Zaid Shuaibi, porte-parole du Comité national palestinien du BDS et de la coalition de la société civile qui conduit et soutient le mouvement BDS, a déclaré :
« Les actions en cours d’Israël cherchent à terroriser les Palestiniens et elles constituent une punition collective. La violence militaire, la punition collective et l’acte de cibler délibérément des civils sont endémiques à des décennies d’un système israélien ancien d’occupation, de colonisation et d’apartheid.
« Israël peut agir en toute impunité grâce au soutien militaire, économique et politique qu’il reçoit de gouvernements à travers le monde. Nous faisons appel aux gouvernements internationaux pour qu’ils imposent immédiatement un embargo sur les armes, dans les deux sens, et pour qu’ils suspendent les accords bilatéraux jusqu’à ce qu’Israël se mette en totale conformité avec la législation internationale.
« Au moment où de grands organismes, comme la Fondation Bill Gates, l’Église presbytérienne US et l’Église méthodiste unifiée US se désinvestissent des entreprises qui tirent des profits de l’occupation israélienne, comme G4S et Hewlett Packard, nous demandons aux personnes de conscience d’intensifier la pression BDS. »
Shuabi a également appelé les personnes de conscience et toutes celles et ceux qui soutiennent BDS de voir comment ils vont pouvoir participer au « Mois contre le Mur d’apartheid », qui va marquer le 10e anniversaire de l’avis rendu par la Cour internationale de justice déclarant illégal le mur d’apartheid d’Israël.
Par centaines, depuis le 12 juin, des raids militaires ont été lancés à travers la Cisjordanie occupée, plus de 1000 maisons privées, des camps de réfugiés et des bureaux d’organisations de la société civile ont été mis à sac.
Ce sont au moins 10 Palestiniens qui ont été assassinés et plus encore qui ont été tués. Plus de 500 Palestiniens ont été arrêtés et les premiers rapports laissent penser que beaucoup de ces Palestiniens arrêtés sont détenus dans le cadre de la détention administrative, une forme de détention sans inculpation ni jugement basée sur des preuves tenues secrètes. Le nombre d’enfants détenus dans les prisons israéliennes est monté à 250. Israël a de plus imposé des restrictions graves aux déplacements. Mercredi, des colons israéliens ont enlevé et assassiné un jeune de 16 ans, du quartier de Shuafat, à Jérusalem-Est, et les soldats israéliens ont agressé les Palestiniens à Jérusalem.
Les organisations palestiniennes ont démontré de façon précise comment les actions récentes d’Israël constituent une punition collective, qui est un crime de guerre prohibé par la Quatrième Convention de Genève de même que par le droit international humanitaire coutumier. Les forces d’occupation israéliennes ont en outre pris pour cible les campus de l’université de Birzeit, près de Ramallah, et de l’université américaine arabe de Jénine, entraînant la détention et l’arrestation d’étudiants et d’enseignants, et nuisant lourdement au droit des Palestiniens à l’éducation.
Samia Botmeh, professeure à l’université de Birzeit et membre du comité directeur de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (PACBI), a déclaré :
« Les récentes violations d’Israël contre les universités palestiniennes prennent place dans son lourd passé d’oppressions contre l’éducation palestinienne. Fermetures d’universités pour des périodes allant jusqu’à des années, assassinats et détentions d’étudiants et professeurs, destructions de biens des universités et laboratoires, aussi bien qu’interdictions de listes de livres ont constitué la politique systématique d’Israël contre l’éducation palestinienne.
« Il doit être souligné que tout au long de ces décennies d’oppressions, aucune université ou association israélienne d’universitaires israéliens n’a jamais protesté contre les agressions soutenues sur les universités palestiniennes. Il est essentiel d’intensifier toutes les formes de BDS, dont le boycott universitaire et culturel, jusqu’à ce qu’Israël cesse de violer les droits des Palestiniens. »
Israël a effectué ces derniers jours au moins 100 frappes et bombardement aériens sur Gaza, notamment des bombardements intenses sur des dizaines de sites dans les premières heures de mardi, aggravant encore la situation des Palestiniens dans Gaza, qui subissent un siège militaire brutal depuis plus de 7 années.
Haidar Eid, professeur agrégé à l’université Al-Aqsa de Gaza et membre du comité directeur de PACBI, a déclaré :
« Nous, habitants de Gaza, n’arrivons pas à comprendre comment il est possible que des organismes officiels de la communauté internationale peuvent tolérer ces crimes de guerre flagrants perpétrés contre la population de Gaza, en dépit de milliers de rapports par des organisations de premier plan qui défendent les droits de l’homme !
« Est-ce abuser que d’attendre des personnes de consciences qu’elles répondent à notre appel à boycotter ce régime intransigeant, raciste et militarisé d’Israël, ainsi que les institutions qui le font prospérer, de la même façon que celui de l’Afrique du Sud de l’apartheid a été boycotté jusqu’à ce qu’il s’effondre ? »
Et Ayah Abubasheer, militant de la jeunesse et de BDS à Gaza, d’ajouter :
« Au cours des dernières semaines, Israël a lancé, avec violence et une grande intensité, toute une série de frappes aériennes contre la bande de Gaza. La population de la bande de Gaza continue de payer le prix et d’essuyer les feux de la politique d’Israël.
« Parce que la punition collective est un crime de guerre en vertu des Conventions de Genève, nous exhortons la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses agressions armées tous azimuts contre la population de Gaza tout entière et ouvre de façon permanente le passage frontalier de Rafah, et à répondre à notre appel aux boycotts, désinvestissements et sanctions. »
Traduction : JPP pour BDS France, CCIPPP