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06/01/25

Indicateurs de l’impact global du mouvement BDS : Juillet – Décembre 2024

Merci d’agir et de rester solidaire de notre lutte non violente contre le génocide israélien et le régime sous-jacent d’apartheid, de colonialisme de peuplement et d’occupation militaire, et pour la liberté, la justice et l’égalité du peuple palestinien !

Date d'origine : 02/01/2025
Auteur : Comité National Palestinien BDS (BNC)
Source : Site du BNC

Depuis le début de la guerre génocidaire d’Israël contre 2,3 millions de Palestinien·nes dans la bande de Gaza occupée et assiégée, l’impact du mouvement BDS s’est considérablement accru dans le monde entier et a commencé à influencer les politiques de certains États.

Au cours du second semestre 2024, les campagnes et analyses BDS ont connu une croissance sans précédent en termes de popularité et d’impact mesurable. Le mouvement, avec ses nombreux partenaires mondiaux, a intensifié la pression sur les décideurs politiques pour mettre fin à la complicité des États et des entreprises dans les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide commis par Israël, en intégrant son analyse désormais largement acceptée qu’Israël est un État d’apartheid. Le mouvement BDS a également joué un rôle indispensable en généralisant des sanctions ciblées et légales à l’encontre d’Israël, en particulier un embargo complet et bilatéral sur les armes, en respect des obligations légales en vertu du droit international.

Cet impact a été accentué au second semestre 2024 par l’arrêt historique de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui a déclaré Israël coupable d’apartheid à l’égard des Palestinien·nes et a jugé illégales son occupation militaire et l’annexion du territoire palestinien. Les ramifications juridiques de cet arrêt ont été succinctement résumées par Craig Mokhiber, ancien haut fonctionnaire des Nations Unies chargé des droits humains : « L’arrêt de la CIJ sur l’occupation israélienne, qui fait autorité, montre clairement que le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre l’occupation, la colonisation et l’apartheid israéliens ne sont pas seulement un impératif moral, mais aussi une obligation légale ».

En septembre, l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU) a voté à une écrasante majorité en faveur de sanctions à l’encontre d’Israël, pour la première fois en 42 ans. Il appartient désormais aux citoyen·nes du monde entier de faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils joignent le geste à la parole et qu’ils coupent les liens militaires, imposent un embargo sur l’énergie et imposent des sanctions ciblées significatives à Israël afin de mettre fin à son génocide contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza et à son régime sous-jacent de colonialisme de peuplement, d’occupation militaire illégale et d’apartheid.

En décembre, une étude approfondie d’Amnesty International, la plus grande organisation internationale de défense des droits humains, a conclu qu’Israël commettait effectivement un génocide à Gaza.

Bien que la plupart des développements ci-dessous aient été influencés par d’autres facteurs, le mouvement BDS a bien entendu joué un rôle indéniable dans leur réalisation. Pour les impacts du mouvement BDS de janvier à juillet, cliquez ici.

INDICATEURS D’IMPACT (un échantillon représentatif de nombreux développements similaires) :

(1) ONU, organisations internationales et régionales :

Dans le contexte du génocide israélien en cours, l’analyse du régime israélien de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire et l’obligation de lui imposer des sanctions légales, toutes deux défendues par le mouvement BDS depuis près de deux décennies, se sont répandues comme jamais auparavant :

