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16/09/24

#BlockTheBoat : le blog en direct

Arrêtez maintenant le cargo militaire MV Kathrin à destination d’Israël !

Le MV Kathrin est un cargo qui transporte des explosifs militaires vers Israël, en violation de la Convention sur le Génocide et de l’appel du Conseil des Droits Humains des Nations Unies en faveur d’un embargo militaire complet sur Israël. Après que les autorités namibiennes ont enquêté sur le navire et l’ont empêché d’accoster, révélant des détails sur sa cargaison criminelle, la mobilisation mondiale s’accroît pour empêcher les fournitures militaires destinées au génocide en cours de l’apartheid israélien contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza d’atteindre leur destination.

Ensemble, nous pouvons bloquer le bateau et empêcher la cargaison mortelle d’alimenter les massacres indicibles d’Israël !

Les détails concernant toutes les personnes impliquées dans le transport de la cargaison mettent également en lumière un réseau caché de complicité mondiale dans l’armement d’Israël.

Passez à l’action !

La Namibie a montré l’exemple. Nous appelons les citoyen·nes du monde entier à faire pression sur leurs gouvernements respectifs, en exigeant que :

  • Le Portugal retire son pavillon au Kathrin avec effet immédiat.
  • La Slovénie et tous les autres pays empêchent le Kathrin de faire transiter par leurs ports des cargaisons militaires à destination d’Israël, arrêtent le navire et confisquent les cargaisons militaires illégales à destination d’Israël.
  • Le Vietnam et tous les autres États imposent un embargo militaire immédiat à Israël.
  • L’opérateur français du Kathrin, son propriétaire allemand et son assureur doivent empêcher le Kathrin de livrer sa cargaison génocidaire à destination.

Chronologie :

6 septembre – Le Centre Européen d’Appui Juridique (ELSC) a envoyé un avis juridique au gouvernement portugais exigeant le retrait de son pavillon du MV Kathrin, un navire transportant des explosifs à destination d’Israël, « conformément aux obligations erga omnes de prévenir le crime de génocide ».

5 septembre – C’est confirmé ! Le Kathrin n’accoste pas en Angola. Cela signifie qu’aucun État d’Afrique Australe n’a accueilli le navire transportant des fournitures militaires pour le génocide de l’apartheid d’Israël à Gaza contre 2,3 millions de Palestinien·nes ! Le prochain port de destination du navire est le port de Bar, au Monténégro.

31 août – Francesca Albanese, rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, demande à l’Angola de ne pas laisser accoster le Kathrin et se dit préoccupée par « le parrainage potentiel du navire par le Portugal et la facilitation de la livraison du Kathrin. Il pourrait s’agir d’une violation de la Convention sur le Génocide. Rappel essentiel : tout transfert militaire à Israël, dont la CIJ a établi qu’il était plausible qu’il commette un génocide, constitue une violation de la Convention sur le Génocide et de la résolution 55/L.30 du Conseil des Droits Humains qui prévoit un embargo sur les armes à destination d’Israël.

31 août – Après une semaine presque immobile au large de la Namibie, le Kathrin se dirige vers les eaux angolaises.

30 août – Le Comité National Palestinien BDS (BNC) lance un appel à l’Angola pour qu’il suive l’exemple de la Namibie, qu’il ne laisse pas le Kathrin accoster et qu’il confisque les fournitures militaires destinées à Israël.

29 août – Le ministre portugais des Affaires étrangères affirme que le Kathrin ne transporte pas d’armes prêtes à l’emploi, qu’il n’est pas destiné à Israël, que le Portugal n’est en aucun cas responsable et que ce commerce d’armes a une « finalité commerciale » – une piètre excuse pour ne pas agir. La déclaration du rapporteur spécial de l’ONU du 31 août met en évidence la tromperie du ministre !

28 août – Le parti politique Bloco de Esquerda soumet des questions parlementaires et lance une pétition en ligne demandant que le drapeau portugais soit retiré du Kathrin. L’ancien candidat à la présidence, diplomate et politicien du parti socialiste a également lancé un appel au Premier Ministre pour qu’il agisse.

25-26 août – Les organisations portugaises de solidarité avec la Palestine appellent leur gouvernement à retirer le drapeau du Kathrin. Voir ici et ici.

24 août – Le gouvernement namibien décide d’annuler le permis d’accostage du Kathrin, après avoir reçu la confirmation écrite du navire que 8 conteneurs d’explosifs RDX/Hexogène ont Israël comme destination finale. Le Kathrin transporte également 60 conteneurs de TNT vers une destination inconnue à ce jour.

