Une campagne s’engage afin de demander la fin du partenariat entre Science-Po et l’Université Ben Gourion.
Plusieurs membres de Solidaires Etudiants, siégeant au CA, ont fait une remarquable intervention auprès des administrateurs afin de leur expliquer la situation et la nécessité de la fin du partenariat avec l’Université Ben Gourion.
Néanmoins, la convention régissant ce partenariat a été reconduite lors du Conseil d’Administration de l’IEP ce vendredi.
Pour plus d’information, cf le tract ci dessous.
Pour comprendre d’avantage de quoi retourne le partenariat dénoncé, RDV le 30 Mars à 17h30 à Science-Po Bordeaux pour une conférence en présence de Farid Esack, professeur à l’Université de Johannesburg, qui reviendra sur le rôle des universités israéliennes dans le processus colonial.
Le tract :
Pour trouver de l’argent, l’IEP fricotte avec des partenaires privés… pas très fréquentables !
Étudiant, étudiante, as-tu déjà entendu parlé des chaires de l’IEP ? Oui ? Non ? Et bien c’est dommage, car quand on cherche un petit peu dedans, on trouve quelques trucs assez sympathiques…
À l’IEP, on trouve ainsi la chaire Jean Zay (issue de la Fondation du Grand Orient de France), la chaire Défense et Aérospatial (avec le gratin de l’industrie de l’armement français), la chaire GDF Suez, et la chaire Michel Vaisan. Ces chaires permettent à l’IEP de recevoir quelques milliers d’euros fort appréciables en temps de disette budgétaire : 14 500€ pour la seule Michel Vaisan. Le partenaire s’engage en contrepartie à faciliter les stages, les conférences, les échanges avec ses gentils partenaires, « dans un souci permanent d’ouverture au monde et d’attractivité », bien entendu.
Cependant, lorsque l’on creuse un peu, on est un peu titillé-e-s par la nature de nos partenaires, notamment en ce qui concerne la chaire Michel Vaisan. En effet, celle-ci permet aux étudiant-e-s de l’IEP : d’obtenir des bourses pour que des étudiant-e-s de Sciences Po Bordeaux aillent en Israël, pour que des chercheurs et un enseignant travaillant dans des universités israéliennes puissent venir à Sciences Po Bordeaux. Un programme d’échange universitaire tout ce qu’il y a de plus banal me direz vous.
Oui mais voilà, les universités israéliennes ne sont pas isolées du contexte politique et social de l’Etat d’Israël, et soutiennent sa politique raciste et violente.
Ainsi, les universités d’Ariel, de Bar Ilan et le Collège Herzog ont ouvert leur campus en territoire occupés. Certaines facs, à l’image de celle d’Haifa, obligent les étudiant-e-s à faire leur service militaire avant de pouvoir entrer dans l’université. Elles participent aussi à empêcher l’accès à la culture et à l’éducation des Arabes : les tests d’entrée à l’université d’Oranim sont exclusivement en Hébreu alors que l’Arabe est une langue officielle en Israël et la langue maternelle de 25% des étudiant-e-s.
Avec la chaire Michel Vaisan, Sciences Po Bordeaux est partenaire de l’une de ces universités : celle de Ben Gourion (UBG). Lors de l’opération militaire israélienne de 2008-2009, l’UBG a versé une allocation spéciale d’environ 35€ par jour à chaque étudiant-e s’engageant comme réserviste. Elle développe aussi des programmes de recherche d’armement avec RAFAEL (l’autorité israélienne pour le développement d’armes et de technologie militaire) et le ministère de la Défense d’Israël. On rappellera au passage que selon l’ONU, plus de 2000 palestinien-ne-s ont été tué-e-s par l’armée israélienne, lors du massacre de cet été.
Ainsi, dans le cadre de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), nous appelons au boycott universitaire. Nous demandons la fin du partenariat qui lie l’université de Ben Gourion à Sciences-Po Bordeaux.
Nous rappelons d’ailleurs que l’université Ben Gourion a déjà été boycottée, par l’université de Johannesburg. Cette campagne de boycott fut soutenue par de très nombreuses personnes en Afrique du Sud, dont l’archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix 1984.