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11/07/15

Communiqué du comité BDS France 34 : Plainte LDH, désinformation et leurres

Publié le 10 juillet 2015

Sur suggestion de la présidente de la CIMADE, après avoir accepté le principe d’une rencontre dès avril 2015 avec le comité BDS France 34, la LDH n’a eu de cesse de la retarder, allant jusqu’à proposer le 29 juin (!) BDSF34 a réussi à obtenir le 9 juin. Date qui convenait à la LDH puisque c’était après le Congrès de la LDH et celui de l’AFPS très impliquée localement dans cette affaire aux côtés de la LDH34. BDSF34 avait bien compris que c’était une façon de neutraliser toute offensive explicative de la part du comité, mais celui-ci a accepté de jouer le jeu.

L’attitude et les positions de la LDH lors de cette rencontre (lire : https://bdsf34.wordpress.com/2015/06/20/proces-dantisemitisme-par-la-ldh-contre-deux-porte-paroles-du-comite-bds-france-34/) et le fait que grâce à la plainte de la LDH, la LICRA, Le BNVCA et « Avocats sans frontières » se soient portés parties civiles à ses côtés contre nos deux camarades nous amènent à répondre .

Les désignations LDH34 et LDH  ne visent ni l’ensemble des militants de la LDH34, ni l’ensemble des militants de la LDH, mais les positions politiques et les personnes qui aussi bien à la LDH34 qu’à la direction de la LDH nationale ont initié et soutenu avec acharnement cette plainte. Nous savons que bon nombre de militants et de cadres intermédiaires de la LDH sont opposés ou très mal à l’aise avec cette plainte et ses conséquences. Nous espérons qu’ils trouveront les bonnes explications pour convaincre de la gravité de cette plainte qui déshonore toute la LDH. Ce texte comme les précédents s’efforce d’apporter des arguments factuels dans ce sens.

 Nous l’avons déjà écrit et le répétons : cette plainte est la partie visible d’une opération préméditée et orchestrée. A travers le ciblage nominatif de deux de ses porte-parole il s’agit de « couler » le comité BDS France34 en le faisant passer pour antisémite.  En second lieu, tirer partie de ce discrédit pour combattre le courant de sympathie à l’égard du BDS Palestinien sur le terrain et au sein des organisations du mouvement de solidarité à la Palestine en France. Ainsi le BN de l’AFPS a utilisé cette plainte et au mépris de la présomption d’innocence de Saadia et Husein a déclaré qu’heureusement que l’AFPS n’avait pas adhéré à BDS France car il y a des antisémites à BDSF34 ! A Montpellier l’AFPS34 a essayé le 19 mars, soir de l’audition et d’un nouveau communiqué accusateur de la LDH34, de faire exclure la CCIPPP34 de la « Maison des Tiers Mondes et de la Solidarité dont elle est membre depuis plus de 10 ans au prétexte que CCIPPP34 soutenait les « antisémites » Saadia et Husein ! Heureusement la lucidité et le sang froid du président l’ont empêché. Il est évident que les enjeux de cette plainte vont au delà de la LDH, de Saadia et Husein et qu’ils font partie de l’offensive généralisée menée contre la campagne internationale BDS sous direction palestinienne.

1- CONTEXTE DE LA PLAINTE : UN CONTEXTE DE CRIMINALISATION D’UNE PARTIE DU MOUVEMENT DE SOLIDARITÉ À LA PALESTINE

Le contexte national et local dans lequel la LDH34, puis la LDH ont engagé les poursuites contre Saadia et Husein est un élément indispensable et révélateur des objectifs politiques assignés à cette plainte.

