12 mars 2019 – Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI)
La société civile palestinienne en appelle à tous les visiteurs étrangers, en particulier à ceux qui font un pèlerinage et aux gens de conscience pour qu’ils ne nuisent pas à notre lutte pour nos droits sous l’égide du droit international, et qu’ils respectent nos consignes pour un tourisme éthique
En se fondant sur l’Organisation Mondiale du Tourisme de l’ONU (OMT) qui affirme dans ses statuts qu’elle tend fondamentalement à « la promotion et au développement du tourisme d’un point de vue qui contribue… au respect universel et à l’observance des droits humains et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ;
Étant donnée la grave escalade des violations par Israël des droits et des libertés des Palestiniens, particulièrement dans le siège continu et brutal de Gaza, qui va être inhabitable en 2020 d’après un rapport de l’ONU ; les déplacements forcés de Palestiniens hors de chez eux ; l’apartheid enraciné par l’adoption de « la loi de l’État – nation juif » qui inscrit une discrimination raciale institutionnalisée dans la loi fondamentale d’Israël, celle-ci s’ajoutant aux plus de 65 lois discriminatoires existantes ; et le refus persistant de respecter les droits des réfugiés palestiniens comme stipulés dans le droit international ;
Prenant en considération que le secteur du tourisme israélien « profite de et conduit la politique et les pratiques illégales d’Israël en Cisjordanie occupée, dont la confiscation de terres palestiniennes et l’exploitation de ressources naturelles palestiniennes, les fouilles illégales sur des sites archéologiques, l’obstruction de l’économie palestinienne et le transfert de la population palestinienne sous protection », niant ainsi le droit des Palestiniens à la souveraineté sur leur propre patrimoine et sur leur culture ;
Etant donné le sabotage continuel par Israël et/ou le vol des sites et des biens des patrimoine chrétien, islamique et même de celui des juifs palestiniens à Jérusalem et dans les territoires palestiniens occupés, ce qui inclut des attaques et du harcèlement des dirigeants de la foi chrétienne et de la foi musulmane, en plus de sa responsabilité directe dans le vandalisme rampant des églises et mosquées palestiniennes via l’absence délibérée d’identification, d’accusation ou de pénalisation de ceux qui en sont responsables ;
À la lumière du fait qu’Israël se sert du tourisme pour blanchir ses crimes de guerre et ses graves violations des droits humains palestiniens, dans le cadre de « La Marque Israël », de « Tel Aviv Monde »[1] et de ses campagnes de pinkwashing qui font une promotion cynique du tourisme LGBTQIA et que les groupes queer palestiniens les plus en vue condamnent ;
En se fondant sur l’obligation morale de tout visiteur, en particulier des pèlerins, de ne pas nuire et sur l’appel palestinien Kairos de 2009 des leaders palestiniens chrétiens qui ont considéré le « boycott et le désinvestissement comme des outils non violents pour la justice, la paix et la sécurité pour tous » ;
Et inspirée par la lutte mondiale contre l’apartheid en Afrique du Sud, qui y a inclut des appels au boycott du tourisme,
La société civile palestinienne en appelle à tous les visiteurs étrangers [2], en particulier à ceux qui font un pèlerinage, et aux gens de conscience pour qu’ils ne nuisent pas à notre lutte pour nos droits sous l’égide du droit international, en respectant les consignes suivantes :
- Ne visitez pas des sites historiques/religieux/touristiques [3] en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem Est et sa Vieille Ville, qui sont contrôlés illégalement par la puissance occupante israélienne, surtout ceux qui sont situés dans les colonies illégales, comme la « Cité de David » ou ceux qui sont promus comme « sites israéliens » comme la « Tour de David » (voir la liste partielle).
- Évitez tout produit et service fourni par des entreprises israéliennes ou internationales qui sont complices [4] des violations par Israël des droits humains – dont, mais pas uniquement, les compagnies aériennes israéliennes, les hôtels et autres lieux d’hébergement, les agences de voyage, les services de guides touristiques, les compagnies de bus et les restaurants – et substituez y des fournisseurs palestiniens ou non complices.
- Faites pression sur les compagnies de tourisme comme Booking.com, Airbnb, Expedia et TripAdvisor, qui sont impliquées dans les violations par Israël du droit international pour qu’elles cessent d’organiser ou de faire la promotion de séjours dans les colonies illégales, « contribuant à leur existence et à leur expansion » et pour qu’elles arrêtent de mettre sur leurs listes « des maisons palestiniennes illégalement saisies en vertu de la ‘loi israélienne sur les biens des absents’ ».
- Boycottez tous les événements LGBTQIA+ organisés par ou en coopération avec le gouvernement israélien ou des institutions israéliennes complices [5], et résistez à recourir à tout service LGBTQIA tel que plages, bars, hôtels ou clubs proposés par des opérateurs et des compagnies complices des violations des droits humains par Israël.
- Évitez tout itinéraire de voyage dans ce qui est aujourd’hui Israël ou dans les colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés dès lors qu’il a un lien avec le gouvernement israélien ou des corporations et des institutions israéliennes complices.
- Développez les visites solidaires au peuple palestinien aussi bien que des missions d’observation sans lien institutionnel de quelque sorte que ce soit avec le gouvernement israélien, des institutions complices ou des groupes de lobbying.
La Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI)
Notes:
[1] Il s’agit d’une initiative de la municipalité de Tel Aviv pour blanchir la réalité de l’apartheid dans la ville.
[2] Ne s’applique pas au monde arabe, où s’appliquent des directives spéciales tenant compte du contexte.
[3] Cela inclut: 1) des sites archéologiques qui requièrent généralement un droit d’entrée versé aux autorités d’occupation, comme Qumran et l’Hérodium ; 2) des parcs et des réserves naturelles sous contrôle israélien dont la Mer Morte ; 3) des lieux de détente tenus généralement par des compagnies privées, comme des lieux de dégustation de vin dans des colonies ; et 4) le tourisme lié à l’armée comme « des camps d’entraînement » et des « camps de tir ». Voir la liste partielle.
[4] Toute institution israélienne, entreprise ou corporation qui ne reconnaît pas publiquement les droits du peuple palestiniens stipulés par l’ONU et qui ne s’interdit pas de s’engager dans des projets israéliens qui violent les droits humains des Palestiniens est considérée complice et doit être écartée
[5] La plupart de ces événements de propagande LGBTQIA+ ont lieu à Tel Aviv dans le cadre de “Tel Aviv Global.”
Source: PACBI
Traduction SF pour BDS France