Un gala organisé par une association francophone israélienne sioniste, appelée “Israel Is Forever”, dont l’objectif est la “mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël”, doit se tenir le 13 novembre prochain à Paris.
Cette annonce suscite à juste titre une grande indignation chez toutes les personnes attachées aux droits humains et à la justice.
Notons tout d’abord les propos de Nili Kupfer Naouri, présidente de « Israel is forever » : « l’association récolte des fonds pour acheter et acheminer du matériel militaire aux brigades à Gaza ».
Sans doute cette dame ignore-t-elle qu’en France, et dans la plupart des pays, il est illégal de financer une armée via une association, qui plus est une armée étrangère. Financer une armée ou des activités militaires relève de la sécurité nationale, une association ne peut en aucun cas avoir cet objectif et peut être dissoute ou interdite si elle déroge à ses règles.
À l’heure où la Cour Internationale de Justice (CIJ), après avoir mis en garde l’État israélien, en janvier 2024, sur la plausibilité de génocide à Gaza, où cette même CIJ, en juillet 2024, déclare illégale l’occupation des territoires palestiniens par Israël depuis 1967, où la Cour Pénale Internationale (CPI) a demandé des mandats d’arrêt contre des dirigeant·es israélien·nes, la France, par l’intermédiaire de son ministre de l’intérieur, du Préfet et de la Maire de Paris, non seulement autorise la tenue de ce gala mais accepte également la « présence exceptionnelle du ministre des Finances de l’État d‘Israël, Bezalel Smotrich », comme invité « d’honneur ».
Rappelons quelques propos de ce ministre israélien d’extrême droite : selon lui, « laisser mourir de faim 2 millions de Gazaouis serait justifié et moral » (5 août 2024) et « Il n’y a pas de Palestinien·nes car il n’y a pas de peuple palestinien » (21 mars 2023).
Malgré les ordonnances de la CIJ concernant la prévention et la répression de toute incitation publique au génocide à l’encontre des Palestinien·nes de Gaza, malgré les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qui continuent à être perpétrés par le gouvernement israélien, malgré la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée, malgré toutes les violations du droit international et du droit humanitaire par ce régime soupçonné de génocide, la France s’apprête à accepter la présence d’un invité que nous qualifierons d’« invité du déshonneur », déshonneur pour la France et son gouvernement.
La France doit refuser d’accueillir sur son territoire une personne soupçonnée d’être un criminel de guerre.
La campagne BDS France considère la présence en France de cet individu comme une insulte envers chaque citoyen·ne qui manifeste sa solidarité avec le peuple palestinien, comme une monstrueuse gifle envers le droit international, envers les droits humains universels. Elle demande instamment au gouvernement français d’empêcher la tenue de ce gala, d’empêcher la venue de ce personnage et de prendre des mesures immédiates en ce sens.