Au plan national on observe que les grandes manifestations de solidarité avec Gaza qui rassemblent des milliers de personnes, sont le fait d’appels des associations qui pour la plupart sont membres de la Campagne BDS France et que la grande masse des manifestants est issue des quartiers populaires, de l’immigration coloniale. Les manifestations appelées par le « collectif national » (CNPJDPI) qui regroupe les « grandes organisations » et les « grands partis » et dont la ligne majoritaire est déterminée par la seule lutte contre la colonisation et l’option des « deux états », pour le seul boycott des produits des colonies etc. rassemblent à peine quelques centaines de manifestants. On a vu comment le gouvernement socialiste a tenté de jouer là-dessus pour criminaliser le mouvement de solidarité à la Palestine, autoriser les manifs des « responsables » et interdire celles des prétendus « irresponsables » (interdictions, arrestations etc.) en complicité avec les provocations de la LDJ (Ligue de défense juive).

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Manifestation du 23 juillet 2014 Montpellier, comité BDS France 34 et partenaires.

Au plan local le PS34, poursuivant cette même logique de criminalisation, porte début août 2014 une plainte nominative contre José Luis Moraguès pour dégradation de locaux, alors que l’occupation des locaux du PS (30 juillet 2014) était une action politique collective. Au plan des mobilisations on observe le même phénomène qu’à Paris. Dans l’urgence le comité BDS France 34 avait appelé seul à manifester (rejoint par les partenaires signataires de la campagne BDS France). Par la suite c’est le Comité BDS France 34 et ses partenaires (signataires de la campagne BDSFrance) qui ont impulsé, organisé et animé les 11 manifestations montpelliéraines. L’AFPS34 qui se revendique du courant majoritaire du Collectif National (CNPJDPI), non adhérent à la Campagne BDS France, a appelé à la seconde manifestation de juillet à une distance de 100m du lieu de rassemblement de BDSF34. Ils étaient une cinquantaine et BDSF34 plus de mille et ça a été comme ça chaque fois qu’ils ont tenté de manifester à part.

Le 23 juillet, jour d’appel à manifester du CNPJDPI, la LDH34 avec AFPS34 ont volontairement pris la tête de la manifestation (dont BDSF34 était signataire bien que non associé à l’organisation).  Malheureusement ils avaient décidé unilatéralement un parcours d’à peine 500 m , (de la Place de la Comédie à la préfecture). Quand la tête de manifestation (80 personnes) s’est arrêté devant la préfecture pour allumer des bougies, la manifestation BDSF34 et ses partenaires (>1000 personnes) a bifurqué et continué son long parcours habituel de plusieurs km, passant dans le quartier populaire du Plan Cabanes où vivent et se rassemblent de nombreuses personnes issues de l’immigration coloniale.

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Les manifestations pour Gaza de l’été 2014 on démontré de façon implacable l’échec du courant politique incarné par l’AFPS34 laquelle a été dans l’incapacité de mobiliser ses adhérents et leurs sympathisants et encore moins les couches de la population montpelliéraine non directement issues de l’immigration coloniale récente. Cet échec dont personne ne se réjouit est regrettable car il prive les Palestiniens du soutien de ces couches de la population. II semble que cet échec ait suscité -hélas- un désir de « revanche » irresponsable chez ceux qui sont à l’origine de cette plainte,  au risque d’ouvrir la boite de Pandore et se retrouver aujourd’hui aux côtés de la LICRA, du BNVCA et d’Avocats sans frontières » contre deux militants dévoués et innocents des crimes dont ils sont accusés.

Ces mobilisations ont par contre montré la force et la justesse  des orientations politiques du BDS palestinien et prouvé une fois de plus que le BDS palestinien était aujourd’hui le principal levier dans la lutte contre l’Etat colonial israélien. Elles ont également montré le niveau de responsabilité des populations et de la jeunesse issues de l’immigration coloniale  qui, avec un service d’ordre minimal, ont tenu la rue pendant plus d’un mois,  de façon combative, enthousiaste, sans aucun dérapage ni incident ! Une leçon de civisme et de solidarité internationale pour tous ceux qui derrière chaque arabe ou musulman voient un antisémite potentiel.

