Décision inédite de la Conférence des recteurs d’université en Espagne de tenir Israël et ses institutions complices pour responsables du génocide israélien à Gaza et de son régime sous-jacent d’apartheid colonial.
La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) salue la décision inédite de la Conférence des recteurs d’université en Espagne (CRUE) de « suspendre les accords de collaboration avec les universités et les centres de recherche israéliens qui n’ont pas exprimé un engagement ferme en faveur de la paix et du respect du droit humanitaire international ».
Aucune université israélienne ne remplit ces conditions, comme l’ont minutieusement démontré de nombreux chercheur-ses, dont l’anthropologue israélienne Maya Wind, dans son livre récemment publié, Towers of Ivory and Steel (Tours d’ivoire et d’acier). La décision de la CRUE, qui regroupe les directeur-ices de 50 universités publiques et de 26 universités privées espagnoles, témoigne d’un engagement en faveur du droit international et de la liberté académique.
La Cour internationale de justice (CIJ) a statué qu’Israël commettait vraisemblablement un génocide à l’encontre des 2,3 millions de Palestinien-nes de Gaza. Israël a défié les mesures provisoires de la CIJ visant à mettre fin à tous les actes génocidaires et la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et des dizaines d’experts des droits de l’homme ont appelé à des sanctions ciblées contre Israël, notamment en matière de coopération scientifique et technologique.
Alors qu’Israël intensifie son plan de recours à la « force extrême » contre 1,4 million de Palestinien-nes déplacé-es à Rafah, dans la bande de Gaza assiégée, cette prise de position des directeur-ices d’universités espagnoles pour mettre fin à la complicité avec les crimes d’Israël est une mesure significative que toutes les universités internationales devraient suivre.
Haidar Eid, survivant du génocide et professeur associé de littérature post-coloniale à l’université Al-Aqsa de Gaza, a commenté l’événement,
La décision de la Conférence des recteurs d’université en Espagne de mettre fin aux liens avec les universités israéliennes est une mesure historique et concrète visant à tenir Israël, et ses institutions universitaires complices, responsables du génocide dont nous, Palestinien-nes, sommes victimes à Gaza.
Israël a tué certains de mes étudiant-es et collègues et a détruit mon université, comme il a détruit toutes les universités de Gaza. Pendant ce temps, les universités israéliennes se vantent ouvertement d’apporter un soutien matériel au génocide actuel et au système d’apartheid vieux de plusieurs décennies. La décision des universités espagnoles et les soulèvements étudiants qui ont conduit à cette décision nous donnent l’espoir que la justice peut prévaloir et prévaudra.
Les universités israéliennes ont une longue histoire bien documentée de soutien actif au régime israélien d’occupation militaire, de colonialisme de peuplement et d’apartheid. Au cours des derniers mois, elles ont également soutenu, en paroles et en actes, le génocide israélien contre les Palestinien-nes de Gaza, notamment en fournissant « divers équipements logistiques à plusieurs unités militaires ».
Dans le cadre de ce que le rapporteur spécial des Nations unies, Balakrishnan Rajagopal, a qualifié de « meurtre de l’apprentissage », ou scolasticide, Israël a détruit ou endommagé toutes les universités de Gaza, notamment en plaçant des explosifs dans des campus vides dans le but de les raser, et après que certains aient été occupés et utilisés comme bases militaires et centres de détention. Il a également bombardé des centaines d’écoles palestiniennes, gérées pour la plupart par l’UNRWA.
15 grandes universités palestiniennes ont appelé les universitaires internationaux et les institutions académiques à isoler les universités israéliennes car « elles ont été indispensables au régime d’oppression coloniale et d’apartheid, complices de graves violations des droits de l’homme, notamment en développant des armes, des doctrines militaires et des justifications juridiques pour le ciblage massif et aveugle des Palestinien-nes ».
La décision de la CRUE intervient alors que des campements d’étudiant-es s’étendent sur les campus universitaires espagnols, faisant écho aux voix des étudiant-es du monde entier qui soutiennent l’appel palestinien à mettre fin aux liens institutionnels avec les entreprises complices et les universités israéliennes. Le Conseil de l’Université de Barcelone a également voté cette semaine pour mettre fin à tous les liens avec les institutions académiques et les entreprises israéliennes complices du génocide israélien à Gaza.
PACBI appelle toutes les universités internationales à reproduire ces mesures significatives prises par les responsables des universités espagnoles et à mettre fin aux liens avec les entreprises et les universités israéliennes complices du génocide israélien et de son régime sous-jacent d’apartheid colonial vieux de plusieurs décennies.
