Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) / Allemagne – 30 juillet 2019
Les Palestiniens appellent au boycott du festival Pop-Kultur de Berlin, jusqu’à ce qu’il cesse son partenariat avec Israël.
La campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) demande à tous les artistes participant au festival Pop-Kultur de Berlin de se retirer, en raison de son partenariat en cours avec l’ambassade d’Israël. Quatorze artistes de six pays différents se sont, pour cette raison, retirés des deux dernières éditions du festival, tout comme ils se seraient retirés d’un évènement en une Allemagne en partenariat avec le régime d’Afrique du Sud au plus fort de son apartheid.
En effet, Israël a conféré un statut constitutionnel à son régime d’apartheid contre les Palestiniens, établi de longue date, avec sa loi « État-Nation-juif » de l’an dernier. Enhardi par des niveaux sans précédent de soutien de l’Administration Trump, Netanyahu a récemment déclaré qu’ « Israël n’est pas un État de tous ses citoyens » et il a promis d’annexer la Cisjordanie palestinienne occupée.
Les enquêteurs de l’ONU ont bien affirmé que les tirs des tireurs d’élite israéliens prenant délibérément pour cibles des manifestants palestiniens non armés dans la bande de Gaza assiégée, notamment des médecins, des journalistes, des enfants, et des personnes handicapées, « pouvaient constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité ». Et pourtant Israël n’a pas eu à rendre des comptes. Son siège sauvage de deux millions de Palestiniens à Gaza se poursuit, et son impunité sur la scène mondiale reste intacte.
Cette impunité explique pourquoi des milliers d’artistes soutiennent aujourd’hui le boycott culturel du régime d’Israël et de ses institutions complices, et en privé, les groupes lobbyistes pro-Israël reconnaissent son impact et son développement. Mais en dehors du fait qu’un artiste particulier soutienne ou approuve, ou non, le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) pour les droits des Palestiniens, chacun a une obligation morale de ne pas nuire aux luttes non-violentes pour les droits de l’homme en ne les sapant pas, et de défendre la liberté d’expression.
Le régime d’extrême droite israélien, d’apartheid, d’occupation et de colonialisme de peuplement blanchit explicitement son oppression contre les Palestiniens au moyen de la culture, notamment par des partenariats avec des festivals prétendument progressistes. Pourtant, les organisateurs de Pop-Kultur ont clairement affirmé à maintes reprises, en termes bruts, grossiers et anti-Palestiniens, qu’un partenariat avec Israël est plus important que de maintenir son propre programme artistique.
Effectivement, le festival n’est plus en mesure d’attirer le large éventail d’artistes progressistes qu’il attirait il y a seulement quelques années. Ses organisateurs sélectionnent tous les artistes potentiels, excluant tous ceux qui pourraient marquer leur désaccord avec la collaboration du festival avec le régime d’oppression israélien. C’est pourquoi nous nous attendons à moins d’annulations cette année. Mais nous et nos partenaires, en Allemagne et ailleurs dans le monde, notamment des organisations et personnalités juives et israéliennes progressistes, nous allons poursuivre la campagne de boycott du festival Pop-Kultur, jusqu’à ce qu’il mette fin au partenariat.
Alors que l’extrême droite continue de se renforcer dans le monde, les mouvements antiracistes comme le BDS subissent de plus en plus d’agressions antidémocratiques, notamment en Allemagne. Nous sommes bien d’accord avec Martin Luther King Jr. : « Une injustice, où qu’elle se produise, est une menace pour la justice partout ailleurs ». Nous exhortons tous les artistes participants à considérer le « caractère indivisible de la justice » et à refuser de saper la lutte pacifique menée pour les droits humains des Palestiniens.
Source : BDS movement
Traduction : JPP pour BDS FRANCE