Le festival a repris son partenariat avec l’apartheid israélien malgré plus de 15 retraits depuis 2017.
Au cours des derniers jours, j’ai appris que depuis 2017 de nombreux artistes de diverses origines se sont retirés du Festival Pop Kultur de Berlin en signe de protestation contre son partenariat avec l’ambassade d’Israël.
En opposition à toute forme de racisme, de sectarisme et de discrimination, dont l’antisémitisme, l’islamophobie, le racisme anti-Noirs et la haine contre les LGBTQ+, j’ai pris la décision de me joindre à eux.
Des artistes et militants palestiniens, de nombreuses organisations juives dans le monde, des artistes israéliens et des activistes queer de Berlin ont tous incité les participants à Pop Kultur à refuser d’y paraître.
J’approuve Amnesty International, Human Rights Watch et l’organisation de pointe israélienne pour les droits humains, B’Tselem : Israël est un État d’apartheid qui opprime systématiquement les Palestiniens. Pas plus tard que la semaine dernière, Israël a admis avoir tué cinq enfants palestiniens dans une frappe aérienne, dont quatre enfants de la même famille. Dans son attaque de trois jours, Israël a tué 47 Palestiniens à Gaza.
En poursuivant son partenariat avec Israël, Pop Kultur blanchit ces crimes en toute connaissance de cause. La position du festival est une démonstration effective de soutien au racisme, à la brutalité coloniale et au meurtre malgré son langage de marketing astucieux qui vante l’inclusion, la diversité et la tolérance.
Le fait que Pop Kultur a caché son partenariat jusqu’à une date aussi récente il y a trois semaines, est source d’une profonde frustration pour moi-même et, je suis sûre, pour beaucoup d’artistes. Depuis le covid, des artistes qui luttaient déjà pour survivre, peuvent à peine supporter d’annuler des représentations dans un délai court.
Certains citeront peut-être la résolution non contraignante du Bundestag qui a condamné les appels de la société civile palestinienne à tenir Israël responsable conformément au droit international. Je voudrais leur demander de prendre en considération le fait que 240 intellectuels juifs et israéliens, dont certains sont des sommités mondiales sur l’antisémitisme et l’histoire de l’holocauste, se sont opposés à cette résolution. Ils ont argumenté que ces appels au boycott sont « un moyen légitime et non violent de résister ».
Réagissant aussi à la résolution et à l’atmosphère inquiétante de contrôle politique, de censure et de répression en Allemagne, les directeurs de nombreuses institutions culturelles allemandes de premier plan, dont l’Institut Goethe, ont déclaré « compter sur une sphère publique qui accueille favorablement les débats en accord avec la constitution allemande ». Ils ont ajouté être « engagés à porter une attention particulière aux voix marginalisées et méprisées ». Ils ont conclu qu’ils « défendent une société ouverte sur le monde, qui luttera pour l’égalité de toutes les personnes par l’état de droit et un discours public permettant le dissensus et les solidarités à plusieurs niveaux ».
J’espère que ma décision en soutien à la justice et à l’égalité pour tous, dont les Palestiniens, peut être comprise dans ce contexte.