Après près de trois mois d’attente, le procès de Perrine, membre de l’UJFP et porte-parole du Collectif Judéo Arabe pour la Palestine (CJACP), collectif membre de BDS France, a eu lieu lundi 22 janvier 2024. Des camarades ont installé une tonnelle avec café et petits pains sur le parvis du Palais de justice. De nombreuses personnes sont venues apporter leur soutien tout au long de la journée !
Commencée à 8 h 30 du matin, la journée s’est terminée vers 18 h avec la relaxe de Perrine visée par deux chefs d’accusation dont celui d’organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique le 13 octobre 2023. En effet, le rassemblement annoncé par le collectif avait été interdit par la préfète, alors que des manifestations pro-israéliennes étaient autorisées à Strasbourg et partout en France.
M. Darmanin, Ministre de l’Intérieur, avait par télégramme demandé aux préfets d’interdire systématiquement toute manifestation de soutien à la Palestine -décision qui a été rejetée par le Conseil d’Etat le 18 octobre- et d’arrêter les organisateurs des manifestations pour la Palestine
Maître Dole, membre de « l’observatoire strasbourgeois des libertés » et avocate de Perrine, a mis le doigt sur la « nullité de l’interpellation » de Perrine, sur une notification trop tardive de son placement en garde à vue et sur l’irrégularité de l’arrêté d’interdiction de la préfecture du Bas-Rhin.
Perrine a rejeté le rapport de la police qui prétendait l’avoir arrêtée parmi les manifestants, devant les galeries Lafayette, alors qu’elle se trouvait rue de la Grange, avant d’être conduite menottée au commissariat.
Dans son plaidoyer, la procureure a requis 1000 euros d’amende dont 500 euros avec sursis, ainsi que deux années d’interdiction de port d’arme (ce qui a fait sourire tout le monde connaissant le caractère pacifique des manifestations du CJACP)
Finalement, le tribunal a acquitté Perrine des deux chefs d’accusation : « organisation d’une manifestation interdite sur la voie publique » et « participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser ».
Les militants présents à l’audience ont applaudi le verdict : une victoire du droit de manifester, droit attaqué fréquemment ces temps-ci. Et une victoire de notre combat pour la Palestine, en ces temps terribles du génocide perpétré par l’Etat d’Israël à Gaza.