L’Etat israélien utilise l’art et la culture pour tenter de redorer son blason: il finance profusion de festivals d’art et de littérature, de tournées de musiciens ou de troupes de danse, etc. Les artistes israéliens, comme les intellectuels en général, participent aux débats politiques de leurs pays. Les artistes palestiniens sont discriminés en tant que Palestiniens, mais également en tant qu’artistes, avec moins d’accès aux ressources financières pour créer et diffuser leurs œuvres. La politique israélienne, au-delà d’un simple favoritisme budgétaire, tente d’éteindre la résistance palestinienne en niant sa culture. Les artistes de Gaza n’obtiennent jamais de visa pour se rendre à l’étranger et, en janvier 2009, l’armée israélienne a bombardé et entièrement détruit l’Ecole de Musique de Gaza. Certains intellectuels, tels que Ghassan Kanafani ou Naji Al Ali, furent assassinés par les services secrets israéliens. D’autres, tels que Annemarie Jacir, Cat Stevens ou Noam Chomsky, se sont vus refuser le droit d’entrer en Israël. Les artistes ont joué un rôle clé pour isoler le régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980, alors même que les gouvernements occidentaux poursuivaient leurs relations diplomatiques et économiques, dans une complicité criminelle. C’est la même démarche que nous espérons voir se réaliser aujourd’hui.
Voir aussi le Boycott culturel.