Plus de 2000 universitaires européens et 45 organisations ont signé une pétition demandant que la Commission européenne mette fin au traité d’association entre Israël et l’Union européenne, retirant ainsi un pilier du soutien financier européen aux institutions israéliennes qui sont complices de violations des droits humains.
Communiqué de presse :
La guerre d’Israël contre Gaza a causé morts et destructions à des niveaux jamais vus auparavant parmi le peuple palestinien, qui souffrait déjà de décennies d’une occupation illégale et d’un apartheid. Les institutions universitaires israéliennes continuent à jouir d’un statut privilégié de partenaires de la science européenne, recevant plus de 2,6 milliards d’euros de subventions de recherche européennes depuis 2007, dont plus de 120 millions d’euros depuis octobre 2023. Ces schémas de financement soutiennent directement des projets de développement de l’armée israélienne et de ses capacités en armement. Ce soutien continue, alors que le traité d’association entre l’Union européenne et Israël stipule clairement qu’Israël doit respecter et défendre les droits humains. Plus de 2000 universitaires européens et 45 organisations ont signé une pétition demandant à la Commission européenne de mettre fin à cette association, et de retirer ainsi un des principaux piliers du soutien financier européen aux institutions israéliennes, qui sont complices de violations des droits humains.
Des preuves plausibles des crimes d’Israël ont été trouvées et continuent à être recherchées par deux cours internationales — la Cour pénale internationale (CPI), la Cour internationale de justice (CIJ) — et par les Nations Unies, qui considèrent maintenant qu’Israël est une entité « commettant des violations contre les enfants ». Alors que les gouvernements en Occident et ailleurs sont restés étonnamment silencieux et complices, l’opinion publique mondiale a évolué et est de plus en plus compatissante à la détresse des Palestiniens. La communauté universitaire, en Europe et ailleurs, étudiants et personnel à la fois, a été à l’avant-poste d’un mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, demandant aux universités, aux institutions culturelles et aux gouvernements de « rompre les liens » avec Israël. De fait, le génocide se déroulant à Gaza est aussi un génocide culturel, scientifique et universitaire : toutes les universités de Gaza ont été délibérément annihilées par l’armée israélienne et des milliers d’étudiants et d’universitaires palestiniens ont été tués ou blessés.
Dans le même temps, les universités israéliennes, loin d’être des piliers de la « liberté académique » ont été des parties intégrantes du projet israélien de colonialisme de peuplement depuis leur conception, comme l’a démontré par exemple l’anthropologue Maya Wind. Elles produisent des connaissances qui cherchent à normaliser et à légitimer les crimes commis par l’État d’Israël, développent des technologies et des stratégies qui sont déployées par l’armée israélienne contre les Palestiniens et sapent la liberté académique en réprimant les voix juives et arabes critiques dans leurs propres institutions. Pourtant, Israël continue à jouir d’un accès aux subventions de recherche de l’Union européenne en tant que « pays associé » privilégié dans le programme Horizon Europe et dans d’autres programmes. Plus frappant encore, ces subventions soutiennent de nombreux projets qui, loin d’avoir des objectifs de « science pure », ont des liens directs avec le complexe militaro-universitaire israélien, finançant armes et développement militaire.
Si la pétition concerne les liens institutionnels entre l’Europe et les institutions israéliennes, elle demande aussi le maintien du soutien d’universitaires individuels basés en Israël — afin d’aider à protéger les jeunes universitaires et les universitaires critiques de l’occupation israélienne. Elle demande aussi un soutien politique, scientifique et financier de l’Europe dans la reconstruction du monde universitaire palestinien. Ce faisant, la pétition vise à sauvegarder la liberté académique des universitaires en Palestine, en Israël et en Europe : il est remarquable que parmi les plus de 2000 signataires, 500 universitaires ont souhaité exprimer leur soutien à la pétition de manière anonyme, à cause d’inquiétudes justifiées sur la répression du discours en faveur de la Palestine et contre le génocide dans de nombreuses institutions culturelles européennes.
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