Après avoir été franchisée Europcar, la société israélienne Albar a cessé ses activités en Cisjordanie occupée. Europcar rejoint ainsi d’autres multinationales qui ont mis fin à leurs opérations dans les colonies israéliennes illégales en territoire palestinien occupé.
Europcar Groupe S.A. (Europcar) est une société française de location de véhicules, leader du secteur de la location en Europe avec 19% du marché. Elle opère dans 133 pays dans le monde, la plupart du temps par des contrats de franchise avec des sociétés locales.
Albar Mimunit Services Ltd (Albar) est une des sociétés israéliennes de leasing et de location de voitures en Israël. Elle fait partie du groupe Elezra, conglomérat israélien propriété de Eli Elezra, qui compte des activités immobilières, automobiles et assurancielles. Albar propose des locations de voitures de courte durée, du leasing à long terme, de la vente de voitures, du crédit à la consommation, des services routiers, des garages et de l’assurance automobile, entre autres.
En 2017, la filiale d’Albar pour la location de courte durée, Albar Car Fleet Ltd, a signé un contrat avec Europcar pour devenir la franchise exclusive d’Europcar en Israël. En septembre 2017, le contrat a été activé et Albar a renommé son service de location de voitures Europcar-Albar. Avant 2017, Albar était le franchisé israélien de la société américaine de location Dollar/Thrifty, une filiale de Hertz.
Selon le centre de recherche israélien Who Profits (Qui tire du profit ?) et de nos propres recherches, Albar avait des antennes de location dans deux colonies illégales en Cisjordanie occupée, Beitar Iliit et Modi’in Illit. Les deux antennes étaient toujours en activité sous la marque Europcar pas plus tard qu’en décembre 2017 mais elles ont été récemment fermées. Un représentant d’Albar a confirmé que la société n’a aucune autre antenne dans le territoire palestinien occupé.
La fermeture de ces deux antennes représente un désinvestissement d’Europcar de la colonisation illégale et de l’occupation israélienne dans son ensemble. Europcar rejoint ainsi la liste qui s’allonge d’autres groupes multinationaux déjà retirés, au cours des années récentes, de l’activité de colonisation– une norme émergente sur les droits humains dans l’activité économique. Cette liste comprend Assa Abloy, CRH, Dexia, G4S, Orange, Unilever, Veolia, Vitens, et d’autres.
Le contexte
Comme cela a été réaffirmé en 2016 par la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU, les colonies israéliennes constituent une « violation flagrante du droit international. Selon les Principes Guides de l’ONU sur l’Activité Économique et les Droits Humains, les entreprises ont une obligation de respect des droits humains internationalement reconnus. La résolution 31/36 du Conseil des Droits Humains de l’ONU a appelé les entreprises à « éviter de contribuer à l’installation ou au maintien de colonies israéliennes » et a chargé le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits Humains de produire une base de données des entreprises impliquées dans ces activités. En février 2018, le Bureau du Haut Commissaire a fait savoir que 206 sociétés avaient été identifiées dont trois françaises.
Source: Investigate
Traduction SF pour BDS France