La présence du comité BDS France 34 sur la place de la Comédie à Montpellier est au coeur d’une bataille qui, dépassant largement la question de la Palestine et du BDS, concerne l’ensemble du mouvement social.
La Mairie et la Préfecture de Montpellier en proie aux pressions exercées par le lobby pro-israélien influant au plus haut niveau de l’Etat, s’engageront-elles, au mépris du droit qu’elles prétendent représenter, dans la voie partisane et aveugle du soutien à un Etat, dénoncé par bon nombre d’israéliens juifs et de juifs du monde entier, comme un état colonial, raciste et d’apartheid ? C’est la question qui, au delà de la liberté d’expression se pose à Montpellier aujourd’hui.
- Est-il possible en France, non seulement de dénoncer la politique criminelle de l’Etat d’Israël mais également de mener des actions directes, non-violentes, en vue de contraindre Israël à appliquer la Liberté, la Justice, l’Egalité et le droit international pour le peuple Palestinien ?
- Est-il possible ou non d’user de la liberté constitutionnelle de manifester et de s’exprimer dans l’espace public ? De se rassembler avec ou sans stand (table avec pétitions, tracts etc.) pour s’adresser à la population ?
- La répression policière (interdiction de manifestation, interdiction de chapiteau, évacuation manu militari, bris de chapiteau, contraventions) sont-elles les seules réponses qu’on est en droit d’attendre de la Mairie et de la préfecture contre un mouvement non-violent (BDS) qui engage tout à fait pacifiquement le dialogue avec les citoyens dans l’espace public ?
Au moment où le gouvernement fonctionne sur le plan intérieur à la violence antidémocratique du 49.3 et à la répression policière contre le mouvement social, au moment où sur le plan international le même gouvernement en plein accord avec les thèses né-conservatrices états-uniennes et israéliennes mène des guerres coloniales sous la bannière du « choc des civilisations », la question des ripostes à construire se pose à l’ensemble du mouvement social et de la population de ce pays.
Le comité BDSF34 présent dans l’AG contre l’Etat d’urgence, soutient et participe à Nuit Debout ;
par ailleurs il poursuit ses activités sur son terrain spécifique : la solidarité avec le peuple palestinien. Solidarité qui aujourd’hui, à la demande des Palestiniens se mène dans le cadre de la Campagne BDS internationale sous direction palestinienne. Dans ce contexte nous sommes victimes de la politique de ce gouvernement qui, sur le terrain de la solidarité internationale, mène une guerre ouverte contre le BDS et une solidarité affichée avec l’Etat israélien.
Criminalisation et répression du BDS, interdictions et plaintes contre les militants
- En juillet 2014 lors de l’agression israélienne contre la population civile de la Bande de Gaza, pour protester contre le soutien de Hollande/Valls à Israël le comité BDSF34 a occupé avec le MIB 34 (association des quartiers populaires) et le NPA, les locaux du PS34, s’en sont suivies deux plaintes individuelles contre deux militants pour dégradation, déposées par le secrétaire fédéral du PS34 H. Bourgi.
- En mars 2015 nous avons appris la plainte au pénal injuste et inadmissible à l’initiative de Sophie Mazas, Pdte. de la LDH34 contre Saadia et Husein porte-parole de notre comité. Il y a eu depuis diverses déclarations, actions et rassemblements devant le tribunal puisque l’affaire n’a été jugée que le 23 mars 2016. Cette plainte a déclenché une offensive des associations pro-israéliennes dont la LICRA, qui à Montpellier a mené campagne contre toute expression publique du comité BDS France 34 et l’interdiction du stand avec chapiteau place de la Comédie.
- En octobre 2015, suite à une volonté affichée au plus haut niveau de l’Etat, la Mairie de Montpellier et la préfecture on déclenché une guerre ouverte contre notre comité : 17 octobre 2015 destruction violente de notre chapiteau par la police nationale, contravention de la Mairie pour occupation illégale de l’espace municipal.
- ( http://www.midilibre.fr/2015/10/17/montpellier-tension-autour-de-la-manifestation-de-bds34,1228605.php)
- et le 31 octobre 2015, du jamais vu, interdiction par arrêté préfectoral de la manifestation « Solidarité avec la résistance populaire palestinienne » place de la comédie (et ceci avant l’état d’urgence!). La presse s’est largement fait l’écho de cette répression.
Relance de l’interdiction du stand BDS place de la Comédie par la mairie et la préfecture !
Le Comité BDSF34 l’avait dit, il ne renoncera pas à son expression place de la Comédie. Depuis l’interdiction plusieurs actions de protestations ont eu lieu et progressivement depuis janvier 2016 à cinq reprises le Comité BDSF34 a repris ses activités d’information place de la comédie.
Journée de solidarité avec les prisonniers Palestiniens, journée de la terre, appel au rassemblement pour le procès de Saadia et Husein, ont été autant d’occasions pour le comité BDSF34 de s’adresser à la population …
Cette présence n’a pas été du goût de la LICRA-CRIF dont le président s’installe à chaque fois à la terrasse d’un café voisin à l’affût du moindre incident. La LICRA a bien tenté quelques pitoyables provocations qui ont échoué face au calme des militants BDS; alors elle a renouvelé ses protestations auprès de la mairie et de la préfecture.
La réponse est arrivée le 14 mai à l’occasion de la commémoration de la NAKBA. La police municipale est venue faire constat et dresser un PV pour occupation illégale de l’espace municipal.
C’est la seconde contravention au même motif. Ce qui est significatif c’est qu’un autre stand militant était installé à deux mètres de celui du Comité BDSF34 (dans dos ) n’a pas été verbalisé ni même sollicité pour quitter les lieux. Pourtant tout comme BDSF34 il n’avait aucune autorisation.
C’est bien la preuve que le comité BDSF34 fait l’objet d’une répression doublement discriminatoire qui vise à faire taire toute critique d’Israël.
« Rien ni personne ne nous empêchera de développer les actions BDS et de montrer que la NAKBA continue ! »
C’est en ces termes que les militants du comité ont répondu aux intimidations. Le comité avait décidé cette année de présenter quelques panneaux d’une exposition réalisée en 2004 à partir des travaux de la psychologue clinicienne Jacqueline Sarda en 2003. Elle avait demandé aux enfants de Réfugiés des camps de Jenine, Balata (Naplouse), Bethléem… de réaliser 3 dessins, un dessin libre, une maison et une famille. Les commentaires des enfants décrivant leurs dessins sont la meilleure façon de montrer la barbarie de l’occupation israélienne et les traumatismes qu’elle génère chez les enfants palestiniens.
C’est ce que ne supportent pas la LICRA_CRIF : que la réalité des faits soit montrée en France, c’est cela qu’ils appellent : » incitation à la haine contre Israël. »
Comme toujours, excellent accueil de la population qui a signé les pétitions, discuté… De nombreux contacts et marques de sympathies ont émaillé une après-midi ensoleillée qui a souri au drapeau palestinien flotter sur la comédie.
Plus de 600 tracts ont été diffusés.