2 – LA SEULE PREUVE TIENT À UN CLIC DE SOURIS : UN TEXTE CACHÉ PARTAGÉ INVOLONTAIREMENT

Quand on a atteint un tel degré d’infamie : « « Contestation de crimes contre l’humanité, provocation publique à la commission de crimes ou délits, à la discrimination ou à la haine raciale – apologie du crime sur FaceBook », ça se sait, il y a des traces, des faits, des actions, des discours, des textes et des écrits. On ne devient pas de tels monstres ignobles d’un seul clic de souris. On ne parle pas ici de « quenelles » débiles qui ont fait un temps fureur chez les jeunes en mal d’opposition au « système », mais de faits ou d’écrits prouvant la « contestation du génocide juif » par exemple, ou « l’apologie du racisme »…

Or la seule « preuve » du dossier de la LDH est le partage d’une photo et du texte caché qui lui est associé dont seules 3 lignes étaient visibles, texte caché  que les deux militants BDSF34 n’ont pas lu lors du partage de la photo.

Surprenant non ?  de ne pouvoir trouver un seul fait – autre que le clic de FaceBook- pour étayer ces accusations gravissimes ?

Tout simplement parce qu’il n’y a rien à trouver et qu’ils ne trouveront rien car les accusations portées sont totalement infondées.

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Husein, Saadia, Farid Esak (resp. BDS Afrique du Sud), …, Tala, Université Paul Valéry : Semaine internationale contre l’apartheid israélien, Mars-Avril 2015.

3 – UN SYSTÈME DE DÉSINFORMATION ET DE LEURRES POUR PALLIER A L’ABSENCE DE PREUVES.

En l’absence de preuves factuelles étayant les accusations portées, les auteurs de la plainte ont dû inventer tout un système de désinformation et de leurres pour semer le discrédit sur les deux militants et le comité BDSF34.

3-1 LA DÉSINFORMATION :

La désinformation, est le fait de donner plusieurs versions (des fausses et des vraies) d’un même fait dans des lieux différents afin d’implanter le doute à partir duquel « tout devient possible » et donc quelles que soient les explications factuelles et rationnelles fournies le doute subsiste : « c’est pas clair », « il doit bien y avoir quelque chose »…

LA RÉDACTION DU TEXTE : D’abord la LDH34 a répandu en certains lieux, l’information selon laquelle le texte avait été écrit par un ou les deux militants BDSF34. Même si les faits ont démenti cette information elle subsiste chez certains qui suivent les choses de loin.

LA CONDAMNATION DU TEXTE : Dans un mail sur la liste LDH envoyé le 24 avril 2015, Sophie Mazas (Présidente LDH34)   insinue, non seulement, que le Comité BDSF34 a « diffusé« ce texte (!) mais en plus  qu’il a mis 6 mois pour condamner ce texte, (extrait): « 1/ Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un texte diffusé sans état d’âme par le BDS34, car après plusieurs semaines,  et après convocation devant la police des 2 animateurs, ce texte a été publiquement condamné par BDS34. Il aurait également été condamné en interne. Etat d’âmes il y a eut donc mais après plus de 6 mois. »

LE RETRAIT DU TEXTE : dans ce même mail Sophie Mazas écrit « – la photo et le texte ont été retirés après trois jours (et de nombreuses vues dont des « likes » et des commentaires ») lorsque je l’ai signalé ».  La formulation (volontairement ?) ambigüe laisse croire que les militants ont effacé le post  3 jours après avoir été informés  du contenu du texte. Donc qu’ils n’ont pas enlevé le texte tout de suite.

