« Cela me peinerait de savoir que vous vous mettez en danger (en danger de l’âme) en vous produisant dans un pays d’apartheid qui est boycotté par de nombreux artistes mondiaux conscients. »
Chère Alicia Keys,
J’ai appris aujourd’hui que vous deviez vous produire en Israël très bientôt. Nous ne nous sommes jamais rencontrées, mais je crois que nous sommes mutuellement respectueuses du chemin et de l’œuvre de l’autre. Cela me peinerait de savoir que vous vous mettez en danger (en danger de l’âme) en vous produisant dans un pays d’apartheid qui est boycotté par de nombreux artistes mondiaux conscients.
Vous n’étiez pas née quand nous, vos aînés qui vous aiment, nous boycottions les institutions dans le sud des États-Unis pour mettre fin à un apartheid américain moins meurtrier que celui d’Israël contre le peuple palestinien. Faites une recherche sur le boycott du bus de Montgomery, si vous ne connaissez pas déjà cette histoire des droits civiques. Nous avons transformé notre pays fondamentalement, et les différents boycotts des institutions et produits israéliens feront de même là-bas. C’est là notre seule option non violente et, comme nous l’avons appris de notre propre combat en Amérique, la non-violence est le seul chemin qui mène à un avenir de paix.
Si vous allez sur mon site et mon blog alicewalkersgarden.com, vous trouverez vite de nombreux articles que j’ai écrits au fil des années qui expliquent pourquoi un boycott culturel d’Israël et des institutions israéliennes (pas des personnes) est la seule option laissée aux artistes qui ne peuvent supporter les dommages inadmissibles qu’Israël inflige chaque jour au peuple de Palestine, dont le principal « crime » est d’exister sur sa propre terre, une terre qu’Israël veut maîtriser comme la sienne propre. En vertu d’une campagne appelée « Band Israël » (Pour l’image de marque d’Israël), les dirigeants israéliens ont déclaré expressément leur intention de minimiser l’importance du conflit palestinien en utilisant la culture et les arts pour mettre en valeur Israël, le présentant comme un endroit moderne, accueillant.
En fait, c’est une merveilleuse occasion pour vous de vous informer sur quelque chose qui est triste, et surprenant : que notre gouvernement (Obama en particulier) soutient un système qui est cruel, injuste, et incroyablement maléfique. Vous pouvez passer des mois, et des années, comme je l’ai fait, à réfléchir sur cette situation. Pour voir s’empiler, couches après couches, les mensonges, désinformations, peurs, lâchetés et complicités. L’avidité. C’est une façon d’ouvrir les yeux sur les causes de beaucoup des malheurs dans notre monde qui souffre.
Je vous ai gardée dans ma conscience comme une personne de sens moral et humaine, surtout à l’égard des enfants du monde. S’il vous plaît, si cela vous est possible, allez voir les enfants de Gaza, et chantez pour eux notre amour mutuel pour tous les enfants, et leur droit à ne pas être martyrisés simplement parce qu’ils existent.
Avec amour, petite sœur, fille bien-aimée et amie,
Alice Walker
Alicia Keys, de son vrai nom Alicia Augello-Cook, née le 25 janvier 1981 à Harlem (New York)1, est une pianiste, chanteuse, auteur-compositeur-interprète, actrice et productrice américaine.
Elle grandit dans le secteur de Hell’s Kitchen, dans le quartier de Manhattan à New York, et reçoit, dès l’âge de 7 ans, une formation de musique classique. Diplômée dès ses 16 ans du prestigieux lycée professionnel Performing Art School de Manhattan2, elle poursuit sa formation à l’Université Columbia à New York, qu’elle quitte peu de temps après pour poursuivre sa carrière musicale avec Columbia Records, puis avec J Records (1999) sous la tutelle de Clive Davis et de son manager Jeff Robinson qui l’avait repérée à ses 15 ans.
En 2001, elle sort son 1er album, Songs in A Minor, qui fut un énorme succès mondial avec la vente de plus de 12 millions de copies et la récolte de cinq Grammy Awards en 2002. La jeune chanteuse s’impose ainsi, comme une artiste de référence au niveau mondial et l’une des meilleures vendeuses d’album R&B/Soul.
Son second album, The Diary of Alicia Keys, réalisé en 2003, fut aussi un autre succès international avec la vente de plus de 8 millions de copies et la récolte de quatre Grammy Awards en 2005, la même année que l’enregistrement de son troisième album (1er album Live : Unplugged) qui a débuté no 1 au Billboard américain (Top 200) et qui est une des meilleures ventes des sessions acoustiques de MTV Live (en). Alicia Keys devient, ainsi, la première artiste féminine à avoir réalisé la meilleure vente d’albums en live, après Nirvana (1994).
Source et suite sur : Wikipédia
Sur la lutte d’Alice Walker :
L’auteure de la « Couleur pourpre » refuse sa (publication en Israël) : « Israël est coupable d’apartheid » – JTA Ha’aretz – 19 juin 2012
Alice Walker écrit à la maison d’édition Yediot – BDS Italia – 17 juin 2012
Alice Walker : « Passer les check-points israéliens, c’est le retour au temps du combat pour les Droits civiques aux États-Unis » – Dr Hanan Chehata – 24 novembre 2011
Alice Walker : la Flottille de la liberté pour Gaza et le combat pour la justice – Ali Abunimah – 17 juin 2011
Voir aussi l’appel récent de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël :
A la Société internationale de psychologie politique : répondez à l’appel pour le boycott d’Israël ! – PACBI – 20 mai 2013
29 mai 2013 – Campagne états-unienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël – USACBI – traduction : Info-Palestine/JPP