Ohad Naharin, directeur du ballet israélien Batsheva, contesté par la Campagne BDS France lors de la saison croisée France- Israël, prétend être un opposant au régime d’apartheid israélien. Vous trouverez ci-dessous quelques informations sur les financeurs de cette compagnie.
Il y a trois financeurs publics:
1 -Le Ministère de la Culture
2 – La Mairie de Tel Aviv
3 – La Division des Affaires Culturelles et Scientifiques du Ministère des Affaires étrangères. Dans la présentation de cet organisme, des passages particulièrement révélateurs de l’esprit qui anime ce ministère. En voici quelques uns :
* »Après presque 50 ans de lutte et de conflit, Israël a enfin atteint le stade de la normalisation. Des traités de paix avec l’Égypte et la Jordanie et des accords de paix entre Israël et l’OLP ont déjà été signés.
* »Dans le contexte du monde en mutation, le gouvernement israélien insiste sur le rôle de la culture, de la science et de l’économie en tant que moyen important de développer les relations avec les pays du monde. Le ministère israélien des Affaires étrangères les considère comme la carte de visite de l’État. À partir de 1994, il a publié une nouvelle directive exigeant une activité culturelle, universitaire et scientifique accrue sur la scène internationale. »
* »LA CULTURE À L’ÈRE DE LA PAIX
Alors qu’Israël passe d’une époque de confrontation à une ère de paix et de coopération, nous accordons une importance accrue à la qualité de ce qu’Israël a à offrir dans les domaines de la culture, de la science, de l’éducation et des affaires universitaires. N’ayant plus l’image d’un peuple assiégé, d’un pays excellant principalement en matière de défense et de sécurité, Israël peut désormais se concentrer davantage sur son excellence culturelle et scientifique. À la lumière de ce changement, le ministère des Affaires étrangères se concentre de plus en plus sur la tâche de porter les produits de l’intellect et de la créativité israéliens à l’attention de la communauté mondiale.«
À travers ce florilège, on voit bien que les artistes qui sollicitent et obtiennent ce financement deviennent des « cartes de visite » pour promouvoir l’image d’un état qui prétend être tout le contraire de ce qu’il est en réalité (pacifique, entouré d’états amis et, au sein duquel, il n’existe aucun « problème palestinien »).
Et pour conclure avec ce sinistre ministère, un autre extrait témoignant d’un cynisme qui apparaît difficilement dépassable:
« Tout comme l’attention du monde entier a été portée aux conflits de la région du Moyen-Orient, il en va de même du grand intérêt international pour le processus de paix et ses fruits. « ……
Des milliers de morts à Gaza, la construction d’un mur de la honte, une colonisation galopante, des prisonniers politiques par milliers dont des centaines d’enfants etc. …. qui pourrait, en effet, rêver de plus beaux fruits ????
Source: Ministère des affaires étrangères d’Israël
Parmi les financeurs privés, on notera:
– Les banques Hapoalim et Leumi qui font partie des banques israéliennes participant directement à la colonisation (financement de constructions dans les colonies, ouverture d’agences dans les colonies …). Ces banques israéliennes et quelques autres sont dénoncées dans le rapport sur Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne
-la Société Eastronics: d’après son site internet, cette entreprise fournit des systèmes de sécurité utilisés dans les check points.
– La Fondation Dalia et Eli Hurvitz: Eli Hurvitz décédé en 2011, grand entrepreneur et homme d’affaire israélien est le fondateur de la société pharmaceutique TEVA qu’il a dirigé jusqu’en 2002, avant d’en devenir président du Conseil d’Administration jusqu’en 2010. Il a été président de plusieurs conseils d’administration de sociétés dont celui de la banque Leumi (1986 à 1987) ou celui de Magal Security System (1992 à 1994) société fabricant des systèmes de sécurité (caméras de surveillances, par exemple) utilisés sur des grillages ou des murs de protection …. Bien que le site de Magal ne le précise pas, il y a tout lieu de penser que ces petits bijoux technologiques sont utilisés sur le « mur de sécurité ». La biographie d’Eli Hurvitz précise encore que ce personnage était profondément attaché aux principes du sionisme et qu’il s’est engagé dans l’armée et qu’il a, ainsi, participé à toutes les guerres (Sinaï, guerre des six jours, guerre du Kippour ….)
Source: About Eli Hurvitz
Les institutions et les personnes qui soutiennent Ohad Naharin n’entrent donc pas dans la catégorie des critiques de la politique d’Israël.
Voir aussi sur le site BDS France :