Et cette version persiste au plus haut niveau puisque le 26 juin 2015 dans un mail signé par des responsables parisiens de la LDH : Maryse Artiguelong, Fabienne Messica, Vincent Rebérioux sur la liste du CNPJDPI il est écrit : »(…) Or, après en avoir été saisis, ces militants ont  mis plusieurs jours à retirer ce document(…) Ici encore, mensonge délibéré ou manque d’information ? la désinformation continue et l’idée semée est que Saadia et Husein ne sont pas choqués par ce texte ignoble sinon ils l’auraient immédiatement enlevé. Preuve qu’ils ne sont « pas clairs ». L’accusation subsiste…

Les mêmes responsables parisiens écrivent un peu plus loin : » Ce que nous savons en revanche, c’est le délai mis à retirer ce texte, le refus, dans un premier temps, d’exprimer une condamnation publique (qui en fait n’a jamais eu lieu !) de ce texte et les différentes versions qui ont été servies ensuite. »

LES FAITS : La photo a été partagée le 3 août et le 6 août dès que Sophie Mazas a signalé à Jean-Paul Nunez ces posts sur FB, celui-ci a contacté les 2 militants qui ont découvert (horrifiés) le texte et l’ont immédiatement effacé de leur mur dans l’après-midi du 6 août. Le 7 août au matin Sophie Mazas  a été informée du retrait des posts sur FB.

– Le délai pour le retrait du texte se compte en quelques minutes, mais la désinformation est entretenue sur ce fait.

– La condamnation publique a bien eu lieu le 19 mars 2015, jour de l’audition de Saaida et Husein par communiqué à la presse. Il y est déclaré :  » Quelle n’a pas été notre (mauvaise) surprise quand nous avons cliqué sur la photo et découvert le texte qui lui était attaché :(suit le texte). L’un et l’autre avons évidemment trouvé ce texte complotiste, antisémite, négationniste et totalement ahurissant. Nous avons immédiatement effacé de notre mur la photo et le texte qui lui était attaché. Il ne s’est pas écoulé 15mn entre le moment où nous avons découvert ce texte et sa destruction. C’est dire combien nous sommes à mille lieux des idées qui y étaient exprimées. « (…)

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Husein, Saadia, Pierre Stambul, Paul Alliès, Youssef Habache et Djamil. Conférence Jérusalem : le politique et le sacré, 5 mai 2015 Montpellier.

3-2 LES LEURRES :

Le leurre : « appât attaché à un hameçon pour attirer le poisson, piège, tromperie ». « Dans la pêche et la chasse un leurre est un objet imitant une proie ».
Dans le domaine militaire : « système de contre-mesure utilisé comme autodéfense ».  Ainsi un système de leurres est mis en place pour justifier la plainte LDH aux yeux du public. Ce système d’auto-défense a pour but de déplacer l’attention et les discussions sur des questions périphériques et secondaires afin d’éviter que l’on réponde à la vraie question. Ainsi ils ont réussi à polariser tout le monde, y compris beaucoup de nos amis et même les journalistes se sont fait piéger par les leurres : « pourquoi n’ont-ils pas reconnu publiquement leur faute » ? pourquoi pas de démenti public de Saadia et Husein, du comité BDSF34? et quand on leur dit mais ça a été fait en interne et au niveau des associations partenaires, et le 19 mars on nous répond, mais pourquoi si tard ? c’est à dire qu’il y a toujours quelque chose qu’on aurait dû faire, quelque chose qu’on n’a pas fait dans les délai exigés par la LDH…

Ainsi ont fleuri plusieurs leurres tels que :

– Le DELAI : délai trop long à retirer les posts, délai trop long à condamner le texte. Ce qui permet d’annuler la condamnation du texte par Saadia et Husein,

– LE REFUS : refus d’exclure publiquement les 2 « accusés », refus de démenti public, refus d’excuses publiques, refus de publication d’un texte condamnant l’antisémitisme, refus d’un texte public faisant la différence entre antisionisme et antisémitisme et bien sûr : »refus de tout dialogue ».