23 août – La BNC lance un appel public aux personnes de tous les pays concernés par le navire suspect.

22 août – Le Fonds pour la Justice Économique et Sociale (ESJT), une organisation namibienne de défense des droits humains, demande au port de refuser l’entrée du MV Kathrin.

20 août – Le BNC alerte les militant·es et les décideur·ses en Namibie au sujet d’informations crédibles selon lesquelles le MV Kathrin, qui doit accoster au port de Walvis Bay, en Namibie, est soupçonné de transporter des fournitures militaires pour Israël.

21 juillet – Le Kathrin quitte le port de Hai Phong, au Vietnam, chargé de 8 conteneurs d’explosifs RDX/Hexogène destinés à Israël.

Les faits :

Le navire : MV Kathrin IMO 9570620, exploité par Ocean 7 Project via AGL (Africa Global Logistics), propriétaire : Lubeca Marine Germany GMBH

Cargaison et itinéraire : 8 conteneurs d’explosifs Hexogen/RDX à destination d’Israël (autres que 60 conteneurs de TNT – destination inconnue). La cargaison a été chargée à Hai Phong, au Vietnam, et doit être déchargée dans le port de Koper, en Slovénie. Destination finale : Israël. (Source d’information : police nationale namibienne et autorités de Namport).

Utilisation d’Hexogen/RDX : le RDX est un composant clé des bombes d’aviation et des missiles israéliens qui ont massacré et mutilé des dizaines de milliers de Palestinien·nes à Gaza, dont près de la moitié étaient des enfants. 

Elbit Systems, la principale entreprise militaire israélienne, est l’un des plus gros consommateurs de RDX au monde. Dès le mois de mars de cette année, des initié·es de l’industrie ont signalé que la production de masse de munitions par Israël serait limitée par la rareté de l’ingrédient RDX nécessaire sur le marché mondial.

Consultez le réseau de complicité et agissez pour que votre pays et les entreprises opérant dans votre pays mettent fin à leur complicité !

Le Vietnam

Le navire a été chargé de sa cargaison génocidaire à Hai Phong, au Vietnam.

Ironiquement, le RDX est devenu un élément central de la guerre depuis son utilisation intensive par les États-Unis dans leur guerre génocidaire contre le peuple vietnamien. Déclenchées par télécommande, les mines Claymore (mines antipersonnel directionnelles) fabriquées avec du RDX explosent et projettent une gerbe de billes métalliques qui agissent comme des balles, déchiquetant les personnes, les bâtiments et les véhicules.

Au cours de la dernière décennie, Israël a relancé sa coopération militaire avec le Vietnam, dont le peuple est profondément et historiquement allié à la lutte de libération palestinienne et dont le gouvernement soutient rhétoriquement les droits des Palestinien·nes. Trahissant tout cela, le Vietnam exporte maintenant les mêmes explosifs que les États-Unis ont utilisés pour exterminer et mutiler des millions de Vietnamien·nes, pour le génocide israélien contre les Palestinien·nes.

La Slovénie

Les explosifs vietnamiens destinés à Israël seront déchargés à Koper, en Slovénie. C’est la deuxième fois au cours des derniers mois que le port slovène est impliqué dans les transferts illégaux d’armes vers Israël, en dépit de la décision de la CIJ selon laquelle il est plausible qu’Israël perpètre un génocide.

Le Portugal

Le Kathrin bat le pavillon portugais de Registre Maritime International de Madère (MAR). Le MAR est le deuxième, mais le plus important, registre de navires et de yachts au Portugal et l’un des trois premiers registres de l’UE, tant en nombre de navires qu’en tonnage enregistré.

Le Ministre portugais des Affaires Étrangères, Paulo Rangel, a confirmé l’itinéraire du Kathrin et sa cargaison d’explosifs, ainsi que la propriété allemande du Kathrin. Jusqu’à présent, le Portugal refuse de prendre des mesures, mais la mobilisation de la société civile et la pression politique s’intensifient.

La Namibie

Une enquête plus approfondie menée par les forces de police namibiennes a permis d’établir que le MV Kathrin transportait effectivement des matières explosives destinées à Israël, et le navire s’est vu interdire l’accès aux eaux namibiennes. La Ministre de la Justice, Yvonne Dausab, a déclaré que cette décision « est conforme à notre obligation de ne pas soutenir ou être complice des crimes de guerre israéliens, des crimes contre l’humanité, du génocide, ainsi que de l’occupation illégale de la Palestine ».

