Cette organisation de normalisation israélienne est intellectuellement malhonnête et cherche à blanchir le génocide israélien en cours à Gaza.
La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), membre fondateur du mouvement BDS, appelle les personnes, les organisations et les syndicats consciencieux du monde entier à ne pas s’engager dans Standing Together, une entreprise de normalisation israélienne qui cherche à détourner l’attention du génocide israélien en cours à Gaza et à le blanchir.
En essayant de présenter Israël comme un État tolérant, diversifié et normal, et en mettant l’accent sur la « haine » plutôt que sur l’oppression comme problème, cette organisation est intellectuellement malhonnête et carrément complice. Elle joue un rôle clé dans la stratégie de propagande internationale d’Israël à l’heure actuelle. C’est ce qui ressort des efforts soudains du groupe et de sa visibilité à l’étranger pour amener le monde à s’engager dans des récits israéliens complices au moment même où Israël est jugé par la Cour internationale de justice pour génocide à Gaza et où les Palestiniens appellent à l’isolement de l’Israël de l’apartheid en réponse à ce génocide.
Standing Together part du principe qu’une maison commune peut être construite pour les Palestiniens et les Israéliens s’ils refusent « la haine et choisissent l’empathie ». Il prétend mobiliser les citoyens juifs et palestiniens d’Israël dans la poursuite de « la paix, l’égalité et la justice sociale et climatique », mais il ne mentionne même pas l’éléphant dans la pièce : le régime israélien de colonisation et d’apartheid, vieux de 75 ans, qui est à l’origine du « conflit » et de la violence. Cette approche rappelle les suggestions moralement erronées faites aux Sud-Africains résistant à l’apartheid dans le passé pour qu’ils évitent la « haine » et le « conflit » et embrassent la paix et l’empathie, sans pour autant appeler à la fin de l’apartheid.
Standing Together ne reconnaît pas le crime contre l’humanité que constitue l’apartheid israélien, aujourd’hui documenté comme tel non seulement par les activistes et les organisations palestiniennes, mais aussi par les principales organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch. Au lieu de cela, elle se contente d’un discours sur la « fin de l’occupation », et même dans ce cas, elle adopte un cadre qui considère les Israéliens et les Palestiniens comme responsables à part égale de la réalité oppressive. Ce faisant, cette organisation crée une fausse parité entre l’oppression structurelle des occupants israéliens et celle des Palestiniens opprimés et colonisés. Cette normalisation permet d’éviter les discussions sur la responsabilité morale et juridique des États, des institutions et des entreprises, qui doivent mettre fin à leur complicité respective dans le système d’injustice d’Israël, en particulier à l’heure où ce dernier perpètre le génocide le plus visible au monde contre 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza occupée et assiégée.
En outre, plutôt que de demander la fin du génocide et du régime d’apartheid sous-jacent, et d’exiger que ceux qui participent à ces deux phénomènes rendent des comptes, Standing Together continue à répéter les arguments sionistes « libéraux » de dialogue et de coexistence non éthique – fondée sur une relation maître-esclave plutôt que sur la justice, les réparations et l’égalité totale – qui servent de feuille de vigne pour ce que B’Tselem a appelé « la suprématie juive du Jourdain à la mer Méditerranée ».
PACBI est un élément clé de la direction palestinienne du mouvement mondial BDS, soutenu par une majorité de la société palestinienne dans la Palestine historique et en exil, y compris des entités représentant les citoyens palestiniens de l’Israël d’aujourd’hui. Nous reconnaissons la normalisation comme une stratégie clé de l’État israélien, et donc comme une forme de violence commise contre notre peuple, par laquelle l’État israélien tente de coloniser nos esprits et de faire en sorte que l’occupation, l’apartheid et le colonialisme de peuplement paraissent normaux. En réponse, l’anti-normalisation est une tactique importante qui appelle les gens à refuser de participer à des projets, des événements ou des activités qui promeuvent la normalité de l’État israélien en tant qu’entité légitime ou qui créeraient une parité dans la relation entre l’oppresseur et l’opprimé. Nous demandons donc aux personnes et aux groupes consciencieux du monde entier de s’abstenir de s’engager avec cette organisation qui cherche à détourner l’action efficace et urgente nécessaire pour mettre fin au génocide israélien en cours et démanteler son régime d’apartheid, perpétuant l’oppression brutale des Palestiniens par Israël. Toute justice différée est un déni de justice.