LE REFUS DE DIALOGUE : C’est sans doute l’élément de désinformation et le leurre le plus grossier de cette affaire. Ainsi on peut lire sur la page FB de la LDH (31/04 à 9h20) : » Il est factuellement faux de reprocher à La LDH de n’avoir pas tout fait pour régler le problème par la discussion. C’est justement parce que les deux personnes mises en cause ont volontairement mis sur cette page FaceBook une photo inadmissible suivie d’un texte d’un antisémitisme forcené, qu’elles ont refusé tout dialogue (les mails envoyés sont restés sans réponse), qu’elles ont refusé une réunion de BDS 34, qu’elles n’ont publié sur cette page FaceBook aucune excuse ni démenti, etc que l’on en est arrivé là. » Et ceci a été écrit un peu partout en interne et publiquement.

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Place de la comédie, 11 avril 2015. Action pour la liberté d’expression du comité BDSF34. S’appuyant sur la plainte de la LDH, la LICRA demande au maire l’interdiction de toute manifestation publique du BDSF34!

Ce mensonge et ce leurre sont sans doute les éléments les plus grossiers et mensongers du système mis en place. Nous y répondrons en détail dans l’article suivant. Mais il faut bien comprendre que ce système de désinformation et de leurres mis en place très tôt (nous avons été  surpris par le nombre de personnes contactées au téléphone par la présidente de la LDH dès le 7 août) correspond à une stratégie bien élaborée dont le but principal est simultanément de détourner les gens des vraies questions tout en créant une atmosphère de doute et de suspicion à leur égard, sur fond d’islamophobie évidemment.

3 –    IL FAUT SE POSER ET POSER LES VRAIES QUESTIONS ! SONT-ILS NÉGATIONNISTES, COMPLOTISTES ? RACISTES ?

Car la seule et unique question que les gens auraient dû se poser et poser à la LDH c’est : quels autres faits (en plus du clic sur FB) pouvez-vous aligner contre Saadia et Husein prouvant qu’ils sont négationnistes, complotistes et racistes ? quand ? où ? dans quel écrit ? sur quelle vidéo ? dans quelle action ? quelle prise de parole ? etc. Tout le milieu militant montpelliérain les connaît bien, depuis plus de 10 années pour Hussein qui est aussi président de l’Association des Palestiniens en Languedoc.Roussillon (APLR) et depuis près de 3 ans pour Saadia qui s’est investie dans le comité BDSFrance34. Ce sont des militants dévoués qui consacrent l’essentiel de leur temps libre dans les activités au service de la Palestine. Et comme le comité BDS France 34, ils n’ont pas attendu la LDH pour combattre l’antisémistisme, y compris celui des Soral, Dieudonné et Cie et ils n’ont pas de leçon à recevoir dans ce domaine !

Nous apprenons aujourd’hui que le MRAP a, au cours d’une réunion houleuse du Collectif National (CNPJDPI),  a confirmé qu’il volait au secours de la LDH et qu’il se portait partie civile contre Saadia et Hussein. C’est très regrettable car, lui et la LDH on beaucoup à perdre dans cette plainte injustifiée, irresponsable et préjudiciable.

4 – LA RECOMPOSITION DU MOUVEMENT DE SOLIDARITÉ AUTOUR DU BDS PALESTINIEN EST EN MARCHE

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Il semble que la portée stratégique du BDS Palestinien à laquelle le comité BDSF34 est très attaché (la fin de la colonisation, l’égalité absolue pour les Palestiniens d’Israël et le retour des Réfugiés dans leur maison et leurs terres) est en train de provoquer de la base au sommet une recomposition du mouvement de solidarité à la Palestine. Cette recomposition s’effectue autour du BDS et pour le BDS, et c’est une bonne chose. La défense et le soutien à Saadia et Husein sont indissociables de la défense et du soutien au BDS palestinien et en France, de la Campagne BDS France.

LIBERTÉ – JUSTICE – EGALITÉ


 

Contrairement à la désinformation répandue : LA  LDH34 ET LA DIRECTION DE LA LDH, ONT DÈS LE DÉBUT CONSIDÉRÉ SAADIA ET HUSEIN COUPABLES ET ONT REFUSÉ TOUTE  EXPLICATION OU DIALOGUE EN VUE D’UNE ISSUE POSITIVE.