  • En juillet 2024, plus de 30 expert·es des droits humains des Nations Unies ont appelé les États à respecter la décision de la CIJ, selon laquelle l’occupation israélienne est illégale, en imposant des sanctions et un embargo militaire à Israël.
  • En septembre, l’AGNU a voté à une écrasante majorité en faveur de l’imposition de sanctions à Israël, pour la première fois en 42 ans.
  • Toujours en septembre, l’adhésion d’Israël à la Fédération Internationale des Étudiant·es en Médecine a été suspendue pour deux ans. La suspension, en réponse à une demande de l’Association Brésilienne des Étudiant·es en Médecine, est due à la « guerre d’Israël contre Gaza, aux accusations de génocide et à l’absence de morale et de valeurs humaines ».
  • En novembre, le sommet conjoint de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et de la Ligue des États Arabes a adopté une initiative appelant à un embargo militaire sur Israël. L’OCI (en plus de l’Afrique du Sud et du Belize, entre autres) a appelé à la reconstitution du Comité Spécial des Nations Unies contre l’Apartheid, ce qui est une demande du mouvement BDS et de la société civile palestinienne dans son ensemble depuis 2020.
  • En novembre, la Commission Africaine des Droits Humains et des Peuples, en réponse aux appels du BDS, a adopté la première résolution sur la Palestine en 24 ans, appelant les États africains à mettre fin à leur complicité et à garantir la responsabilité.
  • À la suite de campagnes de pression, Israël n’a pas été invité à la cérémonie du prix Nobel à Stockholm, qui s’est déroulée le 10 décembre.

(2) États et gouvernements locaux :

Depuis le début du génocide israélien à Gaza, l’impact du mouvement BDS sur les politiques des gouvernements (y compris les gouvernements locaux) s’est accru à un rythme sans précédent :

