Le navire devait tenter d’accoster au port de Tanger le 8 novembre !
Le Maersk Denver fait partie de la flotte Maersk qui est impliquée dans le transport de matériel militaire américain vers Israël et est donc raisonnablement soupçonné* de transporter des cargaisons militaires illégales à destination d’Israël.
Il s’agit d’une violation d’une résolution du Conseil des Droits Humains des Nations Unies, d’une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies et des déclarations de dizaines d’expert·es des droits humains des Nations Unies, qui appellent tout·es à un embargo militaire sur Israël en raison de son occupation illégale et de sa commission d’un génocide plausible contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza, comme l’a établi la Cour Internationale de Justice (CIJ) au début de l’année.
Ce soupçon raisonnable de malversation a conduit le gouvernement espagnol à refuser au Maersk Denver de faire escale à Algésiras le 6 novembre.
Si les autorités marocaines autorisent le Maersk Denver à accoster dans n’importe quel port marocain, et comme la Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, l‘a signalé à plusieurs gouvernements d’Europe et d’Afrique, le Maroc pourrait violer la Convention sur le Génocide et les arrêts de la CIJ en la matière.
Le 4 novembre, le Maroc a fait partie des plus de 50 États qui ont signé une lettre adressée au Secrétaire Général des Nations Unies, exigeant que « des mesures immédiates soient prises pour mettre fin à la fourniture d’armes, de munitions et d’équipements connexes à Israël, la puissance occupante ». La lettre affirmait que « des actions décisives sont nécessaires de toute urgence pour arrêter cette trajectoire dangereuse, mettre fin à l’impunité et garantir la responsabilité de toutes les violations, conformément aux obligations découlant du droit international ».
Sur la base de tout ce qui précède, la société civile palestinienne représentée par le mouvement BDS appelle les avocat·es, les dirigeant·es de la société civile, les organisations juridiques et les groupes de solidarité avec la Palestine au Maroc et partout ailleurs à faire pression sur les autorités marocaines pour qu’elles respectent leurs obligations en vertu du droit international, en particulier la Convention sur le Génocide, en :
- Refusant l’escale au Maersk Denver, soupçonné de transporter des cargaisons militaires illégales vers Israël pendant le génocide en cours et l’occupation illégale, et parce qu’il fait partie de la flotte Maersk qui transporte des fournitures militaires vers Israël.
- Enquêtant sur le Maersk Denver et sa cargaison actuelle, en divulguant les résultats de l’enquête au public et en prenant toutes les mesures disponibles pour s’assurer que les fournitures militaires ou les biens à double usage destinés à Israël n’atteignent pas leur destination.
- Adoptant une politique claire qui engage le Maroc à respecter le droit international, et en particulier la Convention sur le Génocide, en s’abstenant d’accorder un port d’escale à tout navire soupçonné d’aider ou de permettre l’assaut génocidaire d’Israël sur Gaza ou son occupation illégale de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
* Source : Mouvement de la Jeunesse Palestinienne, « Evidence of Maersk Shipments to Israeli Military » (preuves de livraisons de Maersk à l’armée israélienne).