1er juin 2018 / Par Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI)
France, Espagne
Cette année, neuf artistes et cinéastes ont soutenu l’appel palestinien à boycotter le TLVFest.
Quatre nouveaux cinéastes viennent de rejoindre un nombre croissant d’artistes qui boycottent le Festival international de films LGBT de Tel Aviv (TLVFest), en réponse à un appel palestinien.
Cinq artistes avaient déjà annulé leur participation avant l’ouverture du festival, qui se déroule entre le 31 mai et le 9 juin. Les annulations les plus récentes, émanant de deux réalisateurs français et de deux autres qui viennent de l’État espagnol, portent à neuf au total le nombre d’artistes et de cinéastes qui ont boycotté le festival cette année.
Malgré les annulations, le TLVFest a refusé de supprimer du programme du festival les films des cinéastes concernés. Dans une déclaration à un quotidien israélien, Yair Hochner, directeur du festival, a affirmé : « Les personnes qui ont annulé ont annulé. En ce qui nous concerne, le festival va continuer normalement. »
Deux projections de la comédie des réalisateurs français Océan Michel et Cyprien Vial, « Embrasse-moi ! », étaient programmées. Océan, qui fait aussi ses débuts d’acteur dans ce film , a posté ceci sur Facebook :
« Mon courrier, adressé il y a 2 jours au TLVFest n’a apparemment pas été pris en compte puisque Embrasse-Moi apparait toujours dans la programmation. […] en solidarité envers le peuple palestinien et pour affirmer mon désaccord total avec la politique d’Israël envers la Palestine, et parce que je refuse de participer à la politique de pinkwashing faite par le gouvernement israélien, je me dois de refuser que mon film soit projeté au festival de Tel Aviv.
J’en suis sincèrement désolé pour le public du festival, […] car je sais bien que les civils sont tout aussi victimes de la politique de leur gouvernement; je fais une absolue distinction entre les citoyens israéliens et ceux qui les gouvernent, mais les violences faites aux palestiniens, y compris les LGBT, par l’armée et l’État m’obligent à affirmer mon impossibilité à m’inscrire dans cette programmation à ce jour. »
De même, le réalisateur espagnol Dany Campos a annoncé à Pinkwatching Israel – un collectif de queers palestiniens pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) – qu’il retire son court-métrage « Flaw » de la catégorie B Shorts du Festival.
La cinéaste Fabia Castro a annoncé qu’elle soutenait le boycott culturel d’Israël et qu’elle retirait son court-métrage, « Tres »:
« Après m’être informée de la situation très grave d’oppression subie par la population palestinienne, victime d’un régime de colonialisme et d’apartheid, je refuse que mon art soit utilisé pour blanchir l’image d’Israël… Je rejette les tentatives d’Israël d’utiliser les droits et les luttes des personnes LGBTQ+ pour normaliser son image…
… Aujourd’hui, j’ajoute ma voix à celle de dizaines d’artistes qui, au cours de ces dernières semaines, ont rejoint la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions pour les droits du peuple palestinien. »
Entre temps, Sylvain Coisne, qui avait déjà annoncé le retrait de son court-métrage, « Dylan Dylan », a publié une déclaration sur Facebook où il explique les raisons de cette annulation.
La vague de boycotts de TLVFest s’inscrit dans le sillage des récents massacres commis à Gaza par Israël, les troupes israéliennes ayant tué plus de 117 manifestants palestiniens non armés, y compris 13 enfants, et blessé plus de 13000 autres, ces blessures provoquant dans de nombreux cas des suites définitives et invalidantes. Amnesty International a condamné la politique d’Israël visant à « tirer pour tuer ou mutiler» et Human Rights Watch a décrit ces homicides comme « illicites et prémédités ».
L’année dernière, TLVFest avait fait l’objet d’une vague comparable d’annulations, notamment de la part du réalisateur sud-africain John Trengove.
Haneen Maikey, directrice de l’association alQaws pour la diversité de sexe et de genre dans la société palestinienne, a salué les annulations de cette année :
« Les queers palestiniens sont encouragés par cette vague de solidarité internationale en une période où les gouvernements du monde entier continuent à cautionner l’impunité et les crimes de guerre d’Israël. L’ampleur des annulations pour la deuxième année consécutive constitue un nouveau signe de l’échec de la stratégie de pinkwashing d’Israël.
Partout dans le monde on voit apparaître une prise de conscience de la manière dont Israël utilise les droits LGBTQ pour justifier ses politiques violentes. De surcroît, la direction du TLVFest s’est montrée sous son vrai jour en refusant d’accéder aux demandes des cinéastes qui souhaitaient que leurs œuvres soient retirées du programme du Festival ; cela doit être fait. »
Hind Awwad, de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI), a formulé ce commentaire :
« Nous avons remarqué que de nombreux réalisateurs contactés ne savaient pas que leurs films figuraient au programme du TLVFest. Cela s’explique par des dispositions contractuelles conclues avec les distributeurs, qui placent les films dans des festivals internationaux sans consulter nécessairement les cinéastes. Les distributeurs devraient respecter les vœux des réalisateurs qui soutiennent le boycott culturel d’Israël. La situation évolue quant au soutien des droits des Palestiniens dans le monde de l’art. Les milieux professionnels devraient tenir compte de cette évolution. »
La Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI) a été lancée en 2004 pour contribuer à la lutte pour la liberté, la justice et l’égalité des Palestiniens. PACBI plaide en faveur du boycott des institutions universitaires et culturels israéliennes, étant donné leur complicité profonde et persistante avec la négation par Israël des droits des Palestiniens inscrits dans le droit international.
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Source: PACBI
Traduction SM pour BDS France