  • En novembre, à l’initiative de la Turquie, 52 États ont appelé à un embargo militaire sur Israël. En outre, à la suite d’une campagne inlassable de BDS Turquie, en septembre, six municipalités turques ont mis fin au protocole de jumelage avec l’État génocidaire d’Israël : Adana, Antalya, Kadıköy, Edirne et İzmir, et Marmaris.
  • Aux États-Unis, le comté d’Alameda (Californie) s’est désengagé en décembre de Caterpillar et a voté en faveur de l’adoption d’une politique d’investissement éthique. En novembre, Belfast (Maine) a décidé de se désinvestir des entreprises qui soutiennent l’occupation illégale d’Israël. Les comtés de Lucas County et de Summit County (Ohio) se sont engagés, respectivement en septembre et en juin, à ne pas renouveler leurs obligations israéliennes, dans le cadre d’une campagne de boycott des obligations israéliennes à l’échelle de l’État. En juillet, la ville d’Alameda, en Californie, a interdit tout investissement dans les entreprises d’armement et les combustibles fossiles. La ville de Portland (Maine) a également voté en septembre en faveur d’un désinvestissement des entreprises complices du régime d’oppression israélien.
  • En novembre, la Colombie a décidé de remplacer les avions militaires de fabrication israélienne, ce qui constitue une nouvelle étape dans la mise en œuvre de sa promesse de mettre fin à tous les liens militaires avec Israël.
  • En octobre, le Premier Ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé les États membres de l’UE à mettre en œuvre un embargo militaire sur Israël. En novembre, les militant·es BDS ont à nouveau réussi à faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il refuse l’accès aux navires transportant du matériel militaire à destination d’Israël. À la suite d’une étude publiée par le Mouvement de la Jeunesse Palestinienne et Progressive International sur la complicité de la compagnie maritime danoise Maersk, et sous la pression de la société civile espagnole, le gouvernement espagnol a refusé l’entrée d’un navire Maersk soupçonné de transporter des fournitures militaires à Israël.
  • En août, le mouvement BDS a découvert que le MV Kathrin voyageait depuis le Vietnam avec 8 conteneurs d’explosifs destinés à être utilisés par Israël dans son génocide contre les Palestinien·nes. La campagne #BlockTheBoat, qui fait partie de notre campagne mondiale sur l’embargo militaire, a mobilisé des groupes de solidarité internationale de la Malaisie à la Slovénie et a permis de retarder considérablement la cargaison puisque, pendant plus de deux mois, le Kathrin n’a pu accoster nulle part. De la Namibie à l’Angola en passant par le Monténégro et Malte, les États ont refusé d’être complices. Le Kathrin a finalement dû abandonner le pavillon portugais. Les efforts inspirés du Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, ont joué un rôle important. Ce n’était que le début d’une campagne qui continue à cibler les transferts maritimes militaires et énergétiques vers l’Israël génocidaire.
  • En août également, le gouvernement écossais a suspendu les réunions avec les diplomates israélien·nes jusqu’à ce que « des progrès réels aient été accomplis sur la voie de la paix ». En septembre, face aux protestations et aux sit-in, les fonctionnaires britanniques ont averti leur gouvernement que procéder à des exportations d’armes vers Israël pourrait être illégal. En avril, plus de 600 expert·es juridiques avaient exhorté le gouvernement à cesser de fournir des armes à Israël. Le gouvernement britannique a finalement accepté de suspendre 30 permis d’exportation d’armes vers Israël, soit une infime partie de l’ensemble de ses ventes d’armes à Israël. En juillet, le conseil municipal d’Ilsington (Royaume-Uni) a voté le désinvestissement de son fonds de pension d’une liste d’entreprises impliquées dans le commerce d’armes avec Israël. En juillet, le Comité des Pensions de Waltham Forest (Royaume-Uni) a annoncé qu’il mettrait à jour sa politique d’investissement éthique « afin que nous puissions désinvestir nos fonds de pension des entreprises impliquées dans le commerce des armes ». Cette décision a été prise à la suite d’une forte campagne menée par la coalition locale Waltham Forest for Palestine. En septembre, le Comité d’Investissement des Retraites du Conseil Municipal de Lewisham (Royaume-Uni) a adopté une motion visant à se désinvestir des entreprises impliquées dans le commerce des armes, les violations des droits humains et celles qui « opèrent dans une zone considérée comme un territoire occupé en vertu du droit international ».
  • En avril, le Brésil était sur le point d’acheter des pièces d’artillerie à la société israélienne Elbit Systems, mais après une forte pression populaire, il est devenu évident en octobre que le contrat était gelé en raison du génocide israélien en cours à Gaza.
  • En décembre, le Chili a annoncé la fin d’un contrat de double satellite de plusieurs millions de dollars avec la société israélienne ImageSat International, qui n’avait pas respecté ses obligations contractuelles. L’entreprise israélienne s’est plainte que les relations s’étaient détériorées en raison des « positions anti-israéliennes » du Chili.
  • Le Comité de Pension de Retraite des Fonctionnaires Locaux d’Irlande du Nord, l’un des plus importants régimes de retraite du secteur public en Irlande du Nord, a annoncé en octobre son désinvestissement des obligations israéliennes.
  • En novembre, le Canada a annulé 30 permis d’exportation d’armes vers Israël. Les autorités canadiennes ont également retiré au Fonds National Juif, une organisation coloniale et raciste anti-palestinienne, son statut d’organisation caritative en raison de son financement de l’armée israélienne. Cette décision fait suite à une campagne menée par le groupe partenaire du BDS, Voix Juives Indépendantes.
  • En novembre, l’Australie a annoncé qu’elle « réexaminait » ses exportations d’armes vers Israël, modifiant ou supprimant 16 licences d’exportation d’armes déjà accordées. En décembre, elle a également restreint les visas accordés aux Israélien·nes soupçonné·es de crimes de guerre. Le Conseil Municipal Australien de Canterbury-Bankstown a adopté en juillet une résolution BDS, et le Conseil Municipal de l’Inner West, à Sydney, a adopté en août une motion sur la passation des marchés publics afin de se conformer au BDS.
  • En septembre, la municipalité belge d’Ixelles a décidé de suspendre son accord de jumelage avec le Conseil Régional Israélien de Megiddo.
  • En octobre, la France a interdit aux entreprises israéliennes de participer à un salon de l’armement naval, décision qui a ensuite été annulée par un tribunal français.

