Qu’est-ce que la campagne BDS ?
La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) a été lancée par la société civile palestinienne en 2005, suite à des dizaines d’années de lutte contre Israël et sa politique d’apartheid. Les Palestiniens font appel aux citoyens de conscience du monde, afin que prenne fin le plus long conflit de l’histoire récente, en leur demandant de boycotter tous les produits israéliens, mais aussi de pratiquer un boycott sportif, culturel et universitaire. Ils nous demandent également de faire pression sur les entreprises étrangères, notamment européennes, afin qu’elles arrêtent leur collaboration avec cet Etat criminel. Enfin, ils nous demandent de faire appliquer par nos Etats les sanctions qui auraient dû être appliquées depuis des dizaines d’années devant ce déni de droit intolérable. Il apparaît aujourd’hui que, loin des grands débats théoriques, la campagne BDS est une arme efficace pour faire plier Israël, d’autant que nous ne pouvons rien attendre de l’Onu ou des autres pays.
Voir aussi : Pourquoi la campagne BDS ?
Quelles sont les revendications de la campagne BDS ?
La campagne BDS demande tout simplement l’application du droit international, à savoir: (1) le droit au retour pour tous les réfugiés; (2) la fin de la colonisation, de l’occupation, du blocus de Gaza et le démantèlement du Mur; (3) la fin de l’apartheid pour les Palestiniens de 48 (dits « Arabes israéliens »).
Voir aussi le texte de l’Appel palestinien au BDS.
Le domaine culturel ne devrait-il pas être exclu ?
L’Etat israélien utilise l’art et la culture pour tenter de redorer son blason: il finance profusion de festivals d’art et de littérature, de tournées de musiciens ou de troupes de danse, etc. Les artistes israéliens, comme les intellectuels en général, participent aux débats politiques de leurs pays. Les artistes palestiniens sont discriminés en tant que Palestiniens, mais également en tant qu’artistes, avec moins d’accès aux ressources financières pour créer et diffuser leurs œuvres. La politique israélienne, au-delà d’un simple favoritisme budgétaire, tente d’éteindre la résistance palestinienne en niant sa culture. Les artistes de Gaza n’obtiennent jamais de visa pour se rendre à l’étranger et, en janvier 2009, l’armée israélienne a bombardé et entièrement détruit l’Ecole de Musique de Gaza. Certains intellectuels, tels que Ghassan Kanafani ou Naji Al Ali, furent assassinés par les services secrets israéliens. D’autres, tels que Annemarie Jacir, Cat Stevens ou Noam Chomsky, se sont vus refuser le droit d’entrer en Israël. Les artistes ont joué un rôle clé pour isoler le régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980, alors même que les gouvernements occidentaux poursuivaient leurs relations diplomatiques et économiques, dans une complicité criminelle. C’est la même démarche que nous espérons voir se réaliser aujourd’hui.
Voir aussi le Boycott culturel.
Seuls les produits des colonies sont illégaux, alors pourquoi boycotter tous les produits israéliens ?
D’abord, les discriminations que nous dénonçons touchent également les Palestiniens à l’intérieur des frontières d’Israël. Ensuite, la résolution 194 de l’ONU stipule le respect et la mise en œuvre du droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs maisons, y compris à l’intérieur des frontières de 1948. Enfin, dans sa dimension coloniale, c’est bien l’Etat d’Israël, son armée et ses entreprises qui sont responsables et qui profitent économiquement de l’occupation de tous les territoires illégaux, de la construction du Mur, du blocus de Gaza etc. A l’époque de l’Apartheid, n’aurait-il pas été absurde de ne boycotter que les bantoustans et pas le Cap, Johannesburg ou Pretoria? Pour plus d’informations sur ce sujet, voir: http://www.whoprofits.org/
Est-ce que le boycott sert à quelque chose ?
En Afrique du Sud, dans les années 1980, la pression internationale a été suffisamment forte pour créer un changement politique et juridique important. C’est le même processus qui se développe aujourd’hui.
Comment rejoindre la campagne BDS ?
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