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Un des arguments majeur utilisé par la LDH34, puis par la direction de la LDH pour justifier le maintien de la plainte est que Saadia et Husein, tout comme le comité BDSF34, ont refusé dès le début, tout dialogue, toute explication. « Ils (BDSF34) ont refusé toute rencontre, toute réunion, n’ont pas répondu aux mails de LDH34, ni à sa proposition de réunion avec les partenaires etc. » Ce refrain nous est servi encore aujourd’hui avec cet autre couplet sur les autres refus. Refus de s’excuser publiquement, refus d’enlever les posts rapidement, refus de condamner publiquement le texte, refus de publier un texte distinguant antisionisme et antisémitisme, refus de reconnaître publiquement la faute politique…

Nous pensons en effet, que s’il y avait eu rencontre, dialogue, discussion, explication, avec les deux intéressés, les membres du comité BDSF34 et la présidente de la LDH34 qui est à l’initiative de la plainte, nous aurions trouvé un terrain d’entente qui aurait évité cette plainte injustifiée, irresponsable et préjudiciable pour l’ensemble du mouvement de solidarité à la Palestine. Ceux qui ont refusé cette rencontre portent une lourde responsabilité dans cette affaire.

La LDH34 a répandu partout en interne comme en public que le comité BDSF34 a refusé le dialogue. C’est exactement l’inverse qui s’est produit ! Jugez-en vous-même :

Le 6 août, en début d’après-midi, constat d’huissier en poche, la présidente de LDH34 a contacté Jean-Paul Nunez, pasteur,  (ancien délégué Régional de la CIMADE) pour l’informer des posts de Saadia et Husein sur FB et lui annoncer que la LDH portait plainte. Contactés dans l’après-midi par Jean-Paul Nunez, Saadia et Husein ont découvert le texte ignoble attaché à la photo et ont immédiatement effacé les posts de leur mur.

Nous sommes le lendemain matin, 7 août vers 9h, ( voici à quelques mots près une partie de ce qu’a été la conversation entre José Luis Moraguès et la présidente de LDH34.)

SOPHIE MAZAS (embarrasée) : « heu…J’ai saisi mon national en fait, je suis un
peu emmerdée, parce que je voulais qu’on
fasse une réunion avec toi, avec Christophe, avec les orgas
en fait, qui sont dans BDS, heu pour parler
un petit peu de  comment ça
se passe heu… et en fait j’ai saisi mon national parce
qu’il y a des propos sur une page FaceBook
de Saadia et de Husein que j’ai trouvé assez hallucinants… le truc
c’est que mon national s’est saisi de la
question et que je n’ai plus trop
la main dessus »(…)

Comme son interlocuteur proteste et lui fait remarquer qu’elle aurait dû en parler aux intéressés, en parler localement qu’on lui explique la maladresse, qu’il fallait qu’ils s’expliquent avec « son national » avant d’en arriver à une plainte qui n’avait pas lieu d’être etc. elle poursuit :

« (…) mais je n’y peut rien,
c’est mon national qui est saisi ,
je ne peux rien faire, Ce n’est pas moi qui décide
J’ai juste demandé moi , à mon national
qu’est-ce que c’était pour eux,
je ne leur ai pas demandé de porter plainte,
je ne les ai pas saisi de ça,  je ne l’ai pas fait, c’est eux qui ont décidé,
tout seuls… euh j’y peux rien quoi,
je sais pas comment te dire…J’en suis désolée parce que moi ce que
je leur ai dit, je leur ai dit que moi je voulais
qu’on discute localement (…) »

La présidente de la LDH34 dit explicitement qu’il n’est pas possible de se rencontrer pour s’expliquer car « son national », la LDH, a décidé de porter plainte. Ce qui ne l’empêchera pas de répandre l’information selon laquelle c’est le Comité BDSF34 et Saadia et husein qui ont refuser de dialoguer!!

