Londres, le 24 avril 2017
Chers Thom Yorke, Jonny Greenwood, Colin Greenwood, Ed O’Brien and Philip Selway,
Il est prévu que vous jouiez à Tel Aviv cette année.
Nous aimerions que vous y réfléchissiez encore – parce qu’en jouant en Israël, vous jouerez dans un état où, comme disent les rapporteurs de l’ONU, « un système d’apartheid a été imposé au peuple palestinien ».
Nous comprenons que vous avez déjà été abordés par des militants palestiniens. Ils vous ont demandé de respecter leur appel à un boycott culturel d’Israël et vous le leur avez refusé. Depuis les campagnes de Radiohead pour la liberté des Tibétains, nous nous demandons pourquoi vous refuseriez une requête pour défendre un autre peuple sous occupation étrangère.
Et puisque Radiohead a tenu un concert pour le 50ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains, nous nous demandons pourquoi vous ignoreriez un appel à s’opposer au déni de ces droits lorsqu’il s’agit des Palestiniens.
Radiohead a déjà publié un communiqué disant : « Sans le travail d’organisations comme Amnesty International, la Déclaration Universelle ne serait que rhétorique ». Vous avez, de toute évidence, lu les rapports d’Amnesty, donc vous saurez qu’Israël refuse la liberté aux Palestiniens sous occupation, qui ne peuvent vivre là où ils veulent, ne peuvent circuler comme bon leur semble, sont détenus (et souvent torturés) sans accusation ni procès, et ne peuvent même pas utiliser Facebook sans surveillance, censure et arrestation.
En vous demandant de ne pas jouer en Israël, les palestiniens vous ont lancé un appel à faire un petit pas pour aider à mettre la pression sur Israël pour mettre fin à la violation des droits de base et de la loi internationale. Sûrement, si prendre position contre les politiques de division, de discrimination et de haine a un quelconque sens, alors cela veut dire qu’il faut s’y opposer partout – et que cela doit comprendre ce qui arrive aux Palestiniens chaque jour. Autrement, le reste n’est, pour utiliser vos termes, « que rhétorique ».
Peut-être pensez-vous que partager l’affiche avec les musiciens israéliens Dudu Tassa & the Kuwaitis, qui jouent de la musique judéo-arabe, réglera le problème. Ce n’est pas le cas, pas plus que les performances « mixtes » en Afrique du Sud n’ont fait rapprocher la fin du régime d’Apartheid. S’il vous plait, faites ce que faisaient les artistes pendant l’ère d’oppression en Afrique du Sud : restez loin, jusqu’à la fin de l’Apartheid.
Sincèrement,
Tunde Adebimpe, musicien, TV on the Radio
Conrad Atkinson, artiste
Richard Barrett, compositeur
David Calder, acteur
Julie Christie, actrice
Selma Dabbagh, écrivain
William Dalrymple, historien, écrivain et diffuseur
April De Angelis, dramaturge
Shane Dempsey, réalisateur de théâtre
Laurence Dreyfus, musicien et réalisateur, Phantasm Viol Consort
Geoff Dyer, écrivain
Eve Ensler, dramaturge
Bella Freud, styliste de mode
Douglas Hart, musician et réalisateur
Charles Hayward, musicien
Remi Kanazi, poète de performance
Peter Kennard, artiste
Peter Kosminsky, écrivain/directeur/réalisateur
Hari Kunzru, écrivain
Paul Laverty, scénarist
Mike Leigh, writer/director
Ken Loach, director
Lowkey, musician
Miriam Margolyes, actor
Kika Markham, actor
Elli Medeiros, musician
Pauline Melville, writer and actor
Roger Michell, director
China Miéville, writer
Thurston Moore, musician
Maxine Peake, actor
Dave Randall, musician
Ian Rickson, director
Michael Rosen, writer and broadcaster
Alexei Sayle, comedian and writer
James Schamus, screenwriter, director and producer
Nick Seymour, musician, Crowded House
Adrian Sherwood, record producer
Juliet Stevenson, actor
Ricky Tomlinson, actor
Desmond Tutu, Archbishop Emeritus of Cape Town, South Africa
Alice Walker, writer
Harriet Walter, actor
Roger Waters, musician
Susan Wooldridge, actor and author
Robert Wyatt, musician
Young Fathers, musicians
Source: artistsforpalestine.org.uk
Traduction: N.LM pour BDS France