(3) Entreprises et institutions financières :

Les entreprises et les institutions financières complices ressentent plus que jamais la pression du BDS, annulant ou suspendant les projets qui sont favorisés et qui bénéficient du régime israélien d’occupation, d’apartheid et de génocide :

  • Affirmant le rôle joué par le mouvement BDS dans la « spirale de l’effondrement » de l’économie israélienne, comme le décrivent 130 économistes israélien·nes de premier plan, le président de l’Institut Israélien de l’Exportation a déclaré en septembre : « BDS et les boycotts ont modifié le paysage commercial mondial d’Israël. » Il a ajouté : « Les boycotts économiques et les organisations BDS représentent des défis majeurs et, dans certains pays, nous sommes obligés d’opérer sous le radar ». Le taux de croissance annuel du PIB d’Israël prévu pour 2024 est de 0 %, selon la principale agence de notation S&P, et quelques 60 000 entreprises israéliennes devraient avoir fermé leurs portes au cours de cette année de génocide continu.
  • En décembre, le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, a vendu toutes ses actions dans Bezeq, la plus grande entreprise de télécommunications d’Israël, en raison de ses « services aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée ». En octobre, Storebrand, l’un des plus grands investisseurs de la région nordique, a vendu ses parts dans Palantir Technologies parce qu’il craignait que son « travail pour Israël ne fasse courir au gestionnaire d’actifs le risque de violer le droit humanitaire international et les droits humains ». Palantir est accusé d’avoir sciemment permis le génocide israélien contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza.
  • Les ventes mondiales de McDonald’s, une cible privilégiée du mouvement BDS, « ont chuté de 1,5 % entre juillet et septembre, la plus forte baisse en quatre ans, soit plus de deux fois l’ampleur prévue par les analystes. Cette baisse fait suite à celle de 1 % enregistrée entre avril et juin. « McDonald’s a été confronté à des boycotts et à des protestations en raison de sa position pro-israélienne et de ses liens financiers présumés avec le pays. »
  • En octobre, le géant des combustibles fossiles Chevron, cible prioritaire du mouvement BDS, a interrompu une expansion de 429 millions de dollars d’un gisement de gaz fossile revendiqué par Israël, alors qu’Israël poursuit son génocide à Gaza et ses bombardements brutaux au Liban, en Syrie et ailleurs. En septembre, les militant·es du BDS et leurs allié·es du monde entier, en particulier du mouvement pour la justice climatique et la justice autochtone, ont organisé une semaine d’action contre l’entreprise, avec le soutien de Greta Thunberg et de Naomi Klein.
  • En août, USS, le plus grand fonds de pension privé du Royaume-Uni, a désinvesti plus de 100 millions de dollars d’actifs israéliens, y compris d’obligations israéliennes, suite à la pression soutenue de ses membres et du syndicat universitaire UCU.
  • En août, l’assureur français AXA a été contraint de vendre ses investissements dans toutes les grandes banques israéliennes, ce qui constitue une victoire majeure pour BDS.
  • En novembre, Carrefour a fermé toutes ses succursales en Jordanie en raison des pressions exercées par BDS. Le partenaire de Carrefour dans la majeure partie du monde arabe, le groupe Majid Al Futtaim, a réagi à la pression de boycott exercée par BDS Jordanie en cessant toute activité avec le détaillant français en Jordanie.
  • 7-Eleven aurait fermé l’ensemble de ses huit magasins en Israël en novembre, un autre indicateur de la fuite des capitaux et des entreprises hors de l’économie qui s’effondre peu à peu.
  • Après des protestations menées par les partenaires BDS au Japon, y compris dans le hall d’exposition, Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armes privé israélien, a fermé son pavillon au Salon Aérospatial International Japonais 2024 en octobre.
  • En novembre, la campagne Boycott PUMA a confirmé que, suite à des campagnes BDS incessantes dans le monde entier, l’entreprise allemande avait mis fin à sa complicité avec le régime d’apartheid israélien et son #GazaGenocide.
  • En décembre, Ben & Jerry’s a intenté un procès à sa société mère Unilever pour avoir réduit au silence son soutien aux droits des Palestinien·nes. C’est l’une des premières fois qu’une grande entreprise de consommation appelle à une action politique contre le financement honteux du génocide israélien par les États-Unis.
  • En décembre, le groupe Strauss, une multinationale israélienne complice du secteur de l’alimentation et des boissons, a été contraint, en raison d’une campagne efficace de BDS, de vendre ses parts dans la société américaine Sabra, qui produit en masse du houmous, un met arabe populaire culturellement détournée.

