CONFÉRENCE SAMEDI 3/12 20H SALLE RABELAIS : avec OMAR BARGHOUTI :« Associer la lutte pour les droits palestiniens aux luttes mondiales pour la Justice »; JEAN-MARIE MULLER :« Fin et moyens de la stratégie de l’action non- violente », et NAJET MALLALI : « La désobéissance civile : l’exemple des « Faucheurs volontaires ».
SAMEDI 3/12 de 9h à 18h stage. Initiative co-organisée par BDSF34 et le MAN. Le stage est ouvert aux militants-tes des comités et collectifs adhérents de la Campagne BDS France.
CONFÉRENCE : BDS, NON-VIOLENCE
ET DÉSOBÉISSANCE CIVILE –
20h SALLE RABELAIS – MONTPELLIER
Le combat pour la justice est au cœur de la non-violence
L’exigence de justice, l’égalité des droits ont été les moteurs des grandes luttes non-violentes du XXème siècle.
Du combat contre les injustices subies par les Indiens immigrés de la part du pouvoir raciste blanc en Afrique du Sud au combat contre les injustices, les discriminations et l’oppression exercés par l’empire britannique colonial en Inde, Mohandas Karamchand Gandhi n’a cessé de lutter pour le rétablissement de la justice pour son peuple.
Le combat de Martin Luther King contre les lois injustes de ségrégation raciale qui opprimaient les noirs des Etats-Unis et pour la reconnaissance des droits civiques des noirs, puis pour les droits sociaux était également un combat pour la justice.
L’exigence de justice est au cœur des luttes non-violentes de par le monde.
L’Appel BDS palestinien qui réclame : Liberté, Justice et égalité pour le peuple palestinien, Appel adressé aux sociétés civiles du monde entier, s’inscrit dans cette tradition non-violente qui fait de la justice le pivot des exigences légitimes des peuples.
La non-violence une stratégie efficace tournée vers l’action
Souvent confondue avec le « pacifisme » (courant de pensée qui prône la paix par le désarmement) elle s’en démarque précisément en mettant la justice comme condition de la paix. Parfois, réduite à tort à la simple protestation sans violence, la non-violence se définit à la fois en tant qu’exigence morale (vision du monde) et méthode d’action (stratégie).
Nous nous intéresserons ici plus particulièrement à sa stratégie et sa mise en œuvre en France, dans le cadre de l’Appel BDS palestinien.
Omar Barghouti écrit dans l’introduction à son livre sur le BDS ([1]) : « la stratégie la plus juste moralement, et la plus efficace pour atteindre des objectifs (Liberté, Justice, Égalité, ndlr), est celle qui se fonde sur des campagnes progressives, prolongées (…) visant à forcer Israël à respecter pleinement le droit international et les droits universels. A cet égard, il est important de souligner qu’il ne s’agit pas seulement de remettre en cause l’occupation militaire israélienne ou le déni du droit des réfugiés, mais bien tout le système d’exclusivisme raciste du sionisme. »
Comme l’écrit également Jean-Marie Muller : « Pour combattre l’injustice il s’agit de « renverser le système » qui la crée et la maintient ([2]).
Ce stage de formation destiné aux militants de la Campagne BDS France qui inclue deux ateliers et la conférence du soir sera l’occasion de découvrir et/ou d’approfondir la stratégie non-violente appliquée au BDS. Les ateliers permettront de faire l’expérience de mises en situations spécifiques des actions BDS et les échanges permettront un apport théorique qui fournira les bases de compréhension de l’action non-violente.
La conférence du soir apportera les éléments de réflexion sur la nécessité d’associer les luttes du BDS aux autres luttes mondiales pour la justice, sur la stratégie non-violente et sur la désobéissance civile en tant que composante de l’action non-violente.
[1] Barghouti Omar, Boycott, Désinvestissement, Sanctions, BDS contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine, Paris, La Fabrique Editions, 2010.
[2] Muller Jean-Marie, Stratégie de l’action non-violente, Paris, Seuil, 1981.
LES INTERVENANTS-TE
- Omar BARGHOUTI : « Associer la lutte pour les droits palestiniens aux luttes mondiales pour la Justice »
- Défenseur des droits humains des Palestiniens. Co-fondateur de la campagne pour le boycott culturel et académique d’Israël (PACBI), dirigeant palestinien de la campagne boycott désinvestissement et sanctions (BDS). Titulaire d’un « Bachelor » et d’un master en ingénierie électrique de l’Université de Colombia à New-York et d’un master de philosophie sur l’éthique de l’université de Tel Aviv.
- Il est l’auteur de « BDS: Une lutte mondiale pour la défense des droits des Palestiniens « (Haymarket 2011), Boycott Désinvestissement, Sanctions ; BDS contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine (La Fabrique 2010)
- Ses commentaires et interviews paraissent entre autre dans le New-York Times, le Washington post, The Financial Times ,The Guardian, Politico, et sur Bloomberg TV, MSNBC , CNN, la BBC.
- Jean- Marie MULLER : « Fin et moyens de la stratégie de l’action non- violente »
- Membre fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN). Philosophe et écrivain,
- Auteur de nombreux ouvrages dont « Le principe de non-violence » (Desclée de Brouwer 1995), « Stratégie de l’action non-violente ».(Seuil 1981), L’impératif de désobéissance, fondements philosophiques et stratégiques de la désobéissance civile (Le passager clandestin 2011).
- Sa démarche vise à concilier la sagesse de la non-violence comme requête d’un sens à l’histoire et la stratégie de l’action non-violente comme recherche de l’efficacité dans l’histoire des hommes.
- Najet MALLALI : « La désobéissance civile : l’exemple des « Faucheurs volontaires ».
- Faucheuse volontaire, activiste anti-OGM, inculpée, avec 53 autres, dans le procès contre l’INRA pour l’arrachage de l’essai en plein champ de la vigne OGM à Colmar en 2010.
- La complicité des pouvoirs publics avec les dangereuses pratiques des multinationales a conduit les Faucheurs-euses Volontaires, engagés-ées dès 2013 dans une lutte non-violente contre les OGM, à recourir à des actions de désobéissance civile, légitimes mais illégales. La répression policière et judiciaire sont dès lors inévitables.
- Comment se préparer collectivement et individuellement à assumer les conséquences de ces actes, les procès, les condamnations et les lourdes amendes ? Najet témoignera de la riche expérience des Faucheurs-euses volontaires sur ces question
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STAGE PRATIQUE – Montpellier
Stratégie de l’action directe non-violente et de désobéissance civile :
Date : Samedi 3 décembre 2016
Horaires : Accueil 8h30, stage 9h à 18h (repas sur place)
Lieu : La CIMADE , 27 rue du Fbg Boutonnet (tram 1 et 4, arrêt Place Albert 1er Cathédrale ).
La formation est ouverte aux militants des comités et collectifs adhérents de la Campagne BDS France en priorité. La Conférence est incluse dans la formation.
Inscription 10€ (repas de midi inclus).
Pour les détails de la formation et l’inscription : comitebdsfrance34@gmail.com
OBJECTIFS DE LA FORMATION,
La non-violence n’est pas une déclaration de non recours à la violence ou d’appel au calme en début de manifestation pour que tout se passe bien. Elle est la construction d’une stratégie de l’action à long, moyen ou court terme selon les objectifs. Elle doit donc être pensée, réfléchie, planifiée avant d’être mise en œuvre. L’action non-violente est une manière de mettre à jour le conflit créé par l’injustice, le racisme etc. et de créer un rapport de force en vue de contraindre l’adversaire à renégocier une situation, des accords, des lois etc. L’action non-violente ne vise pas les personnes mais les fonctions qu’elles occupent, les intérêts et les institutions ou les structures qu’elles représentent. Cette distinction désigne la bonne cible et garantit l’efficacité de l’action.
La stratégie non-violente anticipe les divers cas de figure possible et se prépare à faire face aux réactions de tous ceux et celles qui vont être visés-es ou témoins des actions. Elle inclue la possible répression policière ou la criminalisation judiciaire des militants-tes. En effet, distinguer la légalité de la légitimité conduit à des actions de désobéissance civile pouvant faire l’objet de convocations, arrestations, gardes à vue voire procès. Même si chaque militant est libre de choisir son degré d’engagement, connaître ces risques et les accepter sont la condition d’un engagement assumé. En cas de procès il s’agira alors de transformer le tribunal en tribune politique pour interpeller les médias et la société civile dont l’opinion favorable est toujours un des facteurs important du succès de l’opération.
La formation se fera en petits groupes à partir d’exercices de mise en situations, jeux de rôles, « Théâtre de l’opprimé » qui alterneront avec des apports théoriques sur les principales notions de la stratégie non-violente et des données et réflexions issues de l’expérience BDS des participants-tes.