Michael Deas – The Electronic Intifada – 18 novembre 201
Des militants étudiants du King’s College de Londres dans une manifestation demandant
à l’université de ne pas attribuer un contrat de sécurité lucratif à G4S.
(KCL Action Palestine)
Deux grandes universités ont décidé de ne pas accorder à G4S le contrôle des services de sécurité de leur campus suite aux campagnes de critiques contre la société par les étudiants. G4S joue un rôle déterminant dans la fourniture de la sécurité et de l’équipement dans les prisons, les colonies et les checkpoints israéliens.
G4S était dans les favoris pour l’obtention de contrats importants au King’s College de Londres (KCL) et à l’université de Southampton, ayant déjà fourni des services dans ces deux universités.
Mais, la semaine dernière, toutes les deux ont annoncé qu’elles avaient choisi d’engager d’autres sociétés pour gérer et assurer la sécurité sur leur campus.
Le groupe Action Palestine du King’s College London, groupe d’étudiants pour la solidarité avec la Palestine, qui a lancé la campagne sur le campus contre G4S, a déclaré dans un communiqué que cette décision était le fruit d’un « effort continu de la résistance et du soutien par les étudiants et le personnel de KCL ».
KCL Action Palestine a organisé une manifestation sur le campus et lancé une pétition qui a été signée par plus de 500 étudiants. Ils ont mis au vote, avec succès, une motion au sein du syndicat étudiant de KCL pour soutenir la campagne, donnant mandat au syndicat pour appuyer sa campagne et faire pression sur l’université contre G4S.
La mobilisation, visible et largement soutenue, contre G4S a certainement eu un impact sur la décision finale.
Dans une lettre à Alberto Torres, responsable à l’éthique et à l’environnement au syndicat étudiant de KCL, un représentant de la direction du King’s College a déclaré que l’université était disposée à examiner les points de vue des étudiants et des autres parties prenantes dans les services fournis sous contrats et qui pourraient les affecter. »
Célébration
Ce sont les organisations de la société civile palestinienne qui, à l’origine, ont appelé à mener des campagnes contre G4S, à la veille des grèves de la faim, au printemps 2012, par 2000 prisonniers politiques palestiniens. G4S a été prise pour cible pour son rôle dans l’équipement des prisons israéliennes où les Palestiniens sont détenus sans procès et soumis à la torture.
Les étudiants qui font campagne à l’université de Southampton célèbrent aussi l’annonce de leur université jeudi qu’elle avait décidé de ne pas accorder à G4S le contrat de service de la sécurité sur le campus. Dans un communiqué, les étudiants pour la Palestine à l’université de Southampton ont déclaré :
« Nous nous félicitons de cette décision et nous sommes heureux de dire qu’il nous a été assuré, au nom de l’université, que les préoccupations des étudiants sont reconnues et particulièrement appréciées. L’université a invité des militants pour discuter davantage des questions liées à son investissement éthique et à sa politique d’approvisionnement avec l’espoir d’adopter une politique plus globale reflétant vraiment les idéaux moraux portés par ses étudiants et la communauté. »
Une pétition et une déclaration publique organisées par les étudiants pour la Palestine à l’université de Southampton ont été signées par 24 associations étudiantes, par des signataires allant de la Société marxiste au club de taekwondo.
En plus de soulever des préoccupations sur son rôle dans le système pénitentiaire d’Israël, les campagnes d’étudiants au King’s et à Southampton, par leur succès, ont haut et fort fait opposition au rôle tenu par G4S dans les violations du système d’immigration et d’expulsion du Royaume-Uni.
En octobre 2010, Jimmy Mubenga, angolais de 46 ans, a été tué par des gardes de G4S qui se sont servis d’une « force excessive » pour l’immobiliser durant son expulsion. Une enquête conduite en août a conclu qu’il avait été tué de façon illégale.
Des campagnes d’étudiants contre G4S sont également en cours dans plusieurs autres universités du Royaume-Uni, et notamment à l’université de Birmingham.
Une dynamique grandissante
Les actualités des universités britanniques optant contre l’octroi de contrats lucratifs à G4S font connaître des décisions d’exclusion de G4S du processus d’appel d’offres dans les universités d’Oslo et de Bergen, en Norvège, à cause de sa complicité avec l’apartheid israélien.
La campagne internationale contre G4S a vu des organismes publics, des ONG et des institutions financières mettre fin dans le monde entier à leurs contrats avec G4S.
La semaine dernière, le fameux Centre d’aide psychologique du Cap a mis fin à ses liens et contrats avec G4S. Le président du Centre, qui joua un rôle crucial dans la Commission Vérité et Réconciliation d’Afrique du Sud, a expliqué cette décision dans une déclaration publique :
« Le Centre d’aide psychologique s’est engagé à créer une société exempte de violences et de tortures, il s’est engagé dans une culture des droits humains… Par conséquent, nous notons avec une très forte préoccupation les allégations graves portées contre la société de sécurité G4S de complicité dans les incarcérations illégales et les tortures des Palestiniens, en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés… De tels actes violent les principes mêmes qui forment la base de notre existence en tant qu’organisation des droits humains. C’est en raison de ces graves préoccupations qui vont à l’encontre de nos valeurs fondamentales que le conseil d’administration du Centre d’aide psychologique a décidé de mettre fin à la relation de notre organisation avec G4S. »
The Electronic Intiada
traduction : JPP pour BDS FRANCE