(4) Institutions (syndicales, religieuses, universitaires, culturelles, sportives) et partis politiques :

Institutions académiques :

Le boycott académique a continué à se développer à un rythme inspirant, avec des dizaines d’universités, d’associations académiques et de syndicats de professeurs prenant des mesures pour mettre fin à la complicité avec le génocide israélien de Gaza et le régime sous-jacent d’apartheid et de colonisation de peuplement :

  • En novembre, le Collège de Mexico a rompu ses liens avec l’Université Hébraïque en solidarité avec le peuple palestinien.
  • En décembre, l’Association Canadienne des Professeurs d’Université, qui représente 72 000 membres du corps enseignant et du personnel académique, a confirmé le droit de critiquer les crimes commis par Israël contre les Palestinien·nes et d’appeler au « boycott et/ou au désinvestissement et/ou aux sanctions contre l’État d’Israël ». 18 associations de professeurs canadien·nes ont adopté des motions de boycott/désinvestissement.
  • En juillet, les universités israéliennes ont admis des baisses allant jusqu’à 60% des inscriptions d’étudiant·es internationaux en doctorat et en post-doc dans les universités israéliennes complices à cause du #GazaGenocide d’Israël et de la pression exercée par le BDS.
  • En septembre, l’Université de Commerce International et d’Économie de Pékin a fermé l’UIBE-Israël, le seul campus chinois en Israël. Plus tôt cette année, une campagne menée par des diplômé·es de l’UIBE a appelé à cesser les activités de l’UIBE-Israël et à réévaluer les programmes d’échange ou autres programmes académiques actuels et futurs avec des institutions israéliennes complices.
  • En septembre, les Olympiades Internationales d’Informatique ont voté à plus de 67 % pour ne pas reconnaître les futures délégations israéliennes.
  • À la suite d’un campement d’étudiant·es, l’université de Windsor (Canada) a accepté en juillet de n’avoir aucun lien institutionnel avec les universités israéliennes « tant que le droit à l’autodétermination palestinienne n’aura pas été réalisé ».
  • En août, les sections du Syndicat National de l’Enseignement Tertiaire de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud et de l’Université de Melbourne, en Australie, ont adopté à une large majorité des motions appelant à mettre fin aux liens avec les universités israéliennes complices et à se désinvestir des entreprises d’armement, comme le demandent les Palestinien·nes.
  • Aux Pays-Bas, la FNV, le syndicat représentant de nombreux membres du personnel de l’Université d’Amsterdam (UvA), a mené une grève historique de quatre jours en décembre, après que le conseil d’administration de l’université n’ait pas répondu à leurs demandes de suspension des liens avec les institutions israéliennes complices. Cette grève, soutenue par 84 % des membres du syndicat du personnel, est la première grève officielle d’un syndicat en faveur du boycott universitaire d’Israël.
  • En juillet, l’École d’Analyse Culturelle d’Amsterdam de l’UvA s’est engagée à n’avoir aucun lien avec les institutions universitaires ou autres institutions israéliennes complices du génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité perpétrés par Israël à l’encontre des Palestinien·nes, et à ne pas s’approvisionner auprès d’entreprises complices.
