19 Septembre 2017/ Italie
Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI)
Les organisateurs de la célèbre course cycliste, le Giro d’Italie, ont annoncé que le départ de l’édition 2018 serait en Israël, débutant à Jérusalem, suivi d’étapes de Haïfa à Tel-Aviv et dans le Naqab (Néguev).
La course “célèbrera” le 70ème anniversaire de l’établissement d’Israël sur les ruines de la patrie palestinienne et le nettoyage ethnique, ou Nakba, de la majorité de la population indigène palestinienne.
Nous devons agir pour arrêter ce »sports-washing » de l’occupation et l’apartheid israélien, qualifié par les médias comme « un beau coup politique » pour [Israël], qui ne cesse de s’employer à donner l’image de vie « normale ».
Ensemble disons aux organisateurs du Giro: #DéplacezLaCourse
et ne pédalez pas pour l’occupation et l’apartheid israélien.
Le Giro d’Italie servira à institutionnaliser la mainmise d’Israël sur Jérusalem. Lors de la cérémonie de présentation, les élus israéliens ont tous revendiqué Jérusalem comme étant la capitale d’Israël, ce qu’aucun autre pays au monde ne reconnaît. La Municipalité de Jérusalem est activement impliquée dans le nettoyage ethnique progressif des Palestiniens, entre autres par une politique de démolitions de maisons et d’expulsions forcées.
Dans le Naqab (Néguev), au Sud de ce qui est aujourd’hui Israël, des dizaines de villages palestiniens bédouins ne sont pas reconnus ni n’ont accès aux services de base, et sont sujets à des démolitions répétées, pour certains plus de 100 fois. Israël révoque également la citoyenneté des Palestiniens Bédouins sans raisons, les rendant apatrides.
Débuter la course dans un endroit sous contrôle israélien servirait de visa à l’oppression israélienne des Palestiniens. Le Giro d’Italie aurait-il pensé à débuter sa course dans l’apartheid d’Afrique du Sud des années 80 ?
Agissez maintenant pour pousser RCS [les organisateurs] à respecter le droit international et à déplacer la course.
Envoyez cette lettre à RCS, via le site BDS Movement (remplissez le formulaire, traduit ci-dessous, à droite de l’article).
À l’attention de :
Urbano Cairo, président, RCS Mediagroup
Riccardo Taranto, président, RCS Sport
Mauro Vegni, directeur, Giro d’Italia
Nous sommes profondément inquiets à propos de votre intention de donner le départ de l’édition 2018 du Tour d’Italie (Giro d’Italia) en Israël. Malgré vos tentatives d’éviter les « zones sensibles », le fait d’organiser la course uniquement dans des endroits soumis au contrôle israélien implique le Tour d’Italie dans les violations des lois internationales auxquelles se livre Israël.
En donnant le départ de la course à Jérusalem, le Tour d’Italie va devenir partie intégrante de l’actuel processus israélien visant à institutionnaliser son emprise illégale sur la ville occupée. La résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies (1947) fait de Jérusalem une entité séparée sous régime international particulier et elle affirme à maintes reprises que « toute action entreprise par Israël, la puissance occupante, en vue d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration sur la Ville Sainte de Jérusalem est illégale ». En 1967, Israël a occupé Jérusalem-Est, l’annexant unilatéralement comme faisant partie de sa « capitale unifiée ». Malgré les allégations répétées des ministres israéliens lors de la cérémonie de présentation, la communauté mondiale ne reconnaît aucune partie de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Dans le sud d’Israël, où une autre étape de la course est prévue, des dizaines de localités où vivent des Bédouins palestiniens se voient refuser toute reconnaissance par Israël, qui les prive également de ses services de base et, de plus, ces localités sont soumises à des démolitions répétées. Citons pour mémoire la localité d’Al-Araqib, démolie à plus de 100 reprises. Depuis 2010, Israël ne cesse de retirer la nationalité à des centaines, voire des milliers de Bédouins palestiniens, et ce, sans raison, ce qui en fait des apatrides.
Ces mesures font partie de l’actuelle épuration ethnique à laquelle se livre Israël, épuration qui a débuté voici 70 ans avec la création d’Israël sur les ruines de la patrie palestinienne et qui a entraîné, de force, le déplacement et la déportation d’une majorité des autochtones palestiniens.
Voici donc ce qu’Israël a l’intention de « célébrer » l’an prochain. Le Tour d’Italie ne devrait jouer aucun rôle dans cette affaire.
De même qu’il eût été inacceptable que le Tour d’Italie ait pris son départ dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, durant les années 1980, il est inacceptable aujourd’hui de faire débuter cette course en quelque endroit se trouvant sous contrôle israélien, puisque la chose ne servira que de certificat d’approbation à l’oppression des Palestiniens par Israël.
Nous prions donc instamment RCS de respecter les lois internationales et de déplacer le départ de la course vers un autre pays. De grâce, n’accordez par à Israël cet « énorme coup politique », qui ne fera que dévaloriser et ternir l’un des plus importants événements sportifs européens.
Bien sincèrement,
Nous devons nous assurer que RCS et les équipes cyclistes aient le message : ne blanchissez pas les violations flagrantes d’Israël des droits humains par le sport, déplacez le départ de la course dans un autre pays !
#RelocateTheRace Campaign
Campagne #DéplacezLaCourse
Source: PACBI
Traduction: Lauriane GR pour BDS France