Le pinkwashing (« lavage en rose ») est une stratégie politique utilisée entre autre par Israël. Il a pour but de mettre en avant son traitement soit disant exemplaire des LGBTQI afin de se faire passer pour tolérant et progressiste, tout en passant sous silence les guerres et les atteintes aux droits humains Par cette stratégie, Israël cherche à détourner l’attention de la domination coloniale des Palestinen·ne·s et le régime d’apartheid (attaques récurrentes des territoires palestiniens, Gaza sous embargo, continuité de la colonisation, bombardements des populations, emprisonnements abusifs, atteintes aux droits élémentaires,…).
Israël se veut un pays gayfriendly pour les gays riches occidentaux. Mais la promotion d’un « paradis gay » est en décalage avec les réalités des minorités sexuelles en Israël où, en dehors de « la bulle Tel-Aviv », l’homophobie (notamment religieuse) persiste.
L’armée de Tsahal, une des armées les plus puissantes du monde, se revendique gayfriendly, veganfriendly,… voulant nous faire oublier qu’elle massacre des gens chaque jour.
Contrairement à ce qu’Israël proclame, l’État refuse d’accorder la protection internationale et des permis de séjours aux LGBTI palestinien·ne·s qui viennent demander l’asile. Les LGBTI palestinien·ne·s sont des cibles de choix pour les services secrets israéliens, pour les faire chanter et en faire des informateur·ice·s. Israël enseigne à ses soldats comment exploiter les cas d’homosexualité ou de bisexualité.
Nous luttons contre la politique coloniale d’Israël et contre le soutien des pays occidentaux (notamment la fRance) à ce régime. Nous refusons que nos luttes, nos identités et nos vies soient utilisées pour justifier la domination d’autres personnes. En fRance (et en Europe), pendant que l’État s’affiche comme défenseur des droits des personnes LGBTI ou des femmes, il diffuse une propagande islamophobe, refuse les droits de base aux personnes exilées et mène des politiques migratoires meurtrières et racistes.
Pas de guerre en notre nom !
Contre le pinkwashing
et en solidarité avec le peuple palestinien !
Cette année encore Vues d’en face diffuse ce samedi 9 mars un film israélien Dear Fredy dont certains financeurs comme Channel 1 et Gesher foundation sont subventionnés par le gouvernement israélien.
Qu’il s’agisse d’un film dont le sujet est important pour une communauté LGBTQI qui cherche son histoire, cela ne doit pas nous faire fermer les yeux sur les réalités qui pousse Israël à soutenir un certain nombre de films LGBTQI. Par exemple les films de Eytan Fox : Yossi et Jagger, Tu marcheras sur l’eau et The Bubble, dont les tournées promotionnelles ont été financées par la division des affaires culturelles et scientifiques du ministère des Affaires étrangères d’Israël. La propagande culturelle d’Israël est une stratégie forte de sa campagne « Brand Israël » pour redorer son image, en faire un pays attractif pour les occidentaux, notamment pour les LGBTQI et surtout faire oublier les exactions à l’encontre des Palestinien·ne·s. Quelque soit le sujet d’un film, on ne peut justifier sa diffusion quand elle sert la politique colonisatrice d’un État.
Qu’est-ce que la campagne Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS) ?
Le boycott culturel et universitaire fait partie de la campagne BDS, lancée par la société civile palestinienne en 2005, inspirée de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud pour qu’Israël :
- Mette fin à son occupation et à sa colonisation de toutes les terres arabes et démantèle le Mur
- Reconnaisse les droits fondamentaux des citoyen·ne·s arabo-palestinien·ne·s d’Israël à une complète égalité; et
- Respecte, protège et favorise les droits des réfugié·e·s palestinien·ne·s à recouvrer leurs maisons et leurs biens comme le stipule la résolution 194 de l’ONU.
Appel de la société civile palestinienne au boycott, désinvestissement, et aux sanctions contre Israël jusqu’à ce qu’il applique les lois internationales et les principes universels des droits de l’Homme – Juillet 2005
Pourquoi un boycott culturel ?
Les institutions culturelles font partie intégrante d’un échafaudage idéologique et institutionnel du régime israélien d’occupation, de colonialisme de peuplement et d’apartheid contre le peuple palestinien. Les institutions culturelles israéliennes (parmi elles notamment les compagnies d’art d’interprétation, les groupes musicaux, les organisations cinématographiques, les syndicats d’auteur·ice·s et les festivals) ont lié leur sort à l’establishment sioniste hégémonique en Israël et, en dépit des efforts d’une poignée d’artistes, auteur·ice·s et cinéastes ayant des principes, ces institutions se sont clairement impliquées dans le soutien, la justification et le blanchiment de l’occupation par Israël et de son déni systématique des droits palestiniens.
Directives de l’appel palestinien au boycott universitaire et culturel d’Israël (PACBI) 2014
Il est toujours temps…
De boycotter la projection de ce film, de diffuser largement les appels au boycott culturel et aussi de rejoindre la campagne, soutenue par plus de 90 groupes LGBTQI, de boycott de l’Eurovision qui doit avoir lieu en mai 2019 à Tel Aviv (http://www.pinkwatchingisrael.com).