  • En décembre, le Comité Consultatif d’une autre Université Néerlandaise, Tilburg, a recommandé de suspendre les liens avec les universités israéliennes en raison de leur complicité dans les « violations flagrantes et systématiques des droits humains et des libertés fondamentales » des Palestinien·nes.
  • À la suite de la mobilisation des étudiant·es et du personnel, le Conseil Académique du Collège Universitaire de Londres a voté à une écrasante majorité en juillet pour revoir les liens avec les « entreprises d’armement […] impliquées dans la fourniture d’armes à des États faisant l’objet d’une enquête pour génocide ou crimes contre l’humanité ». Il a également voté pour couper les liens ou les investissements avec les entreprises qui « soutiennent activement ou facilitent les violations des droits humains à l’étranger, en particulier celles qui sont engagées dans la destruction d’institutions universitaires ».
  • L’Association Sociologique Américaine, la plus grande organisation professionnelle américaine de sociologues, a décidé en septembre de se désinvestir des entreprises d’armement, de publier ses politiques d’investissement et d’élaborer un processus d’examen des autres investissements.
  • En octobre, le Syndicat National de l’Enseignement Tertiaire, qui représente 27 000 travailleur·ses universitaires en Australie, a voté en faveur du boycott des universités israéliennes complices.
  • La Société Italienne d’Études sur le Moyen-Orient (SeSaMO) s’est engagée à la quasi-unanimité à ne pas entretenir de liens avec les institutions universitaires israéliennes complices des crimes commis par Israël à l’encontre des Palestinien·nes.
  • L’organisation universitaire Coalition des Femmes en Allemagne a annoncé qu’elle soutenait l’appel palestinien au boycott des institutions israéliennes complices, déclarant qu’elle était solidaire « de la Palestine et des universitaires palestiniens en adoptant une résolution en faveur du BDS et en s’engageant, en tant qu’organisation, à boycotter les institutions israéliennes ».
  • Huit anciens présidents de l’Association des Langues Vivantes (MLA), dont Judith Butler, ont exhorté la MLA, l’une des plus grandes organisations universitaires américaines dans le domaine des sciences humaines, à permettre à ses membres de débattre et de voter sur une motion BDS.
  • En décembre, le Syndicat de l’Université et du Collège de Portsmouth (UCU) a voté en faveur du BDS et a appelé l’université à se désinvestir des entreprises impliquées dans des crimes de guerre et des génocides, telles que BAE Systems et Caterpillar.
  • Suite à un campement étudiant, l’Université de Liège s’engage à n’avoir aucun lien avec les universités israéliennes ou tout partenaire complice du #GazaGenocide d’Israël et de ses violations du droit international et des droits des Palestinien·nes.
  • En décembre, les étudiant·es de Yale ont voté à 76% en faveur du désinvestissement des 41 milliards de dollars de dotation de l’université des fabricants d’armes militaires, « y compris ceux qui arment Israël. » Le référendum a été approuvé par 56 organisations étudiantes.
  • Le Conseil des Étudiant·es Diplômé·es du MIT a voté en décembre en faveur d’une résolution appelant le MIT à « prendre des mesures immédiates pour mettre fin à tous les parrainages de financement de la recherche par l’armée israélienne ».
  • L’université Daystar, au Kenya, a annulé un accord signé avec l’Ambassade d’Israël en vue de créer un espace vert sur le campus, à la suite d’un tollé général suscité par cet accord dans le contexte du génocide israélien à Gaza.

