Le 16 novembre 2019 – Les équipes nationales de football d’Argentine et d’Uruguay prévoient d’aller jouer un match « amical » en Israël, en dépit de la nouvelle attaque contre Gaza qui a tué déjà au moins 34 Palestiniens.
Le match doit avoir lieu le lundi 18 novembre au stade Bloomfield, dans la ville palestinienne, nettoyée ethniquement, de Jaffa.
Stéphanie Adam de la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a déclaré ceci :
« Alors que le nouvel épisode d’une campagne criminelle de bombardements lancée par Israël est suspendu et que les Palestiniens de Gaza pleurent une nouvelle fois leurs morts, l’Argentine et l’Uruguay projettent d’organiser un match de football ‘amical’.
« Tout d’abord, le match n’aurait jamais dû être programmé. Les Palestiniens vivent dans un état constant d’oppression et de déni de leurs droits fondamentaux du fait du régime d’occupation militaire et d’apartheid d’Israël, et cela depuis des décennies.
« Rien qu’en deux jours, les frappes aériennes israéliennes sur Gaza ont tué 34 Palestiniens, dont 8 enfants. Israël maintient les Palestiniens dans une bande de Gaza maintenue sous un siège paralysant depuis plus de 12 ans tout en bombardant à maintes reprises la population civile enfermée dans Gaza, tuant des milliers de Palestiniens. Les Nations-Unies prévoient que Gaza sera inhabitable d’ici à 2020. Quelle sorte de sécurité ont donc les Palestiniens ?
« Ce sont des milliers de personnes à travers le monde, en particulier à Montévidéo, Buenos Aires et Barcelone, qui ont élevé la voix avec des associations et des joueurs de football en faveur du droit des Palestiniens à vivre en sécurité et en liberté.
« Comme dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, dans le passé, Israël n’a pas sa place dans les évènements sportifs, culturels ou académiques internationaux aussi longtemps qu’il continuera son régime d’apartheid et ses crimes contre le peuple palestinien ».
En 2018, l’Argentine a annulé un match « amical » à Jérusalem après des mois de campagne BDS.
Le Comtec Group d’Israël, qui a des clients dans les colonies de peuplement israéliennes illégales, était l’organisateur du match amical contre l’Argentine, comme du match Argentine/Uruguay.
Sylvan Adams, milliardaire canadien dans l’immobilier et ambassadeur autoproclamé d’Israël, couvre avec une somme importante le coût de l’organisation du match Argentine/Uruguay. Adams a déclaré qu’il consacre l’actuel chapitre de sa vie à « la promotion de ce que j’appelle l’’Israël normal’ » afin de détourner l’attention loin des violations israéliennes des droits humains des Palestiniens et du droit international.
Adams et Comtec ont déjà fait équipe pour organiser des évènements en Israël, notamment pour le Concours Eurovision de la Chanson de 2019 avec Madona, le Grand Départ de la course cycliste Giro d’Italie 2018, et une tentative ratée pour faire venir le concours de Miss Univers 2019 en Israël.
Stéphanie Adam de PACBI ajoute :
« Il n’y a jamais eu le moindre doute que ce match était politique. L’Argentine et l’Uruguay ont décidé de franchir la ligne de piquetage non violente des Palestiniens. Le match ‘amical’ va permettre à Israël d’utiliser un évènement sportif international et le prestige des athlètes du championnat pour blanchir, par le sport, sa politique criminelle de nettoyage ethnique, son siège, ses agressions militaires répétées contre Gaza, les démolitions de maisons palestiniennes, la construction de ses colonies de peuplement illégales et de ses murs d’apartheid illégaux.
« Le club au top de Première ligue à Gaza, le Khadamat Rafah, a écrit à l’Argentine et à l’Uruguay pour exhorter les deux équipes ‘à ne pas permettre qu’un jeu aussi beau soit utilisé pour couvrir ces graves violations des droits humains’. Israël a refusé au Khadamat Rafah l’autorisation de se déplacer pour la Coupe Palestine 2019, contraignant à l’annulation du championnat de football palestinien.
« Le Balata Football Club, du nom d’un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée, a lui aussi exhorté l’Argentine et l’Uruguay à annuler le match en Israël, rappelant le rôle crucial que les boycotts sportifs ont rempli dans la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud.
« Lors d’une session d’entraînement au Barcelona FC, des groupes de la société civile catalane ont lancé des appels personnels aux joueurs Lionel Messi et Luis Suárez, qui jouaient respectivement pour l’Argentine et l’Uruguay, afin qu’ils ne participent pas au match, rappelant la célèbre phrase de Maradona, ‘Le ballon ne peut pas être terni’. Ils demandaient, ‘Seriez-vous allez jouer dans l’Afrique du Sud de l’apartheid ?’. Les manifestations aux associations de football de Montévidéo et Buenos Aires ont largement été médiatisées.
« Des dizaines de groupes de la société civile, de syndicats, d’organisations de défense des droits de l’homme et de clubs de supporters sportifs, en Argentine et en Uruguay, ont appelé leurs équipes nationales à annuler le match en Israël ».
Le contexte
Gaza est le siège de l’Association de football des Palestiniens amputés, créée en mars 2018. Elle compte maintenant sept équipes et 80 joueurs, la plupart des joueurs ayant perdu des membres sous les balles des tireurs embusqués de l’armée israélienne alors qu’ils participaient aux manifestations pacifiques de la Grande Marche du Retour qui réclame leurs droits de l’homme fondamentaux. Pour les amputés, jouer au football est une forme de résistance et une façon de continuer à jouer à leur jeu favori.
L’Argentine avait initialement prévu de jouer contre le Paraguay au Bangladesh, le 18 novembre. Quand le match du 19 novembre en Israël est venu à la surface, le président de la Fédération de football du Paraguay a déclaré, « Quand on signe un contrat, on le valide. Ce contrat doit être respecté. En cas de non-respect, nous prendrons les mesures appropriées ». Quelques jours plus tard, le 28 octobre, le Paraguay annonçait que le match contre l’Argentine était annulé.
La date du match Argentine/Uruguay en Israël a été confirmée par les deux équipes nationales pour le 19 novembre. La Fédération de football israélienne, qui englobe les équipes des colonies de peuplement israéliennes illégales, construites sur la terre palestinienne en violation du droit international, s’est plainte que la date coïncidait avec les matches de l’équipe nationale israélienne. La date du match Argentine/Uruguay a alors été changée pour le 18 novembre.
Le match Argentine/Uruguay aura lieu au stade Bloomfield à Jaffa (Yafa), une ville portuaire palestinienne autrefois prospère et cosmopolite, et l’une des plus de 500 villes et villages palestiniens nettoyés ethniquement de leurs habitants palestiniens originaires du pays lors de l’implantation d’Israël en 1948 sur les ruines de la patrie palestinienne.
La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a été initiée en 2004 pour contribuer à la lutte pour la liberté, la justice et l’égalité des Palestiniens. Élément clé du mouvement BDS, la PACBI recommande le boycott des institutions académiques et culturelles israéliennes, étant donné leur complicité profonde et persistante avec le déni par Israël des droits des Palestiniens tels que stipulés dans la législation internationale.
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Source: PACBI
Traduction : BP pour BDS FRANCE