Gianluca Mezzofiore – IB Times
La société de sécurité qui est sous le feu des critiques après la mort d’un détenu palestinien, confirme le retrait de son siège d’accords concernant les prisons et la police.
La plus grande société de sécurité du monde, G4S, a réitéré son engagement à mettre fin à des contrats clés en Israël après les pressions exercées par les groupes propalestiniens, dans un geste que certains économistes suggèrent qu’il pourrait augurer son retrait total du pays.
« G4S serait-elle la prochaine société à céder ? » a déclaré Kean Marden, analyste chez Jefferies, au Financial Times après que G4S ait déclaré qu’elle réduirait sa participation dans les colonies à l’intérieur des territoires palestiniens occupés.
« Le conflit israélo-palestinien a posé des problèmes pour les réputations. La dissolution possible de G4S Israël pourrait être annoncée dès la journée des investisseurs du 25 juin » a indiqué Jefferies.
La société britannico-danoise, qui emploie 6000 personnes en Israël, a confirmé qu’elle ne renouvellera pas ses contrats sécurité pour la prison d’Ofer, en Cisjordanie, ainsi que pour des checkpoints et des postes de police en Cisjordanie, quand ils arriveront à terme en 2015.
La décision initiale remonte à 2011 mais elle a été confirmée à la suite de nouvelles manifestations du mouvement BDS, dont les campagnes pour le boycott d’Israël et de l’entreprise qu’il accuse de complicité dans les violations du pays du droit international.
G4S a déclaré au FT qu’elle veillait à ce que ses pratiques en Israël restent conformes à sa politique d’éthique dans les affaires, elle résiliera les contrats « qui concernent la révision de l’équipement sécurité pour un petit nombre de checkpoints, une prison et un bureau de police en Cisjordanie ».
« G4S réagit à la quantité énorme de pressions publiques auxquelles elle est confrontée à travers l’Europe et dans le monde arabe pour sa profonde complicité dans les violations israéliennes du droit international en réitérant sa position actuelle avec son intention de se retirer de certains de ses contrats dans les colonies illégales israéliennes », a déclaré à IB Times UK, Zaid Shuaibi, porte-parole du Comité national palestinien pour le Boycott, Désinvestissement et Sanctions.
Toutefois, la société continuera la maintenance des systèmes sécurité dans d’autres sites à l’intérieur d’Israël, notamment celle des caméras et des salles de contrôle dans les prisons où des Palestiniens sont détenus.
« Même si G4S résilie les contrats qu’elle a cités, elle restera impliquée dans la fourniture de services dans des entreprises et chez des particuliers à l’intérieur des colonies illégales israéliennes et dans des prisons à l’intérieur d’Israël où des Palestiniens sont détenus illégalement et soumis à la torture », a dit Shuaibi.
Le cas d’Arafat Jaradat, décédé après avoir été détenu dans la prison Meggido en Israël, en février, et qui aurait été soumis à la torture au centre d’interrogatoires d’al-Jalameh, a provoqué de vives réactions contre l’équipement de G4S parmi des groupes de défense des droits humains.
Au Congrès des syndicats écossais, les délégués ont organisé une manifestation contre la société dans le but de la contraindre à abandonner ses contrats en Israël. Le Congrès a voté son soutien aux appels palestiniens pour un boycott de la multinationale.
Dix-neuf organisations des droits de l’homme au Maroc, en Égypte, au Liban, en Jordanie et Palestine ont publié une déclaration appelant à l’exclusion de G4S des contrats dans l’Union européenne. Les cinéastes Ken Loach et Mike Leigh ont adressé une lettre à la BBC l’invitant à « reconnaître qu’il y a un intérêt public dans l’exclusion de G4S du processus des appels d’offres ».
« G4S a déjà perdu des contrats avec des universités, des banques et des organismes de bienfaisance à travers l’Europe, suite à la colère de l’opinion au sujet de son partenariat avec le gouvernement israélien » a dit Shuaibi.
« G4S risque de perdre bien plus que un pour cent des revenus globaux qu’elle réalise en Israël si elle continue d’être impliquée dans les violations israéliennes des droits de l’homme. »
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22 avril 2013 – International Business Times – traduction : Info-Palestine/JPP