Institutions religieuses :

Au cours du second semestre 2024, les institutions religieuses ont continué à jouer un rôle majeur pour mettre fin à la complicité avec le régime d’oppression israélien :

  • En juillet, l’Église Presbytérienne des États-Unis s’est désengagée des obligations d’Israël.
  • En novembre, l’Église Unie du Canada, la deuxième plus grande dénomination chrétienne au Canada, a recommandé que son bureau national et ses congrégations locales adoptent des stratégies BDS et « se joignent au consensus des communautés internationales des droits humains en reconnaissant et en rejetant le système d’apartheid d’Israël. »

Institutions culturelles :

Depuis le début du génocide israélien à Gaza, l’impact du boycott culturel de notre mouvement a augmenté de façon exponentielle :

  • Plus de 150 organisations artistiques écossaises, collectifs, groupes communautaires, magazines, festivals, lieux et autres initiatives culturelles ont approuvé le boycott du secteur culturel israélien, complice du génocide et de l’apartheid. En août, avec 91 % des voix, les membres de la Union des Artistes Écossais·es ont soutenu l’appel de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI).
  • En août, la principale institution indienne de développement de l’industrie cinématographique a annulé un festival du film israélien qui devait se tenir au Musée National du Film Indien.
  • En septembre, des travailleur·ses du cinéma, de la vie nocturne, de la musique, de l’art, du design, de la poésie et de la littérature au Canada se sont solidarisé·es avec la Palestine. 22 organisations ont approuvé ou réaffirmé leur engagement à l’égard de l’appel de la PACBI. En décembre, 20 auteur·rices canadien·nes ont boycotté le prix Giller, en raison de l’investissement de 250 millions de dollars du sponsor Scotiabank dans le fabricant d’armes israélien Elbit.
  • Sous la pression du mouvement BDS, Marvel et sa société mère Disney ont omis des détails clés de l’histoire du « super-héros israélien » dans le prochain film de Captain America. Toutefois, jusqu’à ce que le personnage soit entièrement supprimé, le mouvement BDS appelle à boycotter Disney+, les produits dérivés Marvel et les projections de Captain America : Brave New World.
  • 17 organisations américaines de théâtre et de spectacles avaient approuvé l’Appel de Septembre de la PACBI. En octobre, 6 autres ont soutenu l’Appel PACBI, soit un total de 23 au cours du mois dernier.
  • En octobre, Barclays a annoncé qu’après l’action collective de centaines d’artistes et de professionnel·les de l’industrie musicale en solidarité avec la Palestine cette année, Barclays n’est plus affiliée d’aucune manière au Festival The Great Escape et ne sera pas partenaire de The Great Escape 2025.
  • À l’occasion de la Journée Internationale de Solidarité avec le Peuple Palestinien, le 29 novembre, Artists pour la Palestine (France) et Art Workers for Palestine Belgium ont publié des pétitions, approuvées par des centaines d’artistes de premier plan, dans lesquelles ils s’engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes complices.
  • En août, le groupe irlandais Fontaines DC a annulé un concert dans la salle Zorlu PSM d’Istanbul en solidarité avec les Palestinien·nes. Le groupe a cité l’appel lancé par le mouvement BDS pour que les artistes refusent de jouer dans cette salle, car Zorlu Energy est copropriétaire d’une centrale qui fournit 5 à 8 % de l’énergie d’Israël.
  • En septembre, le festival allemand Pop-Kultur Berlin a cédé à la pression du BDS. Le festival allemand a définitivement abandonné son partenariat de plusieurs années avec l’État génocidaire d’Israël après qu’au moins 20 artistes l’aient boycotté à partir de 2017. La pression du BDS a également causé des dommages aux boîtes de nuit allemandes racistes anti-palestiniennes. La survie d’About Blank à Berlin, par exemple, est « incertaine » jusqu’en 2030. Le BDS a également gravement endommagé le Conne Island à Leipzig, « causant des difficultés financières ».
  • En octobre, l’exposition Wanderlust/all passports en Grèce a répondu à l’appel au boycott et a exclu l’ambassade d’Israël de la liste des sponsors.

Institutions syndicales :

Tout au long du second semestre 2024, les syndicats ont continué à répondre à l’appel du BDS et ont joué un rôle crucial dans le soutien de notre mouvement (certains indicateurs de l’impact du BDS parmi les syndicats sont mentionnés dans les sections ci-dessus) :

  • En juillet, sept grands syndicats américains représentant 6 millions de travailleur·ses ont appelé l’administration Biden à cesser tout financement militaire à Israël. En juillet également, la Fédération Américaine des Enseignants (AFT) a annoncé son désinvestissement complet des obligations israéliennes.
  • En juillet, l’OPSEU SEFPO, qui représente 180 000 travailleur·ses de l’Ontario, au Canada, a adopté une résolution soutenant le BDS.
  • En octobre, dans le cadre de la campagne #BlockTheBoat, des dockers et des syndicalistes grecs du port du Pirée à Athènes ont empêché le chargement sur le MV Marla Bull d’un conteneur soupçonné de contenir des balles destinées à être utilisées par Israël dans son génocide. Le navire a été contraint de repartir sans la cargaison. En novembre, des dockers marocains ont refusé de charger un navire Maersk avec une cargaison militaire destinée au génocide israélien.
  • En décembre, le Syndicat National des Métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA) a appelé le gouvernement sud-africain à aller au-delà des déclarations de solidarité avec les Palestinien·nes et à prendre des mesures concrètes en rompant les liens diplomatiques avec Israël et en lui imposant des sanctions.
  • En décembre également, le syndicat suédois des dockers, Svenska hamnarbetarförbundet, a voté en faveur d’un « blocus contre la manutention de matériel de guerre en provenance et à destination du régime israélien d’apartheid et de génocide ». Cette décision aura un impact sur les importations suédoises d’armes provenant d’entreprises israéliennes telles que Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armes d’Israël.

