Se produire dans l’état d’apartheid israélien – alors qu’il brûle vifs des réfugiés palestiniens à quelques encablures de là, à Gaza – est profondément immoral et couvre un génocide.
Dimanche soir dernier, alors que les forces israéliennes bombardaient les Palestiniens déplacés qui s’abritaient dans des tentes à Rafah, dans la bande de Gaza – brûlant vifs hommes, femmes, enfants et bébés – à quelques kilomètres de là, Jonny Greenwood, de Radiohead, donnait un concert dans la ville de Tel-Aviv, où règne l’apartheid.
Depuis 2004, la société palestinienne, y compris la majorité absolue des musiciens, appelle les artistes internationaux à refuser de travailler avec les institutions culturelles israéliennes complices du régime d’apartheid israélien. Des dizaines de milliers d’artistes ont depuis soutenu cet appel.
Comme à l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud, quelques artistes s’obstinent à rejeter les appels des opprimés qui font autorité. Radiohead, le groupe de Greenwood, est peut-être le plus connu des artistes qui ont défié les appels des Palestiniens, laissant leurs fans progressistes en colère et désemparés.
Radiohead a insisté pour se produire à Tel Aviv en 2017, sur les ruines de villages palestiniens ethniquement nettoyés de mémoire humaine. Le défunt archevêque du Cap, Desmond Tutu, a fait partie de ceux qui ont exhorté le groupe à « rester à l’écart, jusqu’à ce que l’apartheid prenne fin ».
Quelles que soient les excuses, briser l’appel palestinien et se produire dans l’État d’apartheid israélien pendant son génocide contre 2,3 millions de Palestiniens à Gaza revient à blanchir consciemment – ou à blanchir par l’art – le génocide israélien et le régime sous-jacent d’apartheid colonial, vieux de 76 ans.
Les Palestiniens condamnent sans équivoque la honte de Jonny Greenwood de laver par l’art le génocide israélien. Nous appelons à une pression pacifique et créative sur son groupe Radiohead pour qu’il se distancie de manière convaincante de cette complicité flagrante dans le crime des crimes, ou qu’il s’expose à des mesures populaires.
Nous appelons les musiciens palestiniens/arabes à refuser de servir de feuille de vigne aux artistes internationaux qui font de l’art de l’occupation militaire, de l’apartheid et du génocide. Agir de la sorte revient à abroger leur devoir moral.
