Communiqué EELV
N’oublions pas le peuple palestinien
Et rappelons à toute occasion son droit légitime à un Etat
Pour défendre pacifiquement ce droit, Layli a brandi un drapeau palestinien le 25 octobre dernier, à Chalon , pendant le match de basket opposant l’Elan et le Maccabi Tel Aviv. Cet acte non violent lui a valu d’être molesté, arrêté, emprisonné et présenté à un juge. Il passera en procès au Tribunal de grande instance (TCI) de Chalon le 9 novembre à 15h.
Pour dénoncer ce traitement et la négation du droit d’opinion et de manifestation EELV 71 s’associe au rassemblement prévu le 9 novembre à 15h devant le TCI . Il rappelle aussi que la France est un Etat de droit dans lequel la police se doit de faire respecter la sécurité de tous les citoyens. Comment dès lors accepter une collaboration avec les services secrets israéliens, au service d’une politique d’oppression et de discrimination, qui tente d’importer sur notre territoire le modèle de quasi apartheid entre juifs et non juifs qu’elle prétend imposer, mettant en danger les uns et les autres.
Alors que le règlement du conflit israélo-palestinien est une des clés de la stabilité au Proche et au Moyen Orient, facteur de sécurité pour tout le bassin méditerranéen, par sa politique du « fait accompli » le gouvernement israélien bafoue les résolutions internationales et renvoie aux calendes grecques tout processus de négociation.
La colonisation se poursuit à un rythme accéléré, morcelant le peu qu’il reste des terres palestiniennes, rendant de plus en plus difficile la création de deux états. Un récent projet de loi propose même de légaliser les colonies sauvages. Les punitions collectives, le blocus économique, les arrestations et détentions arbitraires sans jugement et prolongées indéfiniment (*), la répression brutale du mouvement de résistance populaire et pacifique, les assassinats sont autant d’obstacles à la résolution du conflit.
La France et l’Union européenne doivent tirer les conséquences de l’échec de leur stratégie tolérant une impunité à l’égard de la politique israélienne depuis des décennies. Ce favoritisme, au lieu de faciliter la paix, pousse le gouvernement israélien à l’intransigeance absolue et nous entraîne inexorablement vers le chemin de la guerre. On mesure pourtant hélas l’échec de la solution militaire en Afghanistan et en Irak, ainsi que les conséquences maliennes de la guerre en Libye. Seuls les fanatiques et les intégristes ont tiré profit de ces interventions.
Nous demandons qu’à l’occasion de la visite du premier ministre israélien Netanyaou, la France rappelle son opposition ferme à la politique de colonisation. Nous exigeons que s’applique le droit international sur les accords économiques concédés par l’Europe à Israël, sans garantie pour les territoires occupés et en contradiction avec les principes de l’Union.
Nous attendons aussi que le Président Hollande tienne la cinquante-neuvième proposition du candidat Hollande et qu’il soutienne à l’ONU la reconnaissance internationale de la Palestine comme « Etat non membre », de même que la France a voté oui pour son adhésion à l’UNESCO en 2011, rendant ainsi justice au peuple palestinien.
La reconnaissance de l’Etat de Palestine aux Nations Unies ne résoudra pas pour autant tous les problèmes, mais permettra une nouvelle donne diplomatique et politique pour s’engager dans la voie de la négociation et de la paix entre deux états et sous égide internationale.
Marie-Claude Colin Cordier porte-parole EELV 71
(*) La politique israélienne vis à vis des sportifs palestiniens n’a rien de « fair play » . Le jeune footballeur palestinien, Mahmoud Sarkak, a été libéré après trois ans d’incarcération et près de trois mois de grève de la faim. Arrêté en juillet 2009 par les forces israéliennes alors qu’il rejoignait son club au terminal d’Erez, entre la bande de Gaza et le territoire israélien, il n’a jamais été présenté devant un juge.