L’Israeli Apartheid week (IAW) est une série d’initiatives internationales organisées initialement dans les universités en vue de sensibiliser la jeunesse et l’opinion publique sur le projet colonial en cours de l’état sioniste et les politiques d’apartheid sur le peuple palestinien. Cette année, plus de 175 villes ont participé à l’IAW dans le monde.
L’objectif de cette semaine internationale est simple : dénoncer le système d’apartheid israélien et renforcer le soutien au mouvement de Boycott, Désinvestissement, Sanctions qui ne cesse de s’accroître partout dans le monde depuis 2005.
Pour l’édition 2016 et à l’image des années précédentes, la campagne BDS France a répondu présente au rendez-vous de l’IAW en organisant de nombreux événements dans toute la France.
Conférences, expositions photos, actions de rue, débats, projections de films et de documentaires, ateliers créatifs, défilés populaires, matchs de foot, etc. en somme, plus de 30 initiatives ont eu lieu dans les villes de Bordeaux, Grenoble, Lille, Marseille, Montpellier, Nantes, Nîmes, Paris, Rennes, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse.
En outre, cette édition a particulièrement été riche en échanges et en réflexions puisque nous avons organisé pour cette semaine contre l’apartheid deux tournées politiques, l’une avec Kristian Davis Bailey et l’autre avec Naji Owdah et Wadia Layla, tous deux palestiniens.
Journaliste indépendant, originaire de Détroit (Etats-Unis), Kristian Davis Bailey était en France pour représenter Black4Palestine (B4P), une campagne héritière des mouvements Noirs Américains, qui suite au massacre de Gaza en 2014, s’est emparée de la question palestinienne et a exprimé à travers un communiqué toute sa solidarité avec le peuple palestinien. Elle s’est également efforcée à construire des ponts entre la lutte des noirs américains et la lutte des palestiniens pour la justice et l’égalité.
Très actif dans le milieu associatif à l’université, tant à l’échelle de son campus qu’à l’échelle nationale, Kristian a coordonné le communiqué de B4P qui avait accueilli en 2015 plus de 1000 signatures d’organisations et de personnalités noires américaines, d’universitaires, d’artistes et de prisonniers politiques.
Durant sa tournée en France, Kristian est revenu sur la création de B4P et a concentré ses interventions autour des questions de convergences des répressions et oppressions qui unissent palestiniens et noirs américains face aux politiques et gouvernements racistes ainsi que des Etats qui se soutiennent dans leurs crimes.
Il a surtout été très intéressant de découvrir les mécanismes de solidarité que B4P et les mouvements de jeunesse palestinienne se sont mutuellement apportés et échangés en marge de la mobilisation pour la campagne BDS dans les universités américaines.
En parallèle, Naji Owdah (membre du BNC palestinien et directeur de l’association d’éducation populaire Laylac) et Wadia Layla (étudiant et militant), ont entamé leur tournée au sein des universités françaises.
Originaires du camp de refugiés de Dheisheh près de Bethleem, l’objectif principal de leur venue était de transmettre le message porté par le mouvement populaire de la jeunesse palestinienne qui résiste tant à l’armée israélienne qu’à la police de l’autorité palestinienne au quotidien.
Leurs interventions ont permis au public de découvrir et de comprendre les points de convergence et de comparaison possibles entre la situation d’apartheid sud Africaine et le processus de ségrégation et de colonisation en cours en Palestine depuis avant 1948.
Wadia, en tant qu’ancien étudiant a pu quant à lui témoigner des dangers et des difficultés auxquels sont constamment confrontés les étudiant-e- s palestinien-n- e-s de part l’occupation israélienne ( checkpoint, invasion des universités par l’armée sioniste, arrestation, etc.). Plus largement, ils ont ainsi pu témoigner des exactions quotidiennes commis par l’État sioniste.
Leurs interventions se sont conclues systématiquement par la présentation des moyens de résistances possibles dont la campagne de Boycott Désinvestissement Sanction. Ils ont eu le temps d’expliquer l’origine de la campagne BDS, son histoire, ses valeurs, ses objectifs dont la nécessité de construire un mouvement uni, transversal et qui s’inscrit dans une lutte plus globale, à savoir celle d’un mouvement de solidarité international contre le système d’oppression israélien.
Et pour cause, la convergence des luttes, thématique centrale de l’IAW en 2016, a été au cœur des divers événements organisés. Cette connexion des luttes de libération a été soulevée non seulement dans les sujets évoqués mais s’est également traduite par la mobilisation de divers acteurs de ces mêmes luttes qui se sont associés à BDS France pour organiser les différentes initiatives.
Ainsi plusieurs conférences se sont tenues sur les questions de luttes contre le racisme structurel et institutionnel, l’Islamophobie, les violences policières, l’exploitation et la répression, le colonialisme ou encore la solidarité avec les prisonniers politiques.
Malgré l’exacerbation de la criminalisation du mouvement BDS en France et les menaces de censure, nos événements se sont déroulés dans plusieurs universités françaises mobilisant largement les étudiant-e-s ainsi que des membres du corps enseignant, suscitant un véritable engouement et un réel intérêt pour les questions de Boycott et de solidarité avec la résistance du peuple Palestinien.
L’occasion ainsi de continuer à créer des liens, des ponts en vue de la préparation de la prochaine édition de la semaine contre l’apartheid israélien !