Institutions sportives :

La campagne visant à Bannir Israël du sport a atteint de nouveaux sommets :

  • En juillet, de vives protestations, y compris à la télévision, ont suivi l’équipe cycliste sponsorisée par le gouvernement israélien sur les routes du Tour de France, de la Klasikoa au Pays basque, de la Vuelta de España et du Tour of Britain en Angleterre et en Écosse.
  • En juillet, un judoka algérien a refusé de concourir contre un représentant du régime génocidaire israélien lors des Jeux olympiques de Paris. Un judoka tadjik a refusé de serrer la main d’un autre représentant israélien.
  • Les Jeux olympiques de Paris sont devenus les Jeux du Génocide, avec des banderoles dans les stades, des drapeaux descendant en rappel des immeubles, des protestations lors des courses, des lâchers de banderoles, des affiches et des autocollants placardés dans toute la ville, et des graffitis le long de la Seine où la cérémonie d’ouverture a eu lieu en juillet, en dépit d’une forte répression policière.
  • En septembre, le joueur norvégien de haut niveau Ole Sæter a rejeté une offre « incroyablement lucrative » du Maccabi Haïfa en raison du #GazaGenocide d’Israël, déclarant : « Il est inacceptable que les Palestinien·nes ne soient pas en sécurité dans leur propre maison. Il est tout simplement hors de question de jouer dans un pays qui fait ce qu’Israël fait. »
  • Al Amerat SC (Oman) s’est retiré et Qadsia SC (Koweït) a refusé de jouer contre une équipe représentant l’Israël génocidaire lors de la Coupe du Monde 2024 de Beach Soccer en Italie en septembre.
  • En octobre, 3 000 personnes ont manifesté à Udine lors du match de la Ligue des Nations opposant l’Italie à Israël, appelant la FIFA à bannir Israël. Seuls 40 % des billets pour le match ont été vendus.
  • En novembre, les supporter·rices du Paris Saint-Germain ont déployé une immense banderole « Free Palestine » de 50 x 20 mètres lors d’un match de la Ligue des Champions de l’UEFA. Sentant la solidarité croissante avec la Palestine parmi les supporter·rices européen·nes, l’UEFA a refusé les appels à une action disciplinaire, déclarant que la banderole n’était pas « provocante ou insultante ».

Institutions anti-pinkwashing :

Les militant·es et les groupes qui luttent contre le pink-washing ont continué à mettre les droits des Palestinien·nes au premier plan des événements de la Pride à travers le monde :

  • En octobre, l’Association Internationale des Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans et Intersexes (IGLA), une fédération de 1 900 organisations LGBTQIA+ dans 160 pays et territoires, a retiré sa candidature à l’organisation de sa prochaine conférence mondiale à Tel-Aviv, ville de l’apartheid, et a suspendu l’adhésion de l’organisation israélienne Aguda, complice de l’apartheid.
  • En août, la Capitale Pride d’Ottawa, au Canada, a reconnu qu’Israël commettait un génocide à Gaza et s’est engagée à examiner les sociétés sponsors en fonction des priorités de boycott du mouvement BDS.
  • Toujours en août, Austin Pride, au Texas, s’est engagée à évaluer ses sponsors commerciaux « sur la base des critères du mouvement BDS ».

Partis politiques :

Merci d’agir et de rester solidaire de notre lutte non violente contre le génocide israélien et le régime sous-jacent d’apartheid, de colonialisme de peuplement et d’occupation militaire, et pour la liberté, la justice et l’égalité du peuple palestinien !