Convoqués auprès du délégué du Procureur de la République d’Alençon, le mardi 29 mai 2012 pour un rappel à la loi ou avertissement, nous (Nicole Le Strat, Chantal Mallet, Christine Coulon, Pierre Frénée, François Tollot, Jo Montier et Alain Bertin) avons refusé signer ce rappel.
En effet, dans un premier temps, nous avions décidé de prendre acte de ce rappel (et de le signer) et, dans le même temps, d’en contester les attendus et de réaffirmer notre volonté de poursuivre la campagne BDS.
Or, que nous est-il reproché précisément ?
Nous nous serions rendus coupables de :
»provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de son origine ou de son appartenance ou non-appartenance à une ethnie, nation, race ou religion »
et
« d’avoir entraver l’exercice normal du magasin Carrefour lors de son activité économique en se livrant à une opération d’intimidation afin de dissuader les clients de cette grande surface d’acheter des produits israéliens ».
Ce que nous avons toujours contesté et que nous continuerons à contester. Et le fait de marquer notre complet désaccord avec les attendus de ce rappel à la loi et d’affirmer notre volonté de continuer de nous investir dans la campagne BDS, équivaut à une non-acceptation et par conséquent une non-signature de ce rappel.
Il nous est tout à fait insupportable que nous soyons l’objet de telles accusations, gravissimes, et si nous avions signé ce rappel cela signifiait que nous les acceptions; ce qui, là aussi, est une situation que nous ne pouvions envisager un seul instant. Nous ne pouvons pas accepter d’être traités comme des délinquants !
C’est pour cela que, dans le compte rendu d’entretien avec le délégué du Procureur, nous avons déclaré : « je prends acte de ce rappel à la loi, mais j’en conteste formellement les attendus; mon appel à boycotter les produits israéliens n’est en rien une provocation à la discrimination, la haine et à la violence à l’égard de qui que se soit. Je m’associe pleinement à la campagne BDS et donc reste impliqué dans cette campagne. »
Donc, le dossier n’est pas clos; il demeure entre les mains du Procureur qui donnera suite ou pas; et nous nous préparons à toutes les éventualités : classement, poursuite ?
Enfin, nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux et toutes celles qui nous ont apporté leur soutien soit à Alençon devant le Palais de Justice, soit par leur message que nous avons reçus par dizaines. Soit encore en signant un appel au Boycott !
Alençon, le 31 mai 2012