« Le monde semble perdre patience avec nous » a déclaré Lapid à Ynet – édition en hébreu – le 10 janvier.
« Dans le cas d’Horizon 2020 (une collaboration scientifique avec l’Europe), nous avons réussi à éviter les dégâts, et puis tout d’un coup, voilà un boycott dans le monde universitaire américain. Nous avons échoué à créer un effet autour de l’accord iranien, parce que notre voix ne s’est pas fait suffisamment entendre, parce que notre position n’est pas ce qu’elle devrait être. Si nous n’avançons pas avec les Palestiniens, nous perdrons le soutien du monde et notre légitimité. »
Lapid, chef de la faction Yesh Atid (Il y a un futur), est le principal partenaire dans la coalition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« La situation n’est pas bonne »
Lapid d’ajouter : « Nous avons des scénarios complets élaborés sur ce qui arrivera si le boycott se poursuit et si nos exportations sont atteintes. Dans tous les scénarios, la situation n’est pas bonne. Le statu quo va frapper chacun d’entre nous au portefeuille, il va nuire à tous les Israéliens. Nous nous sommes orientés vers les exportations, et celles-ci (le commerce à l’export) dépendent de notre réputation dans le monde. »
Lapid est particulièrement préoccupé par les nouvelles annonces par Israël de nouveaux appels d’offre pour des logements dans les colonies illégales, réservés aux juifs, en Cisjordanie occupée.
Les propos francs de Lapid tombent juste après la décision sans précédent du fonds de pension géant néerlandais PGGM de se désinvestir de toutes les banques israéliennes en raison de leur rôle dans le programme de colonisation.
Fait intéressant, un article du 10 janvier sur les propos de Lapid, dans l’édition anglaise d’Ynet, par le même journaliste, évoque bien les critiques de Lapid sur les appels d’offres dans les colonies, mais omet de citer son avertissement sur le boycott.
Une succession d’avertissements
Lapid, « centriste » qui habituellement tient des propos anti-arabes, rejoint donc les autres politiciens de haut niveau qui ont déjà mis en garde contre cette menace de boycott qui s’approche dangereusement.
Récemment, le président du parti Habayit Hayehudi (Le Foyer juif), de la coalition gouvernementale, a déclaré que le boycott était « la plus grande menace » à laquelle Israël faisait face.
La ministre de la Justice, et criminelle de guerre, Tzipi Livni, a elle aussi prévenu que « le boycott bougeait et avançait uniformément et exponentiellement… Ceux qui ne veulent pas le voir, finiront par le sentir. »
(Merci à Ofer Neiman)
traduction : JPP pour BDS FRANCE