A l’heure précise où la Chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale (CPI) se prononçait en faveur de l’ouverture d’une enquête dans la situation de Palestine pour l’examen des crimes commis sur le territoire palestinien dans le contexte de l’occupation israélienne, quelques mois après l’arrêt de la Cour Européenne des Droits de l’Homme condamnant la France pour non-respect de la liberté d’expression de militants appelant au boycott de produits israéliens, le Conseil de la ville de Paris, sous la direction d’Anne Hidalgo, maire de Paris, approuvait la définition opérationnelle de l’antisémitisme utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).
Les élu-e-s de la majorité de ce conseil sont resté-e-s insensibles à la force symbolique portée par la décision de la CPI et ont persisté dans la défense d’une périlleuse équation : « antisionisme = forme réinventée de l’antisémitisme »
Madame Hidalgo, sans doute emportée par la naissance d’une vague électorale la concernant, passe près de trois minutes, à l’issue du débat sur ce vœu proposé par Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement, à se contorsionner pour faire croire à l’utilité de l’adoption d’une définition au mieux maladroite, au pire toxique, qui ne tient aucun compte de l’universalité de l’antiracisme.
Madame Hidalgo et les élus du Conseil de Paris ne convaincront personne du fait que cette définition peut servir d’ « instrument de prévention, d’éducation et de formation » contre l’antisémitisme. Elle ne servira qu’à faire croire que certaines formes de racisme sont plus graves que d’autres et aura du mal à masquer son objectif : défendre le régime raciste israélien qui a voté la loi « État nation du peuple juif » institutionnalisant ainsi l’apartheid de fait.
La Campagne BDS France continuera à dénoncer toute forme de racisme, dont l’antisémitisme, l’islamophobie, la négrophobie ou la romophobie, en France, en Israël, et ailleurs. Plus qu’une simple dénonciation, nous appelons les personnes de conscience à se joindre à nous et à appeler au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre l’État israélien, tant que dureront l’occupation, la colonisation, les discriminations, les violations du droit international, des droits humains et des droits fondamentaux du peuple palestinien, en Israël, en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem Est, dans le Golan et dans les camps de réfugiés du monde entier.
Par l’équipe d’animation de BDS France
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