UNE « fête » QUI CÉLÈBRE L’ANNEXION DE JÉRUSALEM PAR ISRAËL
Depuis 1967 chaque année Israël commémore sous l’intitulé « Journée de Jérusalem » la prise militaire de Jérusalem et son occupation militaire. Depuis 42 ans, au mois de juin, se tient à Montpellier à l’initiative du Centre Communautaire Culturel Juif de Montpellier la journée dite de « Jérusalem ». Il s’agit en Israël comme à Montpellier, de commémorer la conquête militaire de la ville par l’armée israélienne, ce que la novlangue des colonisateurs appelle la « libération » de Jérusalem et sa « réunification ». Il s’agit par la même occasion de consacrer, en violation du droit international, Jérusalem comme « capitale une et indivisible de l’État nation du peuple juif ».
Alors même que selon le partage de la Palestine en 1948, la vieille ville de Jérusalem est en territoire palestinien et que la ville est placée sous juridiction internationale. Depuis 1967, Jérusalem est colonisée, sous occupation militaire israélienne et en butte au nettoyage ethnique qui chasse les Palestiniens, musulmans ou chrétiens, pour les remplacer par des juifs. Avec l’appui de Trump, Israël a annexé Jérusalem, territoire palestinien.
A Montpellier, depuis 42 ans, les exécutifs territoriaux, jusqu’ici tous à majorité PS : Région, Département, Ville et maintenant Métropole, soutiennent financièrement et politiquement cette manifestation. Chaque année les élu.e.s se pressent sans vergogne à ce petit « dîner du CRIF ».
On aurait pu s’attendre à ce que les successifs massacres de la population civile de la Bande de Gaza et la condamnation mondiale de la reconnaissance de Jérusalem capitale d’Israël par le raciste Trump incitent les élu.e.s à revoir leur position concernant cette fête qui viole le droit et dont le soutien à la politique coloniale israélienne est un fait incontestable.
Mais il n’en est rien ! Main dans la main avec les racistes Trump et Netanyahou, « nos » élu.e.s continuent à commémorer Jérusalem capitale d’Israël et ainsi à collaborer avec l’état raciste et d’apartheid israélien. Le maire de Montpellier s’affiche dans ce soutien direct à l’apartheid israélien mais également dans la répression directe qu’il mène via sa police et les procès verbaux pour interdire l’expression de toute solidarité avec la Palestine place de la Comédie et ailleurs.
Etaient présents : P. Saurel, Maire de Montpellier, président de la Métropole, M. Lévita, adjoint au maire et vice président Métropole, L. Albernhe, élu majorité Montpellier, M. Delafosse, élu Montpellier, représentant M. Mesquida du Département et candidat à la mairie de Montpellier. H. Bourgi, secrétaire fédéral PS 34, conseiller régional, représentant Carole Delga (PS) Présidente de la Région, P. Danan, élue majorité Montpellier, Pdte du CRIF Languedoc-Roussillon. Mais aussi : L. Bonnet président LICRA Montpellier, R. Siboni Pdt. de la Chambre de commerce Franco-Israélienne créée début juin 2019 ! A. Zylberman, Pdt du CRIF Région Occitanie…et enfin, Mme. A. Mazor, ministre auprès de l’ambassade israélienne à Paris.
Les exécutifs Région, Département, Ville et Métropole célèbrent Jérusalem capitale d’Israël :
UNE ÉLITE POLITIQUE SOURDE AUX REVENDICATIONS DE LA POPULATION.
JUSQU’À QUAND ?
Ce type d’événement met en évidence le décalage, voire la rupture existante entre les élites au pouvoir et la population. De par les faits et les actes commis, la politique israélienne et aujourd’hui l’État d’Israël lui même, sont condamnés en raison des violations du droit international et des droits humains, par un vaste courant d’opinion international. Mais comme dans tous les autres domaines du social et du politique, on le voit avec les Gilets jaunes, les élu.e.s refusent de prendre en compte les opinions, les avis, les souhaits, demandes et revendications de la population. A Montpellier le courant de sympathie pour le peuple Palestinien est très fort. Ainsi en 2014 des milliers de personnes ont marché sur la mairie pour exprimer leur volonté de rompre le commerce et les liens avec Israël (suspension du jumelage avec une ville israélienne mais arrêt du soutien à la journée dite de Jérusalem…) Mais la mairie est sourde aux revendications de ces milliers de personnes qui sont méprisées…tout comme les centaines de signataires de la pétition contre la tenue de la journée sioniste de Jérusalem lancée par une douzaine d’organisations et associations …
NOUS LES AVONS QUAND MÊME FAIT FAIT RECULER !
LA PROPAGANDE ARROGANTE DU SIONISME N’EST PLUS POSSIBLE
Finies les « journées » fastueuses dans le parc de Grammont gracieusement offert par la municipalité de Montpellier, finies les annonces en grande pompe et affichages payants (offerts, malgré eux, par les contribuables de la Ville du Département et de la Région).
Finis les appels et vociférations d’un sionisme triomphant. Aujourd’hui la célébration de la journée coloniale dite de « Jérusalem » se fait en soirée, au tarif fort (40€/30€) et dans une salle de sport en périphérie de la ville. La fréquentation ne dépasse pas les abonnés et le soutien financier est quasi inexistant ( seulement dix personnes ont souscrit au « pot commun » pour les frais de location cette année.)
On est loin de 2010, quand le Président du Centre Culturel et communautaire Juif de Montpellier, filiale du CRIF, annonçait sa « journée de Jérusalem » à Montpellier, :
« A travers le symbole de cette journée, nous crions, avec tous nos amis, haut et fort, notre sionisme et notre soutien à l’État d’Israël !… Jérusalem est et doit rester la capitale de l’État d’Israël (…) Venez très nombreux commémorer ce 33ème anniversaire de la Journée de Jérusalem et soutenir ainsi l’État d’Israël, seul rempart de notre Peuple. Vive Israël ! ».
Violant ainsi les 4 résolutions de l’ONU qui réaffirment que Jérusalem est sous juridiction internationale et que la capitale d’Israël est Tel Aviv et révélant ainsi la nature sioniste de la manifestation et de son prétendu « culturel » centre communautaire !.
Depuis 2009 les campagnes et actions répétées du BDS France Montpellier ont contraint les organisateurs (Le Centre communautaire et culturel juif de Montpellier, filiale du CRIF) à rabattre leur arrogante propagande sioniste. On est passé de l’affichage public payant « Jérusalem capitale éternelle du peuple juif » et des grandes banderoles tendues entre les platanes de l’esplanade « Jérusalem capitale une et indivisible du peuple juif« , à une série de déclinaisons destinées à masquer publiquement la nature sioniste de l’événement, où la revendication politique n’est plus affichée ouvertement.
« Jérusalem danse », « Jérusalem show »… on frôle le concept « boite de nuit »…
Malgré ces tentatives de camouflage, la tenue d’une telle manifestation de célébration d’un fait colonial qui viole le droit avec de surcroît la présence d’une ministre de l’État d’apartheid israélien, est une injure faite aux montpelliérain.e.s.
Les exécutifs territoriaux et les élu.e.s qui participent à ces manifestations sont-ils conscients que ce faisant ils collaborent avec un État raciste d’apartheid ?