Le 31 mai 2024, le gouvernement français a signifié aux organisateurs du salon Eurosatory l’exclusion de 74 exposants israéliens soupçonnés de participer à des crimes de guerre.
Le 6 juin, après s’être déclaré incompétent pour intervenir dans la conduite des relations internationales de la France, le tribunal de Bobigny avait accepté d’étendre l’exclusion initiale à tout représentant, courtier, intermédiaire, ou société écran des exposants israéliens. Le 18 juin, la Cour d’appel de Paris a annulé ces dispositions, arguant que si c’est ce qu’il avait voulu, « ces mesures auraient pu être prises par le gouvernement français ».
Néanmoins, l’exclusion initiale prévaut, quoi qu’en dise le tribunal de commerce et les organisations pro-israéliennes, et les stands de ces entreprises restent vides au salon Eurosatory.
Pour s’en assurer, nous appelons à un rassemblement :
Vendredi 21 juin à 12h, devant le Salon Eurosatory
au Parc des expositions de Villepinte (RER B)
Cette bataille judiciaire est donc une demi victoire, qui s’ajoute à celle d’avoir mis en lumière ce commerce de la mort, d’avoir obtenu une couverture médiatique et une résonance diplomatique qui ne resteront pas sans impact sur les travailleurs de l’armement ainsi que sur le grand public.
La Campagne BDS France qui, dès la première étape, avait apporté son soutien la coalition ayant porté l’assignation (ASER, AFPS, Stop Fuelling War, Al Haq), et soutenue par plusieurs collectifs et organisations, en appelle à votre solidarité pour les frais de justice :
https://www.cotizup.com/justice-eurosatory
Les associations requérantes et les collectifs qui les soutiennent veulent interpeller le président de la République et le ministère des armées sur les engagements internationaux de la France en matière de commerce des armes, et sur la complicité des entreprises d’armement françaises qui contribuent au génocide en cours. En effet, nous avons appris que Thalès vendait encore des composants électroniques pour équiper les drones armés israéliens en décembre 2023, soit en plein génocide.1
Un autre rapport révèle que depuis 4 ans, des institutions financières européennes ont accordé 36 milliards d’euros de prêts et de garanties, et détiennent 26 milliards d’euros d’actions et d’obligations dans des entreprises qui vendent des armes à Israël. La banque française BNP Paribas est de loin le principal bailleur de fonds des entreprises qui ont vendu des armes à Israël, avec 5,7 milliards d’euros de prêts et de garanties depuis 2021. Parmi les autres grands investisseurs identifiés par le rapport figurent les banques Crédit Agricole, Deutsche Bank, Barclays et UBS2.
Plus généralement, la Campagne BDS France se réjouit du succès de la campagne Stop Arming Israel France, de son Contre Salon organisé à Montreuil3, de ses actions de sensibilisation auxquelles un grand nombre de personnes se joint, dont sept qui ont été arrêtées cette semaine parce qu’elles protestaient contre l’implication d’une autre entreprise française, Exxelia.
Nous n’oublions pas qu’un génocide se poursuit sous nos yeux depuis 8 mois, et que la France participe à ce génocide en livrant des composants à l’armée génocidaire. Voilà aussi pourquoi la question palestinienne est si centrale en France, et pourquoi la campagne contre le commerce des armes est si essentielle…