Le PDG dit qu’il s’agit seulement d’une décision commerciale et que la compagnie ne cède pas à la « terreur financière » du mouvement BDS.
Par Ora Coren, Haaretz – 28 août 2014
Sodastream prendra d’ici deux mois la décision de fermer ou non l’usine de Cisjordanie qui a provoqué une campagne de boycott, désinvestissement et sanctions très médiatisée contre le fabricant d’appareils de boissons basé en Israël, a dit mercredi le PDG Daniel Birnbaum.
La décision du fabricant de boissons israélien n’a rien à voir avec les « terroristes financiers » qui ont organisé le boycott, a dit Birnbaum. La campagne BDS a fait de l’actrice américaine Scarlett Johansson la chérie des sympathisants israéliens lorsqu’elle a quitté sa fonction de représentante d’Oxfam après que l’organisation caritative lui a intimé qu’elle ne pouvait représenter Sodastream si elle devait rester avec Oxfam.
« Les considérations [pour décider de la fermeture de l’usine] seront purement financières et n’incluront pas le boycott européen de la fabrication dans les territoires [occupés] », a dit Brinbaum. « Ils n’incluront pas non plus les appels variés à boycotter les produits de la compagnie à cause de sa localisation à Ma’aleh Adumim. Le boycott est une nuisance, mais ne provoque pas de dommage financier sérieux. Nous ne cédons pas au boycott. Nous sommes sionistes ».
Le fabriquant d’appareils à soda domestiques — qui a perdu plus de 35% de sa valeur dans la dernière année, a rapporté l’organe d’information financière The Street le 19 août — ne cèdera pas aux exigences des boycotteurs, a dit Brinbaum.
« Nous ne cédons pas à la terreur », a-t-il dit.
La fermeture possible de l’usine de Cisjordanie, située dans la zone industrielle de Mishor Adumim, près de Jérusalem, résulte de l’extension de l’activité dans une nouvelle usine au Neguev, dans la ville de Lehavim. Même si l’usine de Mishor Adumim reste ouverte, Sodastream pourrait aussi décider d’ici deux mois d’y réduire l’activité. La compagnie transfère plusieurs lignes de production de Mishor Adumim, où les appareils à boissons sont fabriqués, à Lehavim.
Sodastream a déjà licencié entre 100 et 200 ouvriers de l’usine de Cisjordanie. Il s’y trouve maintenant 1100 employés, dont 850 sont des Arabes israéliens ou des Palestiniens.
La compagnie a aussi une usine en Galilée et une autre à Ashkelon, ainsi que 20 autres usines dans le monde.
Birnbaum a dit que SodaStream prévoit de réduire les coûts de l’appareil à faire des sodas de 4% s’il devient plus efficace. Mais les nouvelles ne sont pas toutes riantes.
Dans un rapport récent sur ses revenus, la compagnie a révisé à la baisse son revenu attendu, disant qu’elle s’attend à une hausse de 5% au lieu de 15%. Au début du mois, The Street a rapporté que la compagnie continuait à montrer une marge de profit plus basse et avait échoué à étendre sa portée en Amérique du nord.
En août également, la société de gestion Soros de George Soros a vendu sa participation à la compagnie.
Source : http://www.haaretz.com/business/.premium-1.612799
Traduction: Catherine G. pour BDS France
Un passage qui vaut de l’or:
« Le boycott est une nuisance, mais il ne cause pas de dommages financiers sérieux. Nous ne cédons pas au boycott. Nous sommes des sionistes » –PDG de SodaStream.
J’ai déjà dit que le mouvement BDS devrait envoyer à Scarlett Johansson une boîte de chocolats Godiva pour son rôle significatif (même si non intentionnel) dans la promotion du mouvement BDS et dans ses succès, le tout pro bono. Je pense que nous devons envoyer au PDG de Sodastream une boîte de friandises de luxe encore plus grande pour nous fournir si explicitement la logique à l’œuvre derrière le boycott d’Israël.
En septembre 2013, avant que la campagne BDS contre Sodastream ne batte son plein, l’action de la compagnie était à peu près à 68$. Maintenant elle vaut environ 34 $. C’est une perte de valeur de 50% !
Donc quand le ou la PDG d’une compagnie complice ciblée, si efficacement, par BDS voit l’action de sa compagnie tomber de 50% et décide, en conséquence, d’ôter ce qu’il ou elle perçoit comme la cause de cette campagne, bien sûr, c’est une décision commerciale ! Est-ce que nous avons jamais dit autre chose ?
Une correction à l’information de l’article ci-dessous: Soros s’est désinvesti de SodaStream durant le premier trimestre 2014, et non en août, comme nous le savons directement des partenaires de Soros. Mais la fondation et société de gestion n’a jamais eu le courage d’annoncer publiquement le désinvestissement, ce qui a poussé le mouvement BDS à le révéler aux médias au début du mois [d’août].
Omar Barghouti