Pourtant les faits sont là et incontestables. La LDH34 et la direction de la LDH ont refusé d’emblée toute discussion en vue d’un éclaircissement et d’une solution correcte du problème. Ils ont refusé d’entendre les arguments de Saadia et Husein, ils avaient leur constat d’huissier, la « faute » était consignée ils « tenaient leurs coupables » ! C’est un refus de s’expliquer avec les intéressés. Le procès était jugé avant même toute instruction ! Mais par contre : exigence répétées de reconnaissance de la « faute », de demande d’excuses, de démentis, de condamnations, de déclarations contre l’antisémitisme etc. Bien évidemment toutes ces initiatives devaient être publiques, puisque le but de l’opération était de laisser entendre (puisqu’ils s’excusaient et reconnaissaient de leur « faute ») qu’ils avaient été mélés à un problème d’antisémitisme.  La LDH pouvait ainsi salir publiquement ces deux camarades et à travers eux le Comité BDS France 34 qui menait la mobilisation de solidarité contre Israël en solidarité avec Gaza.

C’est seulement le 11 août que la présidente de la LDH a envoyé un mail sur la liste BDS et partenaires pour proposer une réunion début septembre (!!). une réunion non pas pour s’expliquer et trouver une issue au problème, non, une réunion : » afin de prendre une décision sur la situation de deux de ses membres et animateurs, Saadia et Hussein Abuzaid qui ont produit sur leurs pages facebook, début août, des propos que la LDH juge diffamatoires, antisémites et incitatifs à la haine raciale. » Ici encore le procès est jugé !! En sachant qu’elle avait demandé que BDSF34 prononce une exclusion publique de ces deux porte paroles.

En conclusion :

– Nous savons que Saadia et Husein ont immédiatement enlevés les posts le 6 août car jugés : »complotiste, antisémite, négationniste et totalement ahurissant. »

– Nous savons maintenant que c’est la LDH34 qui a refusé tout dialogue avec les intéressés, dialogue que le comité BDSF34 n’a cessé de réclamer lors de ces échanges téléphoniques.

– Nous savons que S. Mazas sait qu’ils ne sont pas antisémites et tous les témoignages dont ceux des militants juifs de l’UJFP l’attestent…

Et malgré tout ça ils sont poursuivis en correctionnelle par la LDH pour : « Contestation de crimes contre l’humanité, provocation publique à la commission de crimes ou délits, à la discrimination ou à la haine raciale – apologie du crime sur FaceBook ».

Ils sont l’objet d’une campagne de désinformation qui les fait passer pour des menteurs et des gens « politiquement douteux ». En plus ils risquent une condamnation injuste et infâmante.

Par ailleurs cette plainte a ouvert la porte aux associations sionistes, celles-là même qui attaquent régulièrement le mouvement de solidarité à la Palestine et même la LDH !! La LICRA, le BNVCA et Avocats sans frontières »,  se sont portés parties civiles aux côtés de la LDH contre Saadia et Husein et ensemble ils vont plaider contre deux porte-parole du BDSF34 !. A cause de cette plainte infondée, la liberté d’expression du Comité BDSF34 est aujourd’hui sérieusement menacée à Montpellier.

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Voila la lourde responsabilité de la LDH dans cette affaire et dans l’attaque en règle contre BDS.

Nous attendons de  la LDH qu’elle reconnaisse publiquement ses erreurs, qu’elle réhabilite Saadia et Husein et s’excuse auprès d’eux.

Qu’elle se retire comme partie civile de ce procès infâme et qu’elle mène campagne à nos côtés contre les vrais ennemis du Peuple Palestinien, contre ceux qui aux ordres de Netanyahou sont engagés dans une campagne haineuse contre le BDS Palestinien.

Montpellier le 6 juillet 2015

Plainte LDH : désinformation et leurres (1)