L’Angola

Le Kathrin attend depuis plus d’une semaine au large des côtes de l’Angola, et l’on craint qu’il ne tente de négocier l’accès aux ports angolais. Le Kathrin a finalement dû se dérouter et programmer Bar (Monténégro) comme prochain port de destination. Aucun port africain n’a accueilli la cargaison génocidaire du Kathrin !

La France / l’Italie / la Suisse

La société française AGL (Africa Global Logistics), opérateur logistique en Afrique, a son siège à Puteaux. AGL opère de manière indépendante mais fait partie de la Division Cargo du groupe italo-suisse MSC.

L’Allemagne

La société Lubeca-Marine basée à Lübeck, en Allemagne, est propriétaire du cargo MV Kathrin.

Il incombe à la société Lubeca-Marine, propriétaire du navire, de prendre des mesures immédiates pour s’assurer que le Kathrin ne transporte pas sa cargaison mortelle, destinée en fin de compte à Israël, en violation du droit international.

Elle est également tenue de divulguer la nature de la cargaison transportée, de coopérer à la prévention du crime de livraison de matériel militaire ou de biens à double usage, susceptibles d’être utilisés pour commettre des génocides, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, en divulguant le nom de la société qui a passé le contrat de livraison de la cargaison.

Il incombe également au gouvernement allemand, en tant qu’autorité de régulation, de veiller à ce que les entreprises enregistrées et ayant leur siège en Allemagne soient tenues de respecter le droit international, allemand et européen. L’Allemagne fait déjà l’objet de poursuites devant la CIJ pour complicité dans le génocide israélien à Gaza. L’inaction dans le cas du Lubeca-Marine renforcera les allégations à l’encontre de l’Allemagne, l’un des principaux fournisseurs d’armes à Israël pendant le génocide.

Le cadre juridique

La participation au transfert d’armes à Israël équivaut à une complicité de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

S’abstenir de jouer un rôle direct ou indirect dans l’armement d’Israël pendant son carnage génocidaire à Gaza est une obligation légale pour tous les États. Cette obligation a été déclenchée par la décision de la CIJ en janvier 2024, dans l’affaire portée par l’Afrique du Sud, selon laquelle il est plausible qu’Israël perpètre un génocide. En avril, le Conseil des Droits Humains des Nations Unies a appelé tous les États à « cesser la vente, le transfert et le détournement d’armes, de munitions et d’autres équipements militaires au profit d’Israël, la puissance occupante ».

En outre, en juillet, la CIJ a statué que l’occupation et la présence totale d’Israël dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, étaient illégales et qu’il fallait y mettre fin. Tous les États sont tenus de mettre fin à toute forme de complicité avec cette occupation israélienne illégale.

Les expert·es juridiques préviennent qu’après les ordonnances de mesures conservatoires rendues par la CIJ en janvier 2024 à l’encontre d’Israël pour prévenir le génocide à Gaza, un État peut être tenu pour légalement responsable s’il n’applique pas la diligence requise et ne met pas en œuvre tous les moyens légaux relevant de son autorité pour prévenir et faire cesser le génocide.

La Convention sur le Génocide, indépendamment de l’ordonnance provisoire, crée des obligations pour les États parties. Comme la CIJ l’a précisé dans son ordonnance provisoire : «  … tous les États parties à la Convention ont un intérêt commun à assurer la prévention, la répression et la punition du génocide, en s’engageant à remplir les obligations contenues dans la Convention. Cet intérêt commun implique que les obligations en question sont dues par tout État partie à tous les autres États parties de la convention concernée ; il s’agit d’obligations erga omnes partes, en ce sens que chaque État partie a intérêt à les respecter dans un cas donné »

L’étude du Dr Irene Pietropaoli, Chercheuse en Affaires et Droits Humains, Institut Britannique de Droit International et Comparé (BIICL), qui fait autorité en la matière, souligne également les devoirs des entreprises et des personnes d’affaires :

« Une société ou une personne d’affaires qui aide sciemment un État à violer les principes du droit international coutumier, y compris l’interdiction de commettre un génocide, peut être complice d’une telle violation. Il n’est pas nécessaire que la société complice souhaite que l’infraction principale soit commise. (…) Les activités des entreprises peuvent être considérées comme directement liées à la commission d’un crime pendant un conflit armé si elles fournissent un soutien direct – par exemple une assistance militaire, logistique, financière ou en matière de renseignement – même si elles ne participent pas aux combats proprement dits et même si l’entreprise n’avait pas l’intention de soutenir une partie au conflit. (…) Le soutien direct peut se traduire par une responsabilité pénale internationale pour les acteurs économiques concernés, qui peuvent être accusés d’avoir commis directement des crimes internationaux.