Jeudi 15 février
Belle et très encourageante victoire contre la banalisation de l’apartheid israélien à Lille et Université Lille 1!
Le festival intitulé « Escale en Israël », monté par des étudiants, en lien avec l’Institut français dans le cadre de la « Saison croisée France-Israël » a été annulé suite aux protestations écrites et à l’intervention des militants:
« Monsieur le président, autoriser une manifestation qui, sous couvert d’ouverture culturelle, fait l’apologie de cet État (Israël) nous choque profondément », ont écrit deux professeurs dans une lettre adressée au président de l’université.
« Monsieur le Président, aurions-nous accepté d’organiser une manifestation édulcorée sur l’Afrique du Sud, au temps de l’Apartheid et de Mandela en prison ? » poursuivent-ils dans cette même lettre.
La démarche des étudiants « met en valeur l’État d’apartheid israélien en prétendant se placer sur le terrain culturel en occultant les crimes commis régulièrement par cet état colonial à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza » explique L’AFPS.
Compte rendu de l’AFPS 59/62 – 18-02- 2018
Mobilisation réussie contre l’ « escale israélienne » à Lille !
Dimanche 11 février au soir, l’AFPS 59/62 apprenait, par un concours de circonstance,
l’existence d’une « Escale israélienne » à Lille et à l’Université Lille 1, dans le cadre d’un
« festival culturel » organisé par Pankultura, une association d’étudiants en master de l’IAE
de Lille.
Ce festival s’inscrivait dans la « saison France-Israel 2018 » décrétée par l’Institut Français.
Outre plusieurs associations, on trouve parmi les sponsors de l’opération, la Ville de Villeneuve d’Ascq (déjà épinglée par l’AFPS 59/62, suite à l’affichage d’une banderole au fronton de la mairie pour la libération de Gilat Shalit, caporal franco-israélien dans l’armée d’occupation).
Un courrier de l’AFPS 59/62 est aussitôt adressé au président de Lille 1 ; un communiqué rendu public et envoyé à la presse suit.
Deux professeurs de Lille 1 s’adressent également au président de Lille 1 demandant l’annulation de cette opération. Celui-ci répond que l’université requière le retrait des logos de l’Université de Lille 1 des supports de communication mais ne sollicitera pas son annulation.
Tentatives de contacts avec les organisateurs du « festival » via leur Facebook. Nos messages sont bloqués et ignorés.
L’AFPS 59/62 appelle à un rassemblement à la Maison des Etudiants (MDE) le mercredi à partir de 18h30 pour exiger l’abandon de cette « escale israélienne à Lille 1 ».
Radio Campus, radio locale non loin de la MDE et dont « l’heure de l’mettre » chaque mercredi de 18h30 à 20h donne la parole à ceux qui luttent, nous invite à intervenir en direct.
Le mercredi, devant la MDE, plus d’une cinquantaine de personnes répondent à notre appel.
Echanges à l’intérieur de la MDE où se tient « l’exposition photos » avec la quinzaine d’étudiants organisateurs du « festival », pour lesquels la « culture » n’a rien à voir avec la politique menée par l’Etat israélien… L’une des photos de leur exposition représente un site du plateau du Golan ; les étudiants en master ignorent que le Golan ne se trouve pas en Israel. Tout comme le Dôme du Rocher sur leur affiche publicitaire.
Puis prises de paroles de l’AFPS, de prof et d’étudiants, de militants solidaires… rappelant que nous nous plaçons sur le plan de la justice, du respect du droit international, des droits humains, contre l’apartheid et les complicités de la France avec la colonisation de la Palestine.
Des témoignages aussi, afin d’éclairer les jeunes étudiants de l’IAE sur « la société israélienne contemporaine », thème de la conférence qui devait être donnée par Emmanuel Persyn, journaliste et enseignant à Lille 3.
Témoignages d’une jeune étudiante villeneuvoise expulsée dès l’aéroport de Tel Aviv, d’un étudiant palestinien qui rappelle la situation des réfugiés et du blocus criminel de Gaza, témoignage aussi d’une jeune franco-israélienne qui dénonce la violence coloniale et celle de l’occupation, ainsi que l’endoctrinement de la société israélienne.
L’AFPS annonce que la mobilisation se poursuivra les jours suivants, lors des « activités culturelles israéliennes, culinaires et musicales ». Elle rappelle que cette action, comme toute mobilisation contre la banalisation de l’apartheid, s’inscrit dans la campagne internationale BDS.
Le rassemblement s’est déroulé dans le plus grand calme.
Les initiateurs de ce « festival », devant l’échec de leur opération, décident de renoncer à leur « conférence et dégustation de vins et mets israéliens ».
C’est un succès incontestable liée à la mobilisation rapide des soutiens du peuple palestinien en particulier de l’AFPS Nord-Pas de Calais et des universitaires de Lille 1.
A noter qu’il a été fait appel à la police nationale, alors que la dispersion du rassemblement, devant l’échec de l’opération pro israélienne, était en cours.
Nous n’avons toujours pas d’explication satisfaisante de cette présence policière qui met en cause les franchises universitaires. La responsable administrative du site nous a assuré que le Président de l’Université n’a pas été sollicité à ce sujet.
Suites immédiates de l’action :
L’Agence France Presse a communiqué rapidement sur la mobilisation et la décision de l’annulation du festival.
Communiqué repris par plusieurs médias nationaux et par le Centre Palestinien d’Information.
Un journaliste de la voix du nord, présent à la MDE, n’a pas jugé utile de nous entretenir sur les raisons de notre mobilisation.
Ce 16 février, une quasi pleine page dans ce journal local prête franchement à rire tant l’article est tendancieux. L’auteur, Olivier Hennion, se demande, par exemple, « s’il y a de la politique dans le fait d’admirer un paysage »…
ON EN PARLE DANS LA PRESSE: