Comité national palestinien du BDS – 27 octobre 2014
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Une action directe de militants palestiniens dans la colonie Sha’ar Binyamin, en Cisjordanie.
Le gouvernement du Koweït a annoncé qu’il ne traitera plus avec 50 entreprises en raison de leur rôle dans les colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé, une initiative accueillie par les militants comme un succès majeur pour le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).
Les entreprises mises sur la liste noire comprennent certaines des entreprises qui sont les cibles du mouvement BDS, comme Volvo, Heidelberg Cement, Dexia, Pizzarotti, Alstom, ainsi que Veolia. Veolia a récemment été exclue d’un contrat de 750 millions de dollars, et de « tout contrat futur », par les autorités koweïtiennes pour son rôle dans le tramway illégal de Jérusalem et dans d’autres projets qui servent les colonies israéliennes illégales.
On s’attend à ce que les compagnies sur la liste noire soient exclues de contrats d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, surtout si d’autres pays arabes prennent des dispositions similaires.
Selon la presse, le ministre koweïtien du Commerce et de l’Industrie se penche également sur les opérations koweïtiennes de G4S, l’entreprise britannique de sécurité qui sécurise les check-points militaires et les colonies israéliens et aide Israël à diriger ses prisons où les prisonniers politiques palestiniens sont torturés, en vue de l’annulation de sa licence d’exploitation si elle ne met pas fin à sa participation aux violations israéliennes du droit international.
Zaid Shuaibi, porte-parole du Comité national palestinien du BDS (BNC), la plus grande coalition de syndicats, partis politiques, ONG et comités populaires palestiniens, qui dirige le mouvement BDS mondial, a déclaré :
« Cette décision majeure signifie que les entreprises internationales vont maintenant payer un prix encore plus élevé pour leur participation aux violations israéliennes du droit international.
« Alors que des banques et fonds de pension européens continuent de se désinvestir de l’occupation par Israël et que des entreprises comme Veolia et G4S perdent des milliards de dollars, conséquence de campagnes populaires soutenues et efficaces, de nombreuses entreprises vont maintenant se demander si d’apporter leur soutien au régime d’Israël d’occupation, de colonialisme et d’apartheid est bon pour les affaires, » a dit Shuaibi.
De nombreux gouvernements européens ont pris des mesures pour dissuader les entreprises d’entretenir des relations économiques avec l’occupation israélienne de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, mais c’est la première fois qu’un gouvernement décide de boycotter des entreprises internationales pour leur rôle dans les colonies israéliennes illégales.
L’initiative du Koweït, qui répond favorablement aux pressions du Comité national palestinien du BDS et de ses militants au Koweït, met en application une décision prise par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à un sommet des ministres des Affaires étrangères au plus fort du massacre israélien dans Gaza en août dernier, pour « imposer des sanctions politiques et économiques sur Israël, et boycotter les entreprises qui interviennent dans la construction des colonies sur le territoire palestinien occupé ».
Le Sommet arabe de 2006 à Khartoum avait demandé à l’unanimité que des mesures soient prises contre les entreprises, comme Veolia et Alstom, qui sont impliquées dans la colonisation de Jérusalem par Israël.
Le BNC travaille étroitement avec le BDS au Koweït depuis 2010 sur la promotion de mesures de responsabilisation des entreprises internationales qui se rendent complices des violations par Israël du droit international et des droits palestiniens.
Omar Barghouti, cofondateur du mouvement BDS et membre du secrétariat du BNC, a commenté cette victoire BDS sans précédent comme suit, « Nous saluons chaleureusement cette importante décision qui soutient la lutte palestinienne pour la liberté, la justice et l’autodétermination, et nous exhortons le gouvernement koweïtien à la mettre pleinement en oeuvre, notamment en annulant tous les contrats existants avec les entreprises sur la liste noire, et aussi avec les autres qui sont également complices, et en s’assurant que l’argent de l’État n’est pas investi dans une entreprise, comme G4S, qui rend possible les violations par Israël des droits palestiniens et du droit international ».
« À la suite du massacre par Israël dans la bande de Gaza, qui n’a été rendu possible qu’avec l’appui de gouvernements et d’entreprises internationales, nous exhortons tous les gouvernements, et particulièrement la Ligue arabe et les membres de l’OCI, à imposer des sanctions sur Israël et à décider d’actions contre les entreprises complices qui tirent profit de l’occupation et des crimes d’Israël, » a ajouté Barghouti.
Les entreprises nationales qui participent aux violations par Israël du droit international ont été confrontées à des pressions grandissantes grâce aux campagnes BDS au cours de ces dernières années.
Veolia vient d’annoncer son intention de liquider une grande partie de ses activités en Israël après que les campagnes de boycott eurent coûter à l’entreprise plus de 23 milliards de dollars – sans compter les pertes les plus récentes de Veolia au Koweït – en pertes de contrats potentiels, mais la multinationale française reste impliquée dans le tramway illégal de Jérusalem.
Le géant britannique de la sécurité, G4S, s’est engagé à mettre fin à certains aspects de son implication dans le système pénitentiaire d’Israël, où l’usage de la torture est courant, et ses check-points, après que des syndicats, des ONGs, des universités et d’autres organismes publiques eurent annulé leur contrat avec l’entreprise.
L’Église presbytérienne (USA) a voté en juin son désinvestissement de Caterpillar, Motorola Solutions, et Hewlett Packard, pour leur rôle dans l’occupation par Israël du territoire palestinien.
En janvier, le fonds de pension géant néerlandais, PGGM, a annoncé son désinvestissement des banques israéliennes en raison de leur soutien aux colonies israéliennes illégales. En février, il est apparu que le fonds souverain du Luxembourg avait pris une mesure identique, excluant neuf banques et entreprises israéliennes de son portefeuille. Dans les mois qui suivirent, des banques et fonds de pension en Norvège, aux Pays-Bas, aux États-Unis et au Danemark ont fait des annonces similaires.
Notes
1 – La multinationale française Veolia coopère à l’exploitation du tramway illégal de Jérusalem qui facilite l’expansion des colonies israéliennes illégales, et possède un site d’enfouissement d’ordures dans une colonie israélienne illégale.
http://www.whoprofits.org/company/veolia-environnement
http://www.globalexchange.org/economicactivism/veolia/victories
2 – La multinationale suédoise Volvo fournit les machines lourdes utilisées pour la démolition des maisons palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et pour la construction des colonies israéliennes et celle du mur illégal d’apartheid.
http://www.whoprofits.org/company/volvo-group-ab-volvo
3 – L’entreprise allemande de cimenterie Heidelberg exploite des carrières dans des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie occupée.
http://www.whoprofits.org/company/heidelberg-cement
4 – La banque belge Dexia Israël a accordé des prêts à long terme et d’autres services financiers à des municipalités de colonies israéliennes dans les territoires occupés.
http://www.whoprofits.org/company/dexia-group
5 – L’entreprise israélienne Pizzarotti participe à la construction du chemin de fer israélien illégal qui traverse le territoire palestinien occupé illégalement.
http://www.whoprofits.org/company/impresa-pizzarotti-c
6 – Pour plus d’informations sur les banques européennes qui se désinvestissent des entreprises israéliennes et internationales participant aux violations israéliennes du droit international, voir :
http://electronicintifada.net/blogs/adri-nieuwhof/investing-israeli-settlements-continues-cycle-violence-desmond-tutu
http://www.bdsmovement.net/2014/kuwait-to-boycott-50-companies-12770
Traduction : JPP pour BDS France