et le blocus tout aussi illégal de Gaza, les confiscations de terre, les oliviers arrachés, les maisons détruites, sans parler des dizaines de résolutions des Nations Unies non respectées par les autorités israéliennes occupantes.
Yaïr, vous le savez, les dirigeants israéliens ont bien compris les conséquences des massacres des populations civiles à Gaza sur l’opinion publique internationale. En vertu d’une campagne appelée « Brand Israël » (Pour l’image de marque d’Israël), ils ont expressément déclaré leur intention de minimiser l’importance du conflit palestinien en utilisant la culture et les arts, les artistes et intellectuels israéliens pour tenter de dissimuler les centaines d’enfants pulvérisés par les F16 ou brûlés par le phosphore, les écoles et hôpitaux des Nations unies bombardés, et tenter de rendre présentable la politique israélienne !!
Alors, s’il vous plaît, Yaïr, ne prêtez pas votre nom pour donner une légitimité à la politique d’apartheid et d’occupation des terres du peuple autochtone de Palestine ! Nous faisons appel à vous pour rejoindre le flot grossissant de ceux qui disent « PAS EN NOTRE NOM » et se tiennent du côté de la justice, de la paix, de l’amour et de la dignité pour tous !
Le réseau Palestine Marseille