Source: http://www.aurdip.fr/Les-universite-israeliennes.html
PACBI | 5 août 2014 |
Les universités israéliennes qui ont depuis des décennies joué un rôle clé dans la planification, l’implémentation, la justification et le blanchiment des politiques racistes et colonialistes du régime israélien d’occupation, de colonialisme de peuplement et d’apartheid, ont une fois de plus montré leur complicité dans l’agression génocide d’Israël contre 1, 8 million de Palestiniens dans la bande de Gaza occupée et assiégée.
Pendant que des experts du droit international débattent encore pour déterminer si les crimes d’Israël à Gaza constituent un génocide, au sens défini par les Nations Unies, des personnalités internationales qui ont accusé Israël de commettre des actes de génocide incluent des artistes de premier plan en Espagne, un dirigeant du Brésil, l’écrivaine américaine Naomi Wolf, l’historien israélien Ilan Pappe, ainsi que plusieurs dirigeants mondiaux. D’anciens membres des gouvernements britannique et français ont appelé le carnage israélien à Gaza un « massacre », et exhorté à des sanctions.
Virtuellement toutes les institutions universitaires israéliennes ont désormais publié des déclarations officielles soutenant les massacres israéliens à Gaza. Elles ont promis aux membres de leur corps enseignant et à leurs étudiants soldats de réserve activement impliqués dans les champs de la mort de Gaza divers avantages et privilèges en récompense de leur contribution à la « sécurité » de l’état. Les universitaires israéliens ne se distinguent pas du reste de la société juive israélienne, où 95% ont justifié l’assaut violent sur la population palestinienne de Gaza, selon un récent sondage.
De nombreux universitaires dans le monde ne se rendent pas encore compte à quel point les universités israéliennes sont impliquées dans le bain de sang actuel à Gaza. Technion se vante de développer de nombreux systèmes armés, particulièrement des technologies pour les drones qui sont actuellement employés par les forces israéliennes dans leur agression. L’université de Tel-Aviv (TAU) n’a pas seulement conçu des dizaines d’armes utilisées par les forces d’occupation israéliennes. Son Institut pour les études concernant la sécurité nationale (Institute for National Security Studies, INSS) s’attribue le mérite du développement de la prétendue « doctrine Dahiya« , ou doctrine de la force disproportionnée, qui est adoptée par l’armée israélienne, et qui appelle à « la destruction de l’infrastructure [civile] nationale, et une souffrance intense parmi la population [civile] », comme moyen de défaire une résistance non issue de l’état, et qui serait autrement « impossible » à défaire. Ceci signifie que l’université de Tel-Aviv est directement responsable pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, délibérés et prémédités, commis à Gaza. De plus, le philosophe le plus important de l’université de Tel-Aviv, Asa Kasher, a co-signé avec un général de l’armée un code « éthique » de conduite pour l’armée israélienne qui justifie l’assassinat d’un grand nombre de civils lors de ciblages des combattants de la résistance.
Certains universitaires peuvent argumenter, cependant, que les universités de nombreux pays occidentaux sont aussi impliquées dans le développement d’armes et de doctrines militaires pour leurs forces armées respectives, mais les experts israéliens eux-mêmes offrent à cela une réponse décisive. L’éminent professeur de la TAU Avraham Katzir a observé que la relation entre les institutions universitaires et l’armée est en Israël bien plus structurelle et solide qu’en Occident. Son argument est que « chacun de nous est à la fois un citoyen israélien et [quelqu’un qui] travaille dans ces champs [militaires] ». Le monde universitaire et l’armée, écrit Katzir, s’ »aident mutuellement – quelque chose qui ne se produit pas [ailleurs] ; j’ai été aux États-Unis et en Europe et là il y a une déconnexion entre les groupes de travail [universitaires] et l’armée ; ils détestent l’armée ! Je pense que nous réussissons parce que nous nous aidons tellement mutuellement ». Haim Russo, un dirigeant de la manufacture israélienne de drones Elbit, est allé plus loin, en accordant au monde universitaire le crédit de « se tenir derrière toute cette vaste industrie [militaire] ».
Dans une nouvelle étape vers le bas, même par rapport aux standards éthiques des institutions universitaires israéliennes déjà lamentables, l’universitaire israélien reconnu Mordechai Kedar de l’université Bar-Ilan a exhorté au viol des femmes, sœurs et mères des militants palestiniens afin de les dissuader.
Parallèlement aux encouragements et au soutien à l’armée israélienne pendant qu’elle commet des massacres à Gaza, les universités israéliennes ont créé un environnement hautement militarisé et intimidant sur les campus, se joignant à la police israélienne et au Shin Bet pour réprimer la dissidence des étudiants et des membres du personnel qui protestent pacifiquement contre la guerre d’agression à Gaza.
À la lumière de ce niveau aggravé de complicité des institutions académiques israéliennes avec les crimes de guerre israéliens contre le peuple palestinien, PACBI réitère la nécessité d’intensifier les efforts pour boycotter les institutions universitaires israéliennes, avec en toute priorité l’arrêt de toute subvention et de toute recherche collaborative avec celles qui sont liées au domaine militaire.
Dans son soutien à la décision de 2011 de l’université de Johannesburg de couper ses liens avec l’université Ben Gurion à cause de la complicité de cette dernière dans les violations des droits de l’homme, l’archevêque Desmond Tutu accusait les universités israéliennes de maintenir « des liens avec à la fois l’[armée] israélienne et l’industrie des armes » et de soutenir et faciliter « structurellement » l’occupation. Tutu déclarait :
« Les universités israéliennes font intimement partie du régime israélien, par choix actif. Alors que les Palestiniens sont interdits d’accès aux universités et aux écoles, les universités israéliennes produisent la recherche, les technologies, les arguments et les dirigeants qui maintiennent l’occupation ».
Cette complicité a été mise à nu plus que jamais dans le bain de sang qu’Israël fait